Jeep Grand Cherokee 2019: Seul de sa race
Au moment d’écrire ces lignes, le Grand Cherokee venait tout juste d’échouer à un test de collision frontale de l’IIHS, tout comme le Ford Explorer. Une nouvelle peu étonnante, considérant que ces deux modèles font partie des véhicules les plus vétustes du marché. Cela n’empêche toutefois pas la clientèle de s’y intéresser, puisque plus de 240 000 unités ont trouvé preneur l’an dernier, aux États-Unis, et près de 17 000 chez nous. Pour un véhicule qui entame sa neuvième année sans refonte, n’est-ce pas exceptionnel?
Jeep mise évidemment sur la multiplicité des déclinaisons pour séduire une large clientèle. Entre une version Laredo à moteur six cylindres et un diabolique Trackhawk existe incontestablement un monde. Or, cette race de VUS en voie de disparition plaît encore énormément. L’image de la marque Jeep est forte, tout comme celle du Grand Cherokee, qui présente à la fois un côté sportif et un côté aventurier, ne se retrouvant nulle part ailleurs. Il est en outre difficile de cibler un véhicule en concurrence directe avec le Grand Cherokee, surtout depuis la disparition du Volkswagen Touareg. D’un Ford Edge à un Toyota 4Runner, en passant par un Porsche Cayenne, on s’y retrouve difficilement, considérant le large éventail de modèles. Enfin, Jeep ne s’en plaint pas, puisque ce créneau lui appartient.
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Déjà 13 ans
Oui, treize ans que la version SRT du Grand Cherokee existe. Il produisait, à ses débuts, 415 chevaux, soit 60 de moins qu’aujourd’hui. Les performances sont toujours au rendez-vous pour une consommation qui, heureusement, a considérablement diminué. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle soit faible, puisqu’elle oscille entre 16 et 17 litres aux 100 km. Mais bon, c’est déjà mieux que 21, 22. Cela dit, si cet aspect vous importe peu, vous pouvez aujourd’hui vous tourner vers la version Trackhawk.
Celle-ci fait appel au moteur des Charger/Challenger Hellcat, produisant 707 chevaux. Tout cela pour effectuer le quart de mile en 11,7 secondes, un chiffre similaire à celui d’un Tesla Model X P100D. Ici, la puissance est violente. Tout comme le son. Et, croyez-moi, le confort est relatif. Pourquoi? Parce que les suspensions très fermes et les immenses barres antiroulis rivent la machine au sol afin qu’elle ne s’envole pas, comme le ferait une variante régulière à des vitesses folles.
Les Laredo, Limited, Trailhawk, Overland et Summit tirent aussi leur épingle du jeu en offrant un confort remarquable et une position de conduite des plus agréables. Il est vrai certains éléments de finition ne sont pas toujours dignes d’un véhicule de ce prix, particulièrement si vous montez en gamme. Car souvenez-vous qu’une version Summit à moteur EcoDiesel dépassera les 70 000 $. Or, le plaisir que le Grand Cherokee procure permet d’excuser ces quelques ratés. D’ailleurs, pour se faire pardonner, on ajoute cette année le nouvel écran tactile introduit d’abord sur la récente Pacifica, sur lequel il est possible de zoomer à la façon de votre appareil mobile. Voilà un modèle à suivre dans l’industrie, pour sa grande facilité d’utilisation. Autre nouveauté, une version Limited X qui propose une robe se rapprochant de celle des versions SRT avec, notamment, ce capot à renflements.
Évidemment, le choix de moteurs demeure aussi un avantage. Pour la plupart des gens, le V6 Pentastar livre la marchandise. Fiable, raisonnable en fait de consommation et offrant une bonne puissance, il ne constitue aucunement un handicap pour ce véhicule. En revanche, le V8 propose punch et souplesse, typique du moteur HEMI. Cela se fera au prix d’une consommation plus élevée. À l’opposé, le moteur EcoDiesel s’avère redoutablement efficace, mais également très frugal. Fort en couple et bien adapté au véhicule, il a comme seul désavantage un coût d’acquisition et d’entretien très élevé. Pour le rentabiliser, il faudra donc parcourir beaucoup de kilométrage.
Anecdote
Lors du dernier Salon de Chicago, Denis Duquet et moi étions coincés à l’aéroport. Les vols annulés et l’inefficacité des agents de la ligne aérienne m’ont vite fait choisir l’option de la location d’une voiture qui, bien sûr, s’est avérée un Grand Cherokee. Un Limited V6, avec lequel nous avons traversé des conditions routières extrêmes. Neige, grêle, vents violents, visibilité nulle, tout y était.
Franchement, c’est à ce moment que ce Jeep m’a convaincu de ses capacités. Stable, doté d’un contrôle de stabilité efficace, d’un bon système de chauffage et d’un système 4x4 redoutable, ce véhicule nous a aussi impressionnés par son confort. Nous avons effectué un trajet de 17 heures, sans grande fatigue, ce qui a permis à Denis de m’entretenir sur les grands enjeux de la vie… pendant 16h45! Ça, par contre, c’est un peu plus fatigant…
Feu vert
- Qualités hivernales indéniables
- Confort et position de conduite
- Grand choix de versions
- Performances hallucinantes (SRT, Trackhawk)
Feu rouge
- Fiabilité encore inégale
- Conception vieillotte
- Facture parfois déraisonnable
- Impact environnemental (SRT)