Ford Ranger - Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée
De retour sur nos routes l’année dernière après une absence de près de 10 ans, le Ford Ranger est un autre bel exemple qui prouve que la catégorie des camionnettes intermédiaires est loin d’être morte.
Avec le Ranger, Ford retourne ainsi dans une danse qu’il a quittée de son plein gré en 2011. Cependant, il le fait en prenant bien soin de ne pas trop jeter d’ombre à son précieux F-150…
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Petit moteur aux grandes aptitudes
Pour ce grand retour, Ford a pris l’étonnante décision de ne proposer qu’une seule motorisation sous le capot du Ranger. Et oubliez tout de suite le gros V6 de 4,0 litres qui animait la précédente génération, commercialisée jusqu’en 2011.
C’est plutôt un bloc turbocompressé de 2,3 litres qui est en charge d’alimenter ce Ranger des temps modernes. Oui, seul un moteur à quatre cylindres peut être livré avec le Ranger 2020.
Certains acheteurs plus conservateurs ont crié au drame, martelant qu’il était loin le jour où ils conduiraient un pick-up avec un moteur à quatre cylindres. Après tout, pourquoi ne pas offrir de V6 en option pour ceux qui le désirent, quitte à garder le quatre cylindres comme moteur de base? La réponse est assez simple aux yeux de Ford. Le constructeur de Dearborn estime que son moteur de 2,3 litres propose les avantages d’un V6 tout en favorisant une consommation d’essence optimale.
Après avoir conduit le Ranger, force est d’admettre qu’il nous fait rapidement oublier l’idée du V6. Fort d’une puissance de 270 chevaux et d’un couple de 310 livres-pied, le petit bloc dérivé de celui de la Mustang n’est jamais à bout de souffle. Sa boîte automatique à 10 rapports effectue un travail efficace et ne semble jamais hésitante.
Le Ranger profite également de la légèreté de sa mécanique pour adopter un comportement routier étonnamment agile. Bon, on est loin d’une voiture sport, mais pour une camionnette de ce gabarit, difficile de se plaindre.
Quand vient le temps de se mettre au travail, le Ranger démontre une capacité de remorquage maximale et épatante de 3 402 kilogrammes (7 500 livres), soit seulement 200 livres de moins qu’un Chevrolet Colorado équipé d’un moteur turbodiesel.
Pour ce qui est de la consommation d’essence, le Ranger affiche une moyenne ville/route de 10,9 L/100 km, la meilleure de sa catégorie. En ville, les économies de carburant sont réellement intéressantes par rapport à un V6. À plus grande vitesse, par contre, la différence de consommation devient dérisoire.
Bref, Ford a remporté son pari avec son moteur turbocompressé. Reste à voir s’il saura conserver une fiabilité similaire à celle d’un V6 atmosphérique… Pour cette seule raison, on aurait aimé qu’un moteur V6 soit offert en option.
Si la motorisation du Ranger a su nous convaincre, il en va autrement de son habitacle. Parsemé de plastiques durs de qualité discutable, l’intérieur du Ranger semble déjà dû pour un rafraîchissement. Pas normal, pour un modèle qui arrive à peine sur nos routes. Surtout au prix que l’on en demande.
Par chance, Ford se reprend avec un système d’infodivertissement bien présenté et facile à manipuler. Du moins, c’est le cas quand le véhicule est livré avec un écran tactile optionnel de huit pouces. Avec la déclinaison de base, on doit plutôt se contenter d’un anémique écran de 4,2 pouces qui n’a pas sa place dans un véhicule en 2020.
4x4 ou rien
Contrairement à la majorité de ses rivaux, le Ford Ranger ne propose pas de variante à deux roues motrices. Du moins, pas sur le marché canadien. Chez nous, tous les Ranger 2020 sont livrés avec un système 4x4. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui expliquent le prix de départ assez élevé du Ranger par rapport aux modèles concurrents.
Peu importe la version choisie (XL, XLT ou Lariat), le Ranger est livré avec une seule option de longueur totale. La cabine SuperCab (livrable avec les XL et XLT), plus courte, laisse place à une caisse de six pieds à l’arrière alors que la SuperCrew (XLT et Lariat) ampute la caisse d’un pied.
Quelle configuration choisir parmi tout ça? Cela dépend évidemment de vos besoins, mais une variante XLT équipée de la cabine SuperCrew nous semble être l’option la plus intéressante.
Et tant qu’à y être, pourquoi ne pas payer un supplément de 1 400 $ pour ajouter l’ensemble FX4 au menu? Cela donne notamment droit à des amortisseurs retravaillés, à un sélecteur de mode de conduite ainsi qu’au système TrailControl, qui facilite la conduite en situation hors route.
Disons qu’il s’agit d’une mince consolation en attendant une éventuelle version Raptor qui pourrait apporter une réelle concurrence aux Toyota Tacoma TRD Pro et Chevrolet Colorado ZR2 de ce monde.
Et si le Ranger Raptor devient effectivement réalité (comme c’est déjà le cas ailleurs dans le monde), parions qu’il sera propulsé par autre chose qu’un moteur à quatre cylindres!
Feu vert
- 4x4 offert de série
- Bonne capacité de remorquage
- Économie d’essence intéressante
Feu rouge
- Prix élevé
- Pas de moteur V6 optionnel
- Trop de plastiques durs à bord