Mitsubishi Outlander - 44%
Tel que vous le connaissez, l’Outlander entame sa septième année. Une année charnière pour un constructeur qui, particulièrement au Québec, s’accroche au succès de ce seul modèle, lequel représente 44% de ses ventes annuelles. En effet, depuis la disparition de la Lancer, et parce que l’Eclipse Cross est synonyme d’échec commercial, Mitsubishi mise beaucoup d’espoir sur ce VUS. Surtout sur la version PHEV, responsable de l’arrivée d’une nouvelle clientèle chez ce fabricant.
« Vous seriez étonnés de voir les véhicules que nous prenons en échange à la vente d’un PHEV », me mentionnait le directeur des ventes d’un concessionnaire, qui se retrouve souvent avec des Audi, des Volvo et des Acura sur son lot de véhicules d’occasion. Pourquoi? Parce que les propriétaires de véhicules de luxe, souhaitant passer à l’hybride, désirent rarement débourser 100 000 $. Or, ces derniers ne souhaitent pas non plus faire de compromis en matière d’espace ou de polyvalence, ni faire une croix sur la transmission intégrale. Conséquemment, l’Outlander PHEV devient un choix logique. Mitsubishi surfe donc sur cette vague depuis quelque temps, écoulant mensuellement autour de 450 unités. Et bien sûr, depuis l’ajout du rabais fédéral sur les véhicules électriques, un crédit au Québec totalisant 6 500 $ vient peser dans la balance.
Le règne achève
Évidemment, parce que Ford est sur le point de proposer un Escape hybride rechargeable, l’Outlander PHEV aura, pour la première fois, un réel concurrent. Les beaux jours des ventes de ce modèle pourraient donc être compromis, surtout en considérant que Mitsubishi n’apporte aucun changement pour 2020. On nous avait pourtant promis l’arrivée du moteur de 2,4 litres en remplacement du 2,0 litres, ainsi que l’apport d’une batterie de 13,8 kW, ce qui aurait permis de grimper l’autonomie 100% électrique à 45 km. Cette nouveauté, offerte depuis 2019 en Europe, ne traverse cependant pas l’Atlantique, ce qui signifie que notre PHEV conserve son moteur 2,0 litres et sa batterie de 12 kW.
Ainsi, prévoyez une autonomie 100% électrique de 35 km tout au plus, laquelle sera réduite à environ 20-22 km à la saison froide. Et pour vous donner une idée, un essai réalisé l’hiver dernier s’est soldé par une moyenne de 9,3 L/100 km (avec départ pleinement chargé), pour un trajet sur autoroute de 580 km, et de 5,6 L pour un trajet de 84 km. Et cette moyenne peut aisément descendre à 4 L/100 km en période estivale, et à presque rien si votre trajet est réduit de moitié. Enfin, vous avez saisi…
Évidemment, n’existe pas que la version PHEV. Mitsubishi propose aussi ses modèles réguliers à quatre ou six cylindres. Un des rares VUS de ce segment avec le Dodge Journey et le Volkswagen Tiguan à offrir sept places assises. Or, si votre intention est de trimbaler beaucoup de monde et des bagages, vaut mieux considérer immédiatement la déclinaison à moteur V6. Un peu plus gourmande, mais drôlement plus compétente. D’une redoutable fiabilité, ce V6 est, disons-le, dépassé sur le plan technique, mais il effectue un boulot honorable, permettant d’ailleurs une capacité de remorquage de 1 588 kilos. Sachez cependant que ce dernier requiert de l’essence super, un élément non exigé pour le quatre cylindres de base.
L’âge de l’Outlander se fait sentir sur la route. En raison d’un niveau sonore élevé, mais en outre parce que le rendement mécanique n’est pas des plus raffinés. Cela dit, le confort demeure remarquable. Et il faut applaudir l’efficacité du rouage intégral qui demeure toujours très efficace. Esthétiquement vieillot, l’Outlander l’est également à bord. Une finition ordinaire et une présentation là aussi un brin ridée caractérisent l’habitacle, qui pourrait également bénéficier d’un peu plus d’espaces de rangement.
Et le portefeuille?
L’Outlander est fiable, durable et peu coûteux à entretenir. Et sa garantie de base de cinq ans, à laquelle s’ajoute une couverture de 10 ans/160 000 km pour le groupe motopropulseur, est franchement convaincante. Même la dépréciation demeure raisonnable, quoique plus importante sur les modèles réguliers à moteur quatre cylindres. Quant à l’Outlander PHEV, une version SE vous coûtera, taxes et crédits gouvernementaux inclus, autour de 680 $ par mois, ou 815 $ pour une déclinaison GT tout équipée. Essentiellement, de 100 $ à 125 $ de plus que pour une version à essence équivalente. Ou, vu d’une autre façon, une surprime équivalente ou supérieure à l’essence que vous utiliseriez en plus sur un modèle régulier. Ajoutez ensuite à cela la possibilité de rouler dans les voies réservées à l’heure de pointe, de passer gratuitement sur les ponts à péage, d’économiser sur les assurances… et finalement, oui, le PHEV en vaut la peine!
Feu vert
- Fiabilité remarquable
- Version PHEV intéressante
- Moteur V6 pertinent
- Bonne Garantie
Feu rouge
- Modèle vieillissant
- Finition intérieure décevante
- Niveau sonore élevé
- À quand la nouvelle batterie de 13,8 kW?