Salon de l'auto de Québec 2020 : Toyota dévoile sa nouvelle Mirai
La Toyota Mirai ou le mirage de l’hydrogène? Quoi qu’il en soit, Toyota a choisi le Salon de l’auto de Québec, édition 2020, pour présenter en première canadienne sa nouvelle Mirai, sa berline à l’hydrogène.
Contrairement à l’ancienne génération, qui était essentiellement une Toyota Prius, cette nouvelle Mirai possède maintenant sa propre architecture, et tenez-vous bien, à propulsion ! Ainsi, elle a un moteur électrique à l’arrière, alimenté par une réaction chimique qui transforme l’hydrogène contenu dans ses réservoirs en électricité et en vapeur d’eau.
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Toyota a réussi à augmenter l’autonomie par plein à plus de 640 km, une amélioration de 30% par rapport à l’ancienne génération. Contrairement aux voitures électriques à batteries, qui mettent au mieux quelques dizaines de minutes, et au pire quelques heures à se recharger, la Mirai ne prend que de 3 à 5 minutes pour faire le plein. Une fois remplir vous êtes raparti pour 640 km. Toujours selon Toyota, la Mirai performerait mieux par temps froid que les voitures électriques à batterie.
Jolie voiture en manque d’architecture
Cette nouvelle Mirai est jolie, ressemble à un coupé à quatre portes, et on a enfin des roues qui ne donnent pas l’impression d’être un projet d’art plastique expérimental. L’habitacle, lui aussi, est bien mieux dessiné que celui de l’ancienne génération, et on aura enfin droit à 5 places !
Cela dit, il y a un énorme éléphant dans la pièce. Toyota est la seule compagnie majeure à continuer de croire la voiture à hydrogène. Il n’y a pas de réseau de distribution en place. Si vous trouvez le moyen de mettre la main sur une Mirai, oui, vous aurez une bonne autonomie, mais vous ne pourrez vraiment pas aller n’importe où. Il faut aussi prendre en compte le coût du carburant, qui sera obligatoirement plus cher que celui d'un kWh d'électricité, surtout au Québec où ce dernier est très bon marché.
D’ici à ce qu’un réseau de distribution soit implanté, les voitures à batterie auront aussi beaucoup progressé. Dans ce cas, il serait difficile pour Toyota de justifier la commercialisation de voitures dont le rendement énergétique et de 2 à 3 fois inférieur. Mais bon, comme le dit si bien Toyota, la compagnie ne souhaite qu’offrir des options à ses clients, et au Québec, on peut faire de l’hydrogène propre, grâce à nos barrages hydroélectriques.
Mais il faut aussi tenir compte du fait que le réservoir de carburant doit être capable de supporter une pression très forte et que sa durée de vie est limitée.
Est-ce que Toyota avance dans la bonne direction ou fait fausse route avec la Mirai? Seul l'avenir nous le dira.