Mobilité Électrique Canada plaide pour une Loi zéro émission

Publié le 15 septembre 2021 dans Électrique par Germain Goyer

Mobilité électrique Canada, un organisme dont la mission est de promouvoir l’électromobilité, milite dans le but que le gouvernement canadien vote une loi « zéro émission ». Si le Québec et la Colombie-Britannique ont déjà adopté une loi en ce sens, on ne peut en dire autant du fédéral qui traîne de la patte à cet effet.

À quelques jours d’une élection fédérale, Le Guide de l’auto a assisté à une conférence prononcée par Daniel Breton, PDG de Mobilité électrique Canada. Bien que le gouvernement canadien se soit fixé cette année l’objectif d’interdire la vente de véhicules légers à essence d’ici 2035, l’organisme chapeauté par M. Breton est d’avis que cette mesure est insuffisante et qu’une loi « zéro émission » s’impose.

L’adoption d’une telle loi aurait pour effet de sécuriser une partie de la production mondiale de véhicules électriques pour le marché canadien puisque les constructeurs seraient contraints de s’y plier. Qui plus est, sur un plan plus local, l’idée est de forcer la main aux constructeurs automobiles établis au pays pour concentrer la diffusion de leurs véhicules électriques assemblés au Canada. Pour illustrer son propos, M. Breton a rappelé au cours de la conférence que les gouvernements fédéral et ontarien ont investi plus de 70 millions de $ en 2011 pour l’assemblage du Toyota RAV4 EV à Woodstock en Ontario. Hélas, les consommateurs d’ici n’ont pu mettre la main sur un exemplaire de ce VUS électrique puisque l’entièreté de la production a été acheminée en Californie où une loi « zéro émission » était déjà en vigueur.

Des objectifs qui doivent être resserrés

En mai dernier, on apprenait que pas moins de 100 000 véhicules électriques sillonnaient les routes du Québec. À ce même moment, le gouvernement provincial s’est fixé deux nouveaux objectifs, soit de faire grimper le nombre à 600 000 d’ici la fin de 2026 et à 1,5 million d’ici 2030.

Dans l’optique selon laquelle la vente de véhicules à essence sera interdite au Québec en 2035 d’après la loi « zéro émission » provinciale, M. Breton est d’avis qu’il faudra resserrer les objectifs intérimaires, sans quoi le but ultime pourrait ne pas être atteint. D’après Mobilité électrique Canada, il serait réaliste d’atteindre cet objectif dès 2030 si le volet politique y met du sien.

Photo: Louis-Philippe Dubé

En faveur d’un réajustement du plafond des subventions

Daniel Breton estime que plus les années passeront, plus l’écart de prix entre un véhicule neuf électrique et un équivalent à essence tendra à diminuer. Les plus récentes chutes de prix des Chevrolet Bolt et Nissan Leaf peuvent nous indiquer le balbutiement de cette tendance. Il prévoit qu’un équilibre sera atteint autour de 2026-2027 et que d’ici là, les subventions diminueront progressivement.

Cela étant, d’ici là, l’ajustement du plafond des subventions est nécessaire, croit M. Breton. Rappelons qu’au Québec, la subvention accordée pour l’achat d’un véhicule entièrement électrique s’élève à 8 000 $ si le prix de détail suggéré par le fabricant (PDSF) est inférieur à 60 000 $. Du côté fédéral, la subvention de 5 000 $ est accordée aux véhicules dotés d’une batterie de plus de 15 kWh dont le PDSF est de moins de 45 000 $ (le montant des options ne doit pas dépasser 10 000 $, pour un total  général de 55 000 $).

Photo: Germain Goyer

Sans en préciser la hauteur, M. Breton estime que ces plafonds devraient être ajustés de manière à rendre admissibles les VUS électriques ou la nouvelle camionnette électrique de Ford, le F-150 Lightning, sachant que les consommateurs canadiens sont plus que jamais attirés par ces types de véhicules.
En vidéo: les véhicules électriques qu'on attend avec impatience

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