Lexus IS 2019: Si seulement voyager dans le temps était possible
Il aura fallu près d’une décennie pour que Lexus réalise qu’il avait fait une grave erreur. Entre 1999 et 2005, l’IS était la prétendante à la BMW de Série 3 dans la catégorie des voitures compactes sportives de luxe. Du haut de mes 25 ans en 2001, et dans le métier depuis près de trois ans, je ne rêvais que de faire l’essai d’une Porsche 911, d’une Acura NSX et d’une Lexus IS 300. Le dynamisme de cette dernière m’interpellait comme peu d’autres voitures de l’époque sous la barre des 50 000 $.
Malheureusement, ma première expérience au volant d’une IS eut lieu en 2006 alors que la voiture avait tout perdu. Tout. J’ai pu faire l’essai d’une IS 300 2003 peu de temps après et j’ai immédiatement compris que Lexus avait abandonné les enthousiastes en faveur d’une clientèle bien plus âgée... Les ventes n’ont pas trop souffert, mais l’image de la marque en a pris pour son rhume. Même l’IS F n’a su redorer le blason. Lexus a compris, car pour 2014, il a ajusté son tir.
- À lire aussi: Lexus ES 350 2019 : toujours le bon choix
- À lire aussi: Lexus IS 300 Black Line 2019 : trop peu, trop tard
La face de Lexus
Même si la calandre de Lexus se retrouve sur la gamme tout entière depuis quelques années, elle choque toujours. Certains diront que les bagnoles allemandes sont trop sobres, voire banales, n’empêche que nul ne peut être offusqué par une carrosserie classique. Lexus se fraye un chemin avec comme résultat un look unique.
Les groupes d’options F SPORT, peu importe le modèle, sont un incontournable. L’ensemble aérodynamique avant et les roues de 18 pouces atténuent quelque peu la grille en forme de sablier. Le devant de la voiture arbore un air agressif, lequel n’est pas suivi par l’ensemble de la carrosserie – c’est ce qui cloche le plus. Le simple ajout des jantes F SPORT de 19 pouces de la GS 350 dans les groupes Série 2 où 3 aiderait énormément la cause. Le design de l’IS est remarquable, mais manque de congruence.
L’habitacle est l’aspect physique que je préfère chez l’IS. Il est insolite tout en demeurant fonctionnel à une exception près : l’interface Remote Touch de Lexus est cauchemardesque! Peu importe le degré d’attention ou les ajustements
qu’on lui apporte, la « souris » semble possédée la majorité du temps. Le curseur se retrouve sur un écran de 10,3 pouces dans l’IS 350 et c’est pénible. Imaginez comment ça se passe sur l’écran de 7 pouces des deux autres versions...
Ceci dit, le concept de la planche de bord plaît beaucoup. La disposition des composantes est complexe et étagée, mais n’affecte pas pour autant l’ergonomie des commandes audio et de climatisation. La finition est excellente, les sièges sport de série sont confortables et l’espace en général est fort acceptable.
Une conduite moins qu’enlevante
J’ai l’impression que Lexus a pour but de se saboter. Commençons avec la version milieu de gamme, soit l’IS 300 AWD. Que diriez-vous d’une voiture de luxe avec un moteur de Toyota Camry ou de Sienna, mais moins puissant, qui est en outre jumelé à une boîte à six rapports alors que les deux Toyota citées ici ont droit à deux rapports supplémentaires?
Cette version n’aurait jamais dû voir le jour. À la conduire, on ressent que le V6 est étranglé et ne peut performer comme il se doit. C’est frustrant. L’erreur de Lexus fut de ne pas proposer la transmission intégrale (disponible pour le NX) en option avec l’excellent moteur turbocompressé de 2,0 litres. Malgré la présence de contraintes physiques possible sous le capot de l’IS, car il est assorti à une boîte automatique à 8 rapports, une décision différente aurait dû être prise. Le 2,0 litres de Lexus œuvre sur un pied d’égalité avec les quatre cylindres compressés des Allemands et des Américains grâce à son couple généreux. Vous voyez ou je veux en venir avec le sabotage?
L’IS 350 AWD est la plus excitante à piloter. À bien y penser, « excitante » est exagéré. En tant qu’un des derniers véhicules de la catégorie à offrir un moteur V6 sans la suralimentation, il produit moins de sensations fortes, mais il est d’une douceur crémeuse qui révèle la vraie nature de la voiture. La boîte automatique à six rapports demeure performante et toujours à son affaire.
Le roulement de la voiture est axé sur le confort avec une pincée de « sport. » L’IS est bien isolée des intempéries de la route tandis que la direction répond aux demandes du conducteur. La tenue de route est plaisante et satisfera les exigences du propriétaire typique en recherche d’un comportement routier sportif.
La firme de luxe de Toyota est en pleine révision de tous ces modèles et vu l’âge de l’IS actuelle, la prochaine génération ne devrait pas tarder. Parions qu’elle sera exceptionnelle.
Feu vert
- Moteur quatre cylindres turbocompressé
- Habitacle unique
- Roulement confortable
Feu rouge
- Design qui prend de l’âge
- Version IS 300 AWD décevante
- Interface Remote Touch détestable