Mazda CX-9 2019: Ce que tout le monde veut sans le savoir
Un design qui ne prend pas une ride, c’est la preuve qu’un véhicule a été bien conçu. Ou ça témoigne du fait qu’on ne le croise pas souvent sur les routes, et que l’on n’a donc pas encore pu s’en lasser.
Le CX-9 tombe dans les deux catégories. Le plus gros des VUS de la marque japonaise satisfait sans doute son constructeur, puisqu’il se vend bien, mais ce modèle somme toute osé reste dans l’ombre des Hyundai Santa Fe XL, Nissan Pathfinder, et même de l’encombrant Atlas, de Volkswagen.
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On écrit « osé » pour deux raisons : d’abord, sa mécanique turbo héritée de la technologie SKYACTIV est assez audacieuse, pour ce (gros) format de véhicule. Ensuite, sa gueule est particulière. Les effets de style de la fameuse philosophie de design KODO de Mazda sont apparents bien avant que l’œil ne tombe sur sa ligne de capot toute lisse. La grosse calandre d’où aucun pare-chocs ne surgit, et des phares avec feux de jour à DEL reconnaissables de loin affublent le CX-9 d’une personnalité frondeuse, moderne et, en fin de compte, relativement haut de gamme.
Mazda… ou Audi?
C’est certainement désiré, puisque c’est la même impression qui se dégage de l’habitacle, où le choix et la disposition des matériaux témoignent d’un souci qui va au-delà des coûts d’assemblage. Les plastiques texturés du tableau de bord trompent l’œil juste comme il faut, rappelant davantage des marques comme Infiniti ou Audi que Chevrolet ou Honda, tandis que leur forme oriente l’instrumentation manipulé fréquemment vers le conducteur d’une façon fort réussie. L’ergonomie de ce véhicule, à l’image des produits Mazda en général, est digne de mention.
Au volant, donc, aucune raison de ne pas se sentir à l’aise et en contrôle. L’affichage tête haute des versions un peu plus équipées ajoute une touche de modernité à des cadrans autrement plutôt classiques. L’interface Mazda Connect incarnée par l’écran tactile surgissant de la console centrale est élégante, mais commence à sentir le réchauffé. L’ajout des plugiciels CarPlay d’Apple et Android Auto de Google fera du bien. Notez que celle-ci est rétroactive, via une mise à jour téléchargeable qui permet de l’installer sur les CX-9 des dernières années.
À l’arrière, la banquette rabattable est située au milieu de l’habitacle, conférant un dégagement accru qui profitera aux grandes personnes, ados ou adultes. On leur recommande toutefois d’éviter la troisième rangée de sièges, laquelle se couche à plat dans le coffre, et qui semble destinée à dépanner, au besoin, plus qu’autre chose. Avec son seuil relativement élevé, et un hayon encombrant (à ouverture électrique, mais un peu basse, quand même), ce coffre n’est pas des plus spacieux. En tout cas, d’autres VUS de format comparable font mieux.
Un turbo de trop?
À chaque nouvelle occasion, Mazda souligne de traits bien gras l’apport de sa technologie SKYACTIV dans l’atteinte de la consommation réduite de ses produits. À ce chapitre, Mazda est d’ailleurs passée de cancre à championne, ces dernières années. Mais ça ne signifie pas que le travail est pour autant terminé.
Petite flèche décochée vers Toyota, le constructeur continue de promettre des avancées majeures sur les prochaines versions de ses cylindrées qui feront oublier l’absence d’un groupe électrique sous le capot. L’idéal serait que ces avancées se fassent sentir plus tôt que tard, car sous le capot du CX-9, le 2,5 litres turbo ne se démarque pas par une consommation particulièrement réduite, se comparant, à un peu plus de 10 litres aux 100 kilomètres, à celle d’un V6 en conduite mixte (ville/autoroute).
Le couple ajouté du turbo et la boîte automatique bien étagée rendent certainement l’accélération moins linéaire et la conduite plus amusante, mais limitent aussi la capacité de remorquage à 1 588 kilos, détail important pour plus d’un acheteur dans ce type de véhicules.
On ne voudrait pas couper les cheveux en quatre, mais la visibilité vers l’arrière n’est pas parfaite non plus, les derniers piliers à l’arrière étant un chouïa plus dodus qu’on l’aurait souhaité. Le système de surveillance des angles morts devrait compenser, mais s’avère trop nerveux, faisant entendre son agaçant carillon d’alerte comme on crie parfois au loup, c’est-à-dire pour rien. Résultat : on ne sait jamais quand il y a vraiment un véhicule dans son angle mort.
Enfin, par souci financier, et comme plusieurs autres marques d’ailleurs, Mazda propose un CX-9 d’entrée de gamme à deux roues motrices seulement. Le rouage intégral fait grimper la facture de 6 000 $, au bas mot. De quoi faire hésiter le chef de famille cherchant confort et style, mais au budget limité. Ça explique sans doute pourquoi ce VUS à sept places reste encore, en 2019, un modèle qui a l’air tout neuf, quand on le croise sur la route…
Feu vert
- L’ergonomie axée sur le conducteur
- Le dégagement de la banquette centrale
- La silhouette intemporelle
- La technologie embarquée
Feu rouge
- Une mécanique réputée fragile
- Le coffre étriqué
- La surprime du rouage intégral
- La capacité de remorquage minimale