Chevrolet Hot Rod 1939 : une passion, ça ne s’explique pas
Si la plupart des collectionneurs de voitures anciennes se font un devoir de conserver leur véhicule dans son état original, les propriétaires de hot rod voient les choses différemment.
Pour eux, l’authenticité d’un véhicule ne fait pas partie des priorités. Au contraire, il est bien vu d’y apporter le plus de changements possible, histoire de le personnaliser au maximum. Chaque modification n’est pas un sacrilège, mais bien une façon de rendre sa voiture unique au monde.
- À lire aussi: Retour vers les voitures classiques?
- À lire aussi: Ford Hot Rod 1936: Quand la passion prend le dessus
Cette façon de penser, Pierre Mercure la partage depuis longtemps. « Je tripe là-dessus depuis mon jeune âge, lance-t-il. Des voitures anciennes, il y en a pour tous les goûts. Et moi, c’est les hot rods qui m’amusent ».
Il aura pris son temps, mais ce résident de Rougemont a finalement réalisé son rêve il y a trois ans quand il s’est porté acquéreur de son propre bolide : un Chevrolet Master 1939 transformé un pick-up décapotable. Une véritable œuvre d’art qu’il a dénichée ici, au Québec.
Mais avant d’aller plus loin, mettons tout de suite quelque chose au clair. C’est quoi au juste, un hot rod?
Une histoire fascinante
La définition d’un hot rod peut varier d’une personne à l’autre, mais on parle habituellement d’un véhicule antique américain dont les performances ont été grandement améliorées. Le design de ces voitures est aussi souvent transformé à un point où il devient même difficile de reconnaître le modèle d’origine.
La petite histoire veut que ce genre de modification ait commencé aux États-Unis dans les années 20, durant la période de prohibition. L’alcool était illégal, mais sa consommation était loin d’être éradiquée. S’en suivit la naissance d’un énorme marché noir pour la contrebande de bières et de spiritueux.
Question de ne pas se faire attraper, les contrebandiers ont eu l’idée de modifier leurs bolides afin de semer les policiers. Ainsi naissait le phénomène de modification automobile, qui bat encore son plein près de 100 ans plus tard.
Avec le temps, la nostalgie s’est aussi mise de la partie. Certes, la modification automobile ne se limite pas qu’aux véhicules antiques ou américains, mais quand on parle de hot rod, c’est à eux que l’on fait référence.
Le cœur d’une Corvette
Revenons à Pierre Mercure. À son hot rod, surtout. Celui qu’il a désiré tellement longtemps.
Après des années à en rêver, il a finalement trouvé son joujou à Trois-Rivières. Un projet « clé en main », souligne-t-il. « Le châssis provient d’un Chevrolet Master, mais le moteur est celui d’une Corvette », précise-t-il fièrement. Le cœur de la bête, c’est donc un V8 de 350 pouces cubes capable de faire décoller la bagnole américaine plus rapidement que bien des voitures modernes.
La transmission, une 700R4 de General Motors, est elle aussi empruntée à l’iconique Corvette. Idem pour la suspension, qui confère à ce véhicule une tenue de route qui n’a rien à voir avec un modèle de 1939. Les roues de 19 pouces à l’arrière et de 18 pouces à l’avant sont également bien, bien loin de celles qui chaussaient les Chevrolet de cette époque!
La carrosserie de la voiture a été coupée pour en faire une voiture-camionnette, à la manière d’un Chevrolet El Camino ou d’un Ford Ranchero. À l’avant, la cabine a troqué son toit solide pour une configuration décapotable. C’est d’ailleurs ce qui a charmé Pierre Mercure, qui avoue aussi avoir eu un faible pour la contrastante peinture à deux tons, mariant un noir mat au bas à un blanc perle sur le capot et le haut des portières.
Les hot rods, ce n’est pas pour tout le monde. Mais que l’on aime ou pas, on ne peut que saluer la créativité et l’ingéniosité des propriétaires comme Pierre Mercure, qui ne manquent jamais d’idées pour faire de leur véhicule un modèle inimitable.
Dans un monde moderne où les voitures se ressemblent toutes un peu trop, c’est un véritable vent de fraîcheur.
http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=8869207