Ma première auto : Plymouth Satellite Sebring Coupe 1972

Publié le 1er juin 2020 dans Essais par Gabriel Gélinas

Les membres de l’équipe du Guide de l’auto fouillent dans leur mémoire et vous parlent de la première voiture qu'ils ont achetée. Voici celle de Gabriel Gélinas, une Plymouth Satellite Coupe 1972.

Au début des années 80, après avoir obtenu mon diplôme du cours de trois jours de l’école de pilotage Jim Russell au Circuit Mont-Tremblant, je décide de poursuivre mon entraînement de pilote.

Comme je n’ai pas les ressources financières pour le faire, je m’inscris au Race Mechanic Training Program de l’école Jim Russell. Par le biais de ce programme, j’apprends à travailler sur les Formule Ford et je suis automatiquement inscrit au championnat de courses organisées par l’école Jim Russell.

J’arrive donc au Circuit Mont-Tremblant par un beau matin de printemps, et je réalise rapidement qu’il me faut une voiture pour faire la navette entre la maison où je loue une chambre et le garage de l’école, localisé à l’intérieur du virage Namerow.

Je n’ai pas beaucoup d’argent en poche parce que je dois m’acheter un casque intégral, une combinaison de pilotage ainsi que des bottes et des gants, en plus de la nourriture pour toute la durée de la saison de course. Je décide donc d’acheter une voiture usagée sans égard pour la marque, le style ou les performances. Bref, d’acheter quelconque, pourvu qu’il « toffe » tout l’été, et qu’il ne rende l’âme qu’à la fin de la saison.

Woody Woodpecker à la rescousse

Je prends un exemplaire du journal local pour consulter les petites annonces et voir qu’une Plymouth Satellite Sebring Coupe 1972 est à vendre pour la rondelette somme de 300 dollars… Je prends rendez-vous avec le vendeur qui se pointe avec la Plymouth couleur vert bouteille, ornée d’autocollants Thrush Muffler Woody Woodpecker.

Comme je n’ai pas le temps de faire d’autres recherches et que j’ai besoin d’une bagnole immédiatement, j’examine la condition des pneus et je fais un essai routier très sommaire pour me rendre avec le vendeur au bureau où je peux faire enregistrer la transaction et obtenir une plaque. Et voilà, je viens d’acheter ma première voiture…

C’est loin d’être une auto de rêve, mais je m’en fous. Pour moi, à cette époque-là, une « vraie » voiture c’est une voiture de course comme les Formule Ford que je pilote. D’ailleurs, j’apprends rapidement que dans le monde des courses, le mot car désigne une voiture de compétition, et que c’est plutôt le mot streetcar qui définit une automobile de série. J’ai plein de photos de voitures de course, mais je n’ai jamais photographié ma streetcar vert bouteille…

Des rudiments de mécanique

Après trois semaines, je m’aperçois que le réservoir d’essence coule. Je le draine, et le retire pour ensuite y fixer un boyau d’arrosage à plein débit pendant toute une journée. Comme je vais devoir souder une plaque pour colmater la brèche, ça ne me tente pas que le réservoir explose parce qu’il reste des résidus ou des vapeurs d’essence à l’intérieur! Je fais la réparation, et je refixe le réservoir dans la voiture avant de faire le plein avec le carburant drainé. Ça marche!

Deux semaines plus tard, je remonte à Mont-Tremblant après un court séjour à Montréal. Je roule à 85 milles à l’heure dans les courbes rapides de la 117, juste après Saint-Faustin, lorsque le joint de rotule de la roue avant droite cède, mettant la roue carrément de travers au sens de la marche.

Je réussis à garder le contrôle et à stopper la voiture sur l’accotement. Je force sur le pneu pour redresser la roue et reprendre la route avec une direction qui n’agit que sur la roue avant gauche. Je tourne le volant très lentement, et je roule beaucoup moins vite, avec comme seul objectif de ramener la voiture chez moi. Je dois m’arrêter à deux autres reprises pour redresser manuellement la roue droite qui fait de grands écarts, mais je me rends à bon port. Le lendemain, je commande un joint de rotule et je fais la réparation.

Un mois avant la fin de la saison, l’alternateur lâche. Étant donné que je n’ai pas les sous pour en acheter un autre, je récupère un chargeur de batterie dans le garage de l’école et je le traîne dans la voiture pour le brancher et ainsi recharger la batterie pendant la nuit. Je fonctionne comme ça pendant des semaines. Quand j’y pense aujourd’hui, à l’ère des voitures électriques et hybrides rechargeables, j’étais en avance sur mon temps!

Une fois revenu à Montréal pour l’hiver, j’ai envoyé à la casse ma première voiture dont je n’avais plus besoin. Tout ça pour en acheter une autre le printemps suivant et remonter à Mont-Tremblant pour une autre saison de courses.

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