Salon du véhicule électrique : General Motors se tire dans le pied
À l’approche du Salon du véhicule électrique de Montréal (SVEM) qui se tiendra au Stade olympique du 17 au 19 septembre, l’industrie comme la presse spécialisée est fébrile . D’une part, parce qu’il s’agit d’une première en presque deux ans pour ce type d’événement, mais aussi parce que la multiplication des voitures électriques est telle que ceux qui s’y intéressent sont de plus en plus nombreux.
Évidemment, les plus fervents amateurs y seront présents pour discuter entre eux et pour cultiver leur passion. Or, cette édition risque également d’attirer nombre de curieux qui songent peut-être à faire le saut. À délaisser leur voiture à essence ou hybride pour passer à du 100% électrique. Et parce que de plus en plus de constructeurs automobiles emboîtent le pas, l’offre ne se limite désormais plus à une dizaine de modèles.
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Naturellement, Tesla continue de bouder le Salon, comme tout autre événement du genre d’ailleurs. Qu’à cela ne tienne, le Club Tesla Québec sera de la fête afin de présenter les modèles tout en partageant son expérience. Après tout, n’est-ce pas grâce à Elon Musk si la quasi-totalité des fabricants automobiles amorce aujourd’hui le virage électrique?
Ainsi, la majorité des constructeurs proposant de l’électrique y seront. Ford, Chrysler, Hyundai, Kia, Nissan, Audi et Porsche, pour ne nommer que ceux-là. Hélas, on compte parmi les absents deux joueurs d’importance. D’abord, Volkswagen, qui tourne le dos à l’événement en prétextant une indisponibilité de son ID.4, mais aussi General Motors, dont la décision de se retirer allait tomber il y a une semaine à peine.
Décision douteuse
En effet, c’est suite à la campagne de rappel massive concernant les batteries des Chevrolet Bolt EV/EUV produites par la firme coréenne LG Chem que GM allait décider de se retirer du SVEM, prétextant que les concessionnaires n’auraient pas de véhicules électriques à vendre au cours des prochains mois. Une décision qui selon moi, est on ne peut plus discutable, puisque le virage électrique dépasse largement le cadre des ventes d’un seul modèle, sur une si courte période. En fait, cette décision donne l’impression d’avoir été prise par quelqu’un qui cible une rentabilité en fin de mois, et qui n’a aucune vision d’avenir. Or, GM est assurément celui qui, parmi les trois constructeurs américains, a choisi d’amorcer un véritable virage électrique. Il y a de cela dix ans, avec la Volt, puis avec la Bolt EV, un des modèles les plus répandus en Amérique du Nord.
Il était d’ailleurs prévu que GM débarque au SVEM avec sa gamme Chevrolet actuelle, mais également avec le très attendu GMC Hummer EV. Un véhicule ostentatoire qui trône en couverture du Guide de l’auto 2022, et qui changera sans aucun doute les perceptions.
Était également confirmée au Salon le luxueux Cadillac Lyriq, ainsi qu’un présentoir comportant la plate-forme Ultium, laquelle est appelée à être utilisée sur une panoplie de futurs modèles électrifiés du manufacturier. C’est donc clair, GM avait une chance de se démarquer et d’attirer la faveur d’un public très exigeant qui, de façon générale, ne lui tournera certainement pas le dos sous prétexte d’un rappel causé par un fournisseur externe.
Luc Saumure, promoteur du SVEM, se dit extrêmement déçu de cette décision, provenant du siège social d’Oshawa. GM n’encouragerait également pas la présence des concessionnaires au salon, bien que certains choisissent tout de même de s’y présenter avec comme seul modèle, la Chevrolet Bolt. Ce n’est cependant pas le cas de Bourgeois Chevrolet, le plus gros vendeur de modèles Bolt à l’échelle canadienne et réputé pour ses connaissances et son dévouement dans le monde de l’électrique. On expliquera l’absence de ce dernier à une question territoriale, n’étant pas situé dans la grande région métropolitaine.
Chose certaine, voilà qui prouve que certains stratèges bien loin de la réalité de notre marché considèrent encore la voiture électrique comme marginale. Parce que le message d’un virage électrique qu’envoie General Motors au public nord-américain depuis deux ou trois ans diffère énormément de celui que l’on sert aujourd’hui au public du Grand Montréal. Un message d’autant plus ridicule considérant que de l’autre côté, les concessionnaires n’ont pas non plus de camionnettes et de VUS à vendre. N’aurait-il donc pas été idéal d’en profiter pour travailler sur l’image du constructeur et sur cette vision d’avenir, plutôt que de chercher à obtenir un boni de fin de mois?