Pagani Huayra - Ce que conduirait Frank Lloyd Wright si…
Considéré comme l’un des architectes les plus influents du monde moderne, la renommée de Frank Lloyd Wright, décédé en 1959, s’explique par l’audace et l’excentricité de ses réalisations. Faire les choses autrement, repousser les limites de l’imagination, faire appel à de nouveaux matériaux en révisant les proportions établies. Telles étaient les qualités de cet homme qui sans doute, devait avoir un compas dans l’œil.
De ce fait, le parallèle entre M. Wright et Horacio Pagani vient tout naturellement. Puisque lui aussi repousse les limites de l’audace. Avec des voitures non seulement excentriques et hors de prix, où l’originalité du design ne cesse d’impressionner. Parce que même dans le monde très sélect des voitures exotiques, la Pagani brise les conventions.
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Le poids d’une MINI
Eh oui! La Pagani, malgré ses dimensions et sa puissance, ne pèse que 1 280 kilos. Un poids inférieur par quelques kilos à celui d’une MINI Cabriolet. Comment est-ce possible? Par l’utilisation de matériaux ultralégers comme la fibre de carbone, utilisée pour l’ensemble des panneaux de carrosserie. Vous retrouverez aussi un châssis conçu en carbotitane, auquel se greffent les éléments suspenseurs faits d’aluminium. Sachez d’ailleurs que la Huayra Roadster se veut non seulement plus légère, mais également plus rigide structurellement que le coupé que l’on a fabriqué jusqu’en 2018.
Magnifiquement sculptée, la Huayra Roadster n’offre évidemment plus l’excentricité des portières s’élevant au-dessus de vos têtes afin que vous puissiez vous glisser à bord. Cela dit, l’exercice de style est tout aussi impressionnant, voire intimidant. Il suffit de jeter un œil à la partie arrière où se trouvent pas moins de dix formes circulaires. Quatre pour l’échappement fixé à la queue du capot, puis six pour les feux qui prennent place sous deux paupières relevées. Un gigantesque diffuseur vient également boucler la boucle, témoignant des capacités athlétiques de la bête.
Cela dit, les flancs comme le museau et même les rétroviseurs impressionnent tout autant. Quant au cockpit, il surplombe la robe très élancée de la voiture, un peu comme l’œil menaçant d’un alligator en quête d’une proie. Petite déception, s’il est en une, le panneau de toit amovible que ne se rétracte pas automatiquement. On le retire manuellement, un peu comme on le fait avec une Corvette, sans toutefois pouvoir le ranger dans le coffre. Ce dernier doit donc demeurer au garage, vous obligeant du coup à consulter MétéoMédia avant de prendre la route…
J’aurai eu la chance de contempler jusqu’ici deux différents roadsters Huayra. D’abord, lors de son dévoilement au Salon de Genève, puis celle d’un riche collectionneur québécois. Dans les deux cas, on les habillait d’une robe en fibre de carbone teintée d’un bleu tout simplement magnifique, caractérisé par un fini lustré d’une profondeur infinie. Franchement impressionnant.
L’exercice consistant à se glisser à bord est une expérience encore plus impressionnante. Bien sûr, cette dernière vous incitera d’abord à vous assurer que vos chaussures ne viendront pas souiller la moquette, WeatherTech ne fabriquant pas encore de tapis en plastique moulé pour ce modèle! Or, une fois installé à bord, on réalise que l’instant est unique. Qu’il éveille nos cinq sens. C’est à ce moment que l’on constate la très grande qualité de finition, mais surtout, le souci du détail et l’excentricité de certains éléments, qui dépassent l’imagination. Puis, il y a l’odeur des cuirs qui, croyez-moi, n’ont rien de synthétique!
La crème d’AMG
Récemment, j’ai pu revisiter l’usine d’Affalterbach, où sont assemblés la plupart des moteurs de la gamme AMG. C’est également à cet endroit que sont conçus les moteurs de la Pagani qui, vous l’aurez compris, fait appel à Mercedes-AMG pour mouvoir ses voitures. Les groupes motopropulseurs adressés à Pagani diffèrent toutefois de ceux des Mercedes-AMG. Se jumelant d’abord à une boîte séquentielle distincte (et, disons-le, un brin décevante), mais aussi parce que les performances livrées surpassent celles de tout ce que propose le constructeur. Et pour cause, un V12 biturbo de 6,0 litres produisant 764 chevaux, dont la sonorité vient à elle seule vous donner la frousse.
J’aurai eu la chance de conduire une Pagani dans un contexte de rêve. Par une rare journée de beau temps, au Québec, sur un circuit qui m’appelait à la plus grande prudence. Parce que la dernière chose souhaitée, c’était d’endommager une bête qui requiert tout de même un peu de temps à être domptée. En quelques mots, l’expérience de conduite est un mélange d’extase, d’exotisme et d’adrénaline, conséquence d’une position de conduite unique, d’une sonorité effrayante et d’une puissance digne d’un avion à réaction. Or, l’idée de retomber ensuite au volant de sa Chevrolet Malibu nous ramène vite à la terre…
Feu vert
- Design extraordinaire
- Qualité de fabrication remarquable
- Sensations de conduite hallucinantes
Feu rouge
- Boîte séquentielle décevante
- Panneau de toit qu’on retire manuellement
- Modalités de financement peu avantageuses!