Koundalini, la voiture québécoise oubliée
La Koundalini, c’était le projet de Gaetan Cusson au cours des années 80.
Développée et conçue entièrement dans un petit atelier des Cantons de l’Est, elle est demeurée à l’étape du prototype.
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Produite à seulement un exemplaire, elle est vite tombée dans l’oubli.
Complètement fabriquée de manière artisanale, elle était tout de même immatriculée comme un véhicule routier ordinaire. Son moteur V8 de 4,6 L en position avant était emprunté à Chevrolet alors que son tableau de bord provenait d’une Toyota Corona.
La voiture a été baptisée « Koundalini », mais la vraie graphie est « Kundalini ». Comme le mentionne le dépliant d’époque retrouvé dans les archives familiales, Kundalini est un « terme sanskrit repris à des langues plus anciennes (le serpent de Dieu); selon une tradition hindoue, confrontée avec les données égyptiennes. La Kundalini est une énergie cosmique et une énergie divine par excellence, découlant du centre de Dieu (l’absolu) par le Relais du Dragon ».
On y lit également que la voiture développait 270 chevaux et qu’elle pouvait atteindre 100 km/h en 5,7 secondes. Quant à sa vitesse maximale, elle s’élevait à 250 km/h.
Dans ce même dépliant, on apprend que M. Cusson a investi 15 000 $ et 13 000 heures dans ce projet. À ce moment, il était à la recherche de partenaires financiers afin d’amasser une somme de 500 000 $. Son but était d’atteindre une cadence de production d’une quinzaine d’unités sur une base annuelle.
Suite à son passage au Salon de l’auto de Montréal et à celui de Québec, il affirmait que son carnet de commandes ne comptait rien de moins que six clients potentiels.
S’il a forgé l’automobile dans son entièreté entre 1981 et 1987, c’est Manon Beaupré, sa petite amie, qui s’est chargé de l’aménagement de l’habitacle en plus de la promotion et du marketing.
D’ailleurs, suite à une étude de marché, le couple d’entrepreneurs était convaincu qu’il existait un marché pour ce type de voitures.
Un reportage vidéo réalisé par Alain Foster et Pierre Legault est hébergé sur YouTube.
On y apprend entre autres que cet habitant d’Abercorn (population de 405 âmes en 2018) a fait ses premières armes en assemblant un tracteur à l’adolescence, mais que son rêve de construire une voiture sport était demeuré présent.
Au cours du reportage, M. Cusson raconte qu’il s’est inspiré de l’aérodynamisme d’une voiture de Formule 1 pour dessiner sa Koundalini.
Dans la capsule, il confie aussi que les membres de son entourage et les autres villageois étaient sceptiques quant à la concrétisation de son rêve en se permettant de rajouter « qu’aujourd’hui, quand je me promène avec le véhicule, et qu’ils voient que le véhicule était bel et bien sur plan avant, je passe un peu comme un génie, si tu veux ».
Histoire de démystifier les performances de cette voiture unique, une course d’accélération entre le bolide québécois et une Porsche 944 a eu lieu. Le coupé de Stuttgart a mordu la poussière…
En se projetant dans l’avenir, M. Cusson dit : « Mon rêve serait d’être reconnu mondialement comme dessinateur tel que les Italiens ».
Lors d’une précédente entrevue téléphonique avec Le Guide de l’auto, M. Cusson affirmait toujours posséder la voiture et d’avoir comme projet de la remettre sur la route éventuellement.