Québec : plus de collisions mortelles malgré le confinement
Par Jérémy Bernier
Même si le confinement a diminué massivement l’achalandage sur le réseau routier durant près de deux mois au Québec, les accidents mortels sont plus nombreux que l’an dernier, à pareille date. Un bilan qui pourrait s’alourdir, selon des experts.
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Depuis le début de 2020, 123 collisions mortelles sont survenues sur le territoire desservi par la Sûreté du Québec (SQ), selon les données dévoilées par le corps de police provincial, hier. À pareille date l’an dernier, on en dénombrait 115.
De ce nombre, 31 impliquaient des motocyclistes, alors qu’on n’en dénombrait « que » 19, en 2019. D’ailleurs, seulement dans les quatre derniers jours, neuf personnes, dont quatre motocyclistes, ont succombé à leurs blessures causées par un accident de la route.
La vitesse et la conduite imprudente demeurent les principales causes de décès sur le réseau routier.
Pourtant, d’après la SQ, l’achalandage très largement réduit des routes du Québec, conséquence directe du confinement lié à la pandémie de COVID-19, « aurait dû se traduire par une baisse du nombre de collisions mortelles ».
Plusieurs facteurs
Selon l’agente Anik Lamirande, c’est une combinaison de différents facteurs qui pourrait expliquer cette situation.
« Il y a beaucoup plus de motocyclistes sur les routes cette année, probablement parce que le permis d’apprenti ne nécessite plus de conduire accompagné », estime-t-elle.
« On a un bel été, les gens sortent plus à ce moment-là. Aussi, on a une certaine proportion des personnes qui se promènent actuellement au Québec qui seraient allées à l’extérieur s’il n’y avait pas eu la pandémie », ajoute-t-elle.
Des hypothèses qui sont également évoquées par Gino Desrosiers, de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), bien qu’il soit incapable d’expliquer avec certitude la raison de cette augmentation.
« À la reprise des activités, peut-être que les gens ont perdu des réflexes et des bonnes habitudes de partage de la route », suppose-t-il.
Pour Nicolas Ryan, porte-parole de CAA-Québec, il n’est pas impossible que ce bilan s’alourdisse au cours des prochaines semaines, notamment en raison de la saison des vacances qui s’étire cette année, au Québec.
« On est dans les 75 jours les plus meurtriers sur les routes. Mais cette année, beaucoup de personnes prendront leurs vacances en septembre et même en octobre. Comme il y aura plus de gens sur les routes sur une plus longue période, c’est un danger supplémentaire qu’on n’a pas nécessairement habituellement », observe-t-il.
Attention à la rentrée !
Par ailleurs, la rentrée scolaire amène une certaine appréhension, autant du côté de la SAAQ que de CAA-Québec. La principale source d’inquiétude provient du fait que les autobus scolaires auront un nombre réduit de passagers, ce qui entraînera un plus grand nombre de déplacements à pied, à vélo ou en voiture pour les élèves.
« C’est quelque chose qu’on va observer de très près. Cette année, cette situation risque d’être particulièrement préoccupante », soutient M. Ryan.