Mercedes-Benz GLS 450 2020 : la famille en première classe

Publié le 3 avril 2020 dans Essais par Louis-Philippe Dubé

Je devais avoir sept ou huit ans, peut-être même moins. Mon père était représentant sur la route et amateur de grosses berlines américaines.

Un ami de la famille plutôt bedonnant et également vendeur de je ne sais quoi, conduisait, lui, une Mercedes-Benz 500 SEL 1985.

À chaque visite j’attendais son arrivée, impatient, le nez étampé dans la fenêtre du salon. Parce que je savais qu’avec ses gros doigts en forme de saucisses, il me refilerait les clés de sa limousine européenne pour que je puisse m’assoir dans le siège conducteur (pour une énième fois…)

Ce palace avait un arôme tout particulier. Au-delà de l’odeur de cigare et de whiskey, on pouvait sentir et toucher des textures uniques. J’avais conclu à l’époque que les vaches qui avaient été sacrifiées pour confectionner sa sellerie feraient des steaks plus raffinés que celles qui ont servi à ficeler celle de la Cadillac de papa…

Tout était différent dans cette voiture. Un tableau de bord dépourvu de chrome abritait le contact de la clé, et le fameux téléphone cellulaire au fil torsadé. Bien assis à l’arrière, on se sentait comme des princes saoudiens. Tout ça me semblait bien irréel, à l’époque.

Le film Jurassic Park s’emparait des salles de cinéma, Bill Clinton devenait président des États-Unis et le réchauffement climatique n’était qu’un phénomène saisonnier.

Mais la Classe S trônait assurément au haut de la catégorie des grandes Européennes.

A, B, C, E, G, K, M… Mercedes-Benz s’est depuis emparé de plusieurs lettres de l’alphabet

Aujourd’hui, Mercedes-Benz est sur le point de manquer de dénominations. Une fois toutes les lettres de l’alphabet épuisées, il faudra peut-être que la marque se rabatte sur les sons…

La Classe S existe toujours, et se débrouille plutôt bien considérant la popularité des VUS. Mais on ne peut pas en dire autant pour ses homologues du côté des constructeurs américains.

Par la force des choses, le GLS est théoriquement la Classe S des VUS chez Mercedes-Benz, et il sert de minifourgonnette de luxe pour combler les besoins familiaux du 1%.

J’ai fait l’essai du plus humble des deux membres de la famille GLS, la déclinaison 450 4MATIC.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Une technologie motrice « verte » au service de l’accélération

Esthétiquement, le GLS c’est du Mercedes-Benz copié collé du reste de la gamme. Bien garni de Bling Bling AMG optionnel, mon exemplaire avait un look plutôt tendre, avec des lignes adoucies et la grosse étoile argentée qui dominant la grille de calandre.

Mention spéciale aux faux embouts d’échappement à l’arrière. C'est certes, une maladie qui se propage dans le monde automobile, mais j’ai été tout de même surpris qu’elle ait infecté un VUS qui se détaille exactement 108 190 $!

Pour se mouvoir, il use d’un moteur six cylindres 3 litres biturbo qui développe 362 chevaux et 369 lb-pi de couple dans son état naturel. On l’a marié à un système hybride léger nommé EQ Boost de 48 volts, lequel délivre des performances additionnelles au besoin. Grâce à un alterno-démarreur, ce système peut injecter une dose additionnelle de 21 chevaux et 184 lb-pi jusqu’à ce que son système de stockage en électricité s’épuise.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Une transmission automatique 9G-TRONIC à neuf rapports envoie le tout à la traction intégrale 4MATIC livrée de série. Avec une capacité de remorquage de 7 716 livres, c’est mieux que son principal rival le BMW X7 qui en offre 7 500, mais moins que le Cadillac Escalade qui propose 8 000 livres.

Une conduite classique, toute en douceur

Tel un yacht de luxe, le GLS 450 4MATIC se déplace promptement une fois la pédale de l’accélérateur enfoncée, mais en priorisant le confort de ses passagers. Un peu timide sur le plan de la force brute, il performe tout de même au-delà des besoins pour une conduite quotidienne.

La suspension pneumatique AIRMATIC (de série) associée à un châssis bien calibré fournit une conduite agile, presque dépourvue de roulis dans les virages. La suspension a plus d’un tour dans son sac. À basse vitesse, le GLS peut s’abaisser en prévision d’accueillir un passager, comme un autobus de la STM!

La direction, légère et sans retour d'information prononcé, rend la conduite facile. Il va sans dire, par contre, que nous ne sommes pas en territoire sportif.

Assemblage remarquable et technologies avancées dans l’habitacle

L’habitacle Mercedes-Benz GLS 450 arbore un luxe sobre et moderne avec une qualité d’assemblage irréprochable. Le tableau de bord est dominé par un gigantesque écran rectangulaire de 12,3 pouces qui combine le bloc d’instrument et le système d’infodivertissement MBUX certes très évolué sur le plan graphique, mais inutilement complexe.

La commande vocale « Hey Mercedes » peut contribuer à faciliter l’exécution des tâches, comme activer le siège chauffant ou encore trouver une pizzeria. Mais il ne faut pas trop parler de la marque Mercedes dans l’habitacle, parce que l'assistant fera irruption dans la conversation sans demander pardon.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Au chapitre de l’espace pour les occupants, le GLS 450 équipe tous ses sièges d'un système de climatisation personnel. Pour les enfants gâtés, les sièges chauffants sont optionnels dans la 3e rangée en plus des ports USB réservés à cette zone. En revanche, cette rangée est encore trop peu spacieuse.

Conclusion

Je ne me souviens toujours pas de la Cadillac que mon père avait à l’époque. Une voiture dans laquelle je prenais pourtant place tous les matins pour me rendre à l’école. Mais je pourrais vous parler en long et en large de la 500 SEL de l’ami.

Comme avant, l’assemblage et les matériaux, mais également la finesse et le confort sont prioritaires dans cette classe de Mercedes-Benz. Et le GLS n'y échappe pas, tenant de plaire et de faire bonne impression, parfois au détriment de l’agrément de conduite ou des sensations fortes.

Et c’est exactement de cette façon que le GLS se différencie du Cadillac Escalade, par exemple, qui serait la version VUS d’une grosse berline américaine, mais également de plusieurs de ses rivaux dans la catégorie, de près ou de loin.

En vidéo : le Mercedes-Bernz GLS 2020

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Mercedes-Benz GLS 2020
Version à l'essai 450 4MATIC
Fourchette de prix 95 500 $ – 117 300 $
Prix du modèle à l'essai 95 500 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 4 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) 12,4 / 10,2 / n.d. L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents BMW X7, Cadillac Escalade, Infiniti QX80, Land Rover Range Rover, Lexus LX, Lincoln Navigator
Points forts
  • Des technologies à en perdre la carte
  • Luxueux et confortable
  • Bonne capacité de remorquage
Points faibles
  • Puissance qui manque d’entregent
  • Espace de troisième rangée très limitée
  • Système d’infodivertissement inutilement complexe
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 D’une frugalité convenable pour son poids, il peut atteindre une cote combinée respectable, mais en mode Eco seulement.
Confort 4.0/5 Le confort de roulement est quasi impeccable grâce à la suspension AIRMATIC qui se calibre de manière ingénieuse.
Performances 3.5/5 La puissance est suffisante et le système hybride léger contribue aux départs et aux reprises. Mais ça manque un peu de brutalité pour le prix.
Système multimédia 2.5/5 Fort avancé sur le plan technique et graphique, ce système est inutilement complexe.
Agrément de conduite 3.0/5 La conduite du GLS 450 est « facile », mais pour ajouter de l’agrément, il faudrait faire appel à son grand frère le 580.
Appréciation générale 3.5/5 Le GLS 450 remplit sa mission de minifourgonnette de luxe.
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