On a coupé les coupés

Publié le 1er août 2019 dans Blogue par Antoine Joubert

Inutile de revenir sur le fait que les gens n’en ont aujourd’hui que pour les véhicules utilitaires.

Vous êtes à même de constater que l’automobile se fait de plus en plus rare, pendant que les VUS inondent le marché sous toutes ses formes. Qu’il s’agisse d’un Ford Ecosport ou d’un Expedition, d’un Nissan Kicks ou d’un Armada, chaque constructeur propose une myriade de déclinaisons de VUS. Une variation sur un même thème qui, admettons-le, rend le monde de l’automobile un peu moins excitant.

Moins excitant parce que l’originalité n’est plus. Les véhicules ne se démarquent plus, n’innovent plus réellement en matière de design. On s’inspire du voisin pour lancer un produit qui viendra le rivaliser. Bien évidemment, certains VUS comme le Chevrolet Blazer ressortent du lot en revêtant des robes plus aguichantes, mais leurs dessous sont on ne peut plus communs...

Pour se remémorer l’époque des familiales compactes ou des cabriolets, il faut remonter à près de 20 ans. À cette époque, GM proposait un cabriolet Cavalier ou Sunfire. Ford avait sa Focus, Suzuki l’Esteem, et Hyundai sortait l’Elantra.

Habituellement, une déclinaison coupé d’une berline compacte était également offerte, souvent en plusieurs versions. Pensez au duo Cavalier/Sunfire, mais aussi à la Dodge Neon, à la Subaru Impreza et à la Nissan Sentra/200SX. On peut même évoquer la Hyundai Elantra et la Kia Forte, qui ont plus récemment été offertes en version coupé.

Malheureusement, comme pour les familiales et les cabriolets, les coupés compacts sont pour la plupart disparus du marché, si bien qu’il ne reste aujourd’hui que des berlines qui, elles aussi, se raréfient. Un bien triste bilan qui confirme mes propos des premières lignes. Les différentes configurations de carrosserie disparaissent donc une à une, pour ne faire place qu’à un seul type de véhicule aux multiples applications.

Fort heureusement, il y a un constructeur qui persiste. Un constructeur qui considère que le marché du coupé compact n’est pas mort, écoulant chaque année environ 10 000 unités à l’échelle canadienne. Je parle ici de Honda, qui propose encore aujourd’hui, et ce, depuis 1993, un coupé Civic toujours très intéressant.

Admettons-le, Honda n’est pourtant pas un manufacturier qui joue d’audace avec ses véhicules, et ce, même si ses designs se distinguent de la masse. Or, parce que la Civic est une histoire à succès et que l’on vise avec elle une clientèle âgée de 17 à 87 ans, le coupé fait invariablement partie des plans.

Qui vise-t-on avec un tel coupé? Une clientèle évidemment plus jeune, autant masculine que féminine, qui recherche un moyen de transport abordable et arborant une allure sportive plus prononcée. Une voiture pouvant bien sûr rouler toute l’année durant, avec des qualités plus rationnelles que celles que l’on attribue normalement à une authentique auto sport.

J’ai donc eu cette semaine l’occasion de conduire l’actuel coupé Civic, qui roule sa bosse depuis maintenant plus de quatre ans. Une voiture toute simple, équipée d’un moteur 2,0 litres de 158 chevaux, avec laquelle on peut obtenir une bonne dose de plaisir. Évidemment, ne pensez pas qu’elle accélère de façon foudroyante ou qu’elle morde dans le bitume comme une Porsche 911, mais il faut avouer que le plaisir au volant demeure palpable.

Plus court que la berline du même nom, le coupé Civic mis à l’essai était aussi muni d’une boîte manuelle à six rapports, un autre élément en voie de disparition. Heureusement, Honda a cru bon de conserver cette dernière pour l’ensemble des versions du coupé Civic, considérant les goûts de l’acheteur de ce genre de bagnole. Offert en trois versions, ce qui inclut la version Si à moteur de 205 chevaux, le coupé Civic n’a donc pas de réelle concurrence. La Hyundai Veloster? Peut-être, puisqu’il s’agit aujourd’hui de celle qui s’en rapproche le plus. Cela dit, depuis la disparition de la Kia Forte Koup, la Civic coupé est seule sur son île.

Est-ce que Honda, qui redessinera prochainement la Civic, gardera le coupé dans ses plans? Espérons que oui. Chose certaine, ce dernier représente grosso modo 15% des ventes d’une voiture vendue à environ 400 000 unités à l’échelle nord-américaine. Un chiffre assez considérable pour que Honda choisisse de la conserver, profitant aussi du fait que la concurrence est inexistante.

On pourrait extrapoler en imaginant le retour d’une familiale Civic ou d’un cabriolet. Sauf que là… on rêve en couleur!

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