Subaru Forester 2020 : un classique en son genre

Publié le 18 mai 2020 dans Essais par Jacques Bienvenue

Depuis une vingtaine d’années, la Subaru Forester élargit son cercle d’adeptes grâce à un habitacle polyvalent, une excellente transmission intégrale et une conception qui, d’une génération à l’autre génération, ne cesse de se raffiner.

Personne ne s’excite à la vue d’une Subaru Forester. Pourtant, c’est un modèle populaire. C’est même l’un des deux modèles les plus vendus de la marque. Alors, pourquoi passe-t-elle inaperçue? Comme le dit mon voisin : « à la voir, on voit bien ce que c’est! » Sa conception honnête, sans fla-fla, suffit à convaincre au premier coup d’oeil. Cette qualité, qu’elle a depuis son apparition sur notre marché en 1998, explique sans doute sa popularité qui a progressé petit à petit.

Au cours de ses vingt années d’existence, la Forester a tout de même suivi certaines tendances du marché. Ses dimensions ont crû, sa motorisation est devenue plus performante et sa dotation plus étoffée.

Comme ses prédécesseurs, le modèle 2020 de cinquième génération affiche une silhouette anguleuse et massive annonçant un habitacle spacieux et polyvalent, qui bénéficie d’une surface vitrée importante, qualité peu commune dans cette catégorie. Sa garde au sol élevée (220 mm) permet d’envisager des escapades occasionnelles sur de petits chemins cahoteux, sans toutefois en faire un égal du Jeep Wrangler, bien entendu. Enfin, avec ses six niveaux de dotation, sa gamme se veut diversifiée au point d’inclure une version Sport à l’allure accrocheuse.

Améliorations subtiles

Cette cinquième génération de Forester, qui a fait ses débuts au Canada à l’automne 2018, a des dimensions extérieures à peine plus importantes que le modèle antérieur. Cela dit, l’habitacle est très spacieux et convient à quatre adultes, même très grands. Pour les passagers arrière, le constructeur a réussi à accroître le dégagement pour les jambes de 35 mm.

Son coffre est très volumineux, malgré l’encombrement extérieur réduit et l’ouverture que découvre son hayon a été considérablement élargie (+134 mm à mi-hauteur). Cela facilite le chargement d’objets encombrants comme un sac de golf. Pourtant, du point de vue esthétique, un néophyte confondra aisément la Forester 2020 avec le modèle antérieur, car c’est dans le détail qu’on l’a modifiée. Seuls les connaisseurs sauront reconnaître des choses comme les phares à DEL, maintenant de série, la caméra arrière munie d’un gicleur ou le mode Sport Sharp du système X-Mode de gestion de la motorisation réservé à la Forester Sport.

Photo: Michel Deslauriers

Si le style de la carrosserie est resté conservateur, l’intérieur a adopté une apparence plus attrayante qu’auparavant. Le design est jeune et moderne, alors que la texture des matériaux employés a été nettement rehaussée. Il faut toutefois se contenter d’un écran tactile de 6,3 po, une dimension commune à plusieurs de ses rivales. Mais parions qu’une mise à jour prochaine de la Forester fera apparaître un grand écran vertical, comme celui de 11,6 po que l’on trouve depuis peu dans l’Outback et la Legacy.

Pour animer cet utilitaire assemblé au Japon, Subaru a recours à une évolution du moteur de 2,5 L utilisé auparavant. Ce 4 cylindres à plat a troqué l’injection séquentielle multipoint contre l’injection directe pour voir sa puissance augmenter de 170 à 182 ch et son couple passer de 172 à 174 lb-pi.

Cette petite horde de chevaux parvient aux quatre roues par l’intermédiaire d’une transmission intégrale de série et d’une boîte de vitesses automatique à variation continue très souple (dotée de palettes de changements de rapport dans toutes les versions, sauf la Forester de base). Ce moteur propulse cet utilitaire de 0 à 100 km/h en 8,5 s environ. Un temps qui ne décoiffe personne. Le Honda CR-V ne fait pas mieux, pas plus qu’un Ford Escape muni du tricylindre turbo de 1,5 L, c’est vrai. Par contre, un Escape équipé du 4 cylindres turbo de 2,0 L retranche deux secondes à ce temps! À vous de voir où sont vos priorités...

Photo: Subaru

Consommation réduite

En revanche, cette Forester se débrouille mieux en matière de consommation que sa devancière. Le site ÉnerGuide de Ressources naturelles Canada lui attribue une moyenne de 8,2 L/100 km très réaliste (avec une transmission intégrale en prise constante, rappelons-le). Le Toyota RAV4 à quatre roues motrices a la même cote, alors qu’un Escape à moteur de 2,0 L a une cote de 9,1 L peu reluisante avec sa transmission intégrale réactive.

La capacité de remorquage de la Forester, qui est limitée à 680 kg, en titille quelques autres. C’est mieux que la cote de 500 kg d’un Nissan Rogue. Et puis, le Honda CR-V et le Volkswagen Tiguan ont la même cote que la Forester, ce qui ne semble pas affecter leur succès respectif. Le CR-V, par exemple, a été le 2e utilitaire compact le plus vendu en 2019 et le 5e véhicule le plus populaire auprès des Canadiens, toutes catégories confondues. De son côté, le RAV4 (1er utilitaire compact et 3e véhicule le plus vendu l’an dernier) offre bel et bien une capacité de 1 587 kg, mais seulement pour sa version Trail et en choisissant , en plus, l’attelage optionnel. Sinon, comme la Forester, sa cote n’est que de 680 kg.

Photo: Subaru

Cela dit, il est vrai que les Hyundai Tucson, Mazda CX-5, Ford Escape et Jeep Cherokee font tous miroiter leur cote de 907 kg, et que ces deux derniers peuvent même la hausser à respectivement 1 585 et 2 041 kg contre supplément. Mais généralement, l'automobiliste qui a des besoins de remorquage importants choisit plutôt un utilitaire de plus grande capacité. C’est d’ailleurs pour lui que Subaru a lancé l’Ascent l’an dernier. Plus gros qu’une Forester, cet utilitaire à 7 places propose, selon la version, une capacité de remorquage de 907 à 2 270 kg.

En somme, au lieu de chercher à transformer la Forester en tank, Subaru s’affaire plutôt à la raffiner. Cette cinquième génération, par exemple, bénéficie d’une insonorisation améliorée.

De plus, Subaru a bonifié l’équipement de la Forester 2020 en ajoutant une partie des dispositifs d’aide à la conduite constituant l’ensemble EyeSight à sa dotation de série. Il est toutefois dommage qu’il soit nécessaire d’opter pour la Forester Tourisme (de gamme moyenne) ou mieux afin d’obtenir les dispositifs de détection de véhicules en approche, d’obstacles dans les angles morts et de circulation transversale arrière. Ce sont trois dispositifs importants qui peuvent aider un conducteur à éviter des bévues causées par une distraction.

En vidéo: subaru Forester ou Jeep Cherokee?

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