Publié le 11 août 2021 dans Actualité par Journal de Montréal
Par Laurent Lavoie
Des automobilistes et des citoyens du quartier Villeray exaspérés par la multiplication de nids-de-poule sur un tronçon de l’avenue Christophe-Colomb dénoncent le laxisme de la Ville, qui espère corriger la situation d’ici seulement quatre ans.
« Le colmatage, à un moment donné, ce n’est plus une bonne solution. C’est stupide, déplore Raymond Lévesque. Ce sont des couches de réparation, par-dessus couche, par-dessus couche. [...] C’est pire qu’une route de campagne. »
Chaque matin depuis plusieurs années, il circule sur l’avenue Christophe-Colomb pour aller reconduire sa femme Christine Marsolais à son travail.
Mais sur leur route se dresse un tronçon s’étendant entre les rues Everett et Jean-Talon qu’ils doivent affronter, parsemé de plusieurs crevasses et de cratères.
Les nids-de-poule ont été bouchés à plusieurs reprises, mais ce serait insuffisant pour faciliter la vie des automobilistes.
« Il faut toujours contourner parce qu’il y a des trous. Ça fait sauter la voiture. Il faut toujours être attentif », souligne Mme Marsolais.
Plus de 20 plaintes en deux ans
Désespérée, elle s’est d’ailleurs récemment plainte à la ligne téléphonique de la Ville au 311 pour que des travaux soient effectués, en vain.
Le couple sexagénaire n’est pas seul à déplorer l’état de la rue. Dans les deux dernières années, l’arrondissement a reçu une vingtaine de requêtes concernant ce même tronçon.
« Toutes ces demandes ont été fermées et les nids-de-poule ont été colmatés », assure Marilyne Laroche Corbeil, relationniste à la Ville de Montréal.
Certains résidents interrogés par Le Journal ont mentionné que l’état de la route semblait parfois amplifier le bruit des véhicules en plus de les endommager.
Alex, qui a préféré taire son nom de famille, se souvient qu’en septembre 2020 « il pleuvait des caps de roues » à cause des nids-de-poule. Il en avait retrouvé pas moins de 9 en bordure de rue.
D’autres voisins constatent que la qualité de la route et la haute vitesse des automobilistes nuisent au passage à vélo.
« Tu n’as pas beaucoup de jeu [pour diriger la bicyclette] parce que la circulation passe », observe Jean-Pierre Labine, qui réside sur le tronçon problématique depuis 10 ans.
Travaux à venir
La patience sera de mise pour les automobilistes et résidents du coin.
La Ville prévoit des travaux pour l’infrastructure souterraine et la chaussée de Christophe-Colomb entre les rues Jarry et Jean-Talon seulement en 2024 et 2025, a-t-on indiqué au Journal.
Aucun autre chantier n’est prévu d’ici là.
« C’est trop long. Ça n’a pas d’allure », lâche Raymond Lévesque.