Détroit 2010 : les retours au bercail

Publié le 13 décembre 2009 dans Detroit par Gilles Olivier

Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. Et c’est ce qui va se passer en janvier prochain, lors de la tenue du salon international de l’automobile de Détroit. Ainsi, ce dernier qui l’an dernier a vu huit manufacturiers lui faire faux bond, va retrouver toutes ses brebis égarées, voire même accueillir au moins un nouveau constructeur, qui en sera à sa première visite à Détroit.

Un COBO Center qui vieilli mal

L’enceinte où se tient depuis 1989 le ‘North American International Auto Show’ (NAIAS), est celui du COBO Center qui malgré les apparences, accuse de plus en plus ses 49 années de loyaux services auprès de la communauté d’affaires de Détroit.

Ce qui ne l’empêche toutefois pas d’offrir rien de moins que 2,4 millions de pi² d’espaces total, pouvant servir de lieux pour des congressistes ou tenir des expositions d’envergure, tel le salon de l’auto de Détroit. A ses extrémités, nous retrouvons le COBO Arena qui peut accueillir jusqu’à 11 000 spectateurs et le célèbre Jos Louis Arena, le temple des Red Wings de Détroit, qui compte 21 000 places.

A lui seul, le salon de Détroit n’utilise pas moins de 700 000 pi² de plancher qui répondent à ses besoins, auxquels on peut ajouter aisément 100 000 pi² supplémentaires, servant principalement de salles de réunion ou à des expositions thématiques et complémentaires. Généralement, le COBO Arena devient le refuge privilégié de Ford, lors des journées réservées aux gens de la presse.

Pour cette 21ième édition du NAIAS, on a injecté quelques $3 millions afin de rénover et de procéder à des réparations importantes de l’édifice, notamment auprès de sa toiture qui sert également de paliers de stationnements.

La communauté des gens d’affaires et les dirigeants de la ville de Détroit, planchent depuis quelques années, sur la possibilité d’agrandir et de rajeunir le COBO Center. Une décision capitale, puisque celle-ci apporterait des déboursés qui s’échelonneraient autour des $288 millions de gros dollars US.

Les constructeurs américains

L’an passé, GM et Chrysler qui luttaient pour leur survie se sont contentés de présenter des véhicules à la sauvette, notamment chez Chrysler où on nous a dévoilé des voitures électriques, sans conviction et surtout sans lendemain. En meilleure santé, Ford nous présenta des nouveautés plus abouties.

Cette année, il devrait en être tout autrement du ‘Big Three’  par le dévoilement de nouveaux véhicules plus compacts et plus économiques, voire des véhicules concepts qui deviendront rapidement des modèles de série, mus par des motorisations alternatives.

Chrysler qui présentement tire de la patte et ce dans tous les segments du marché, se doit d’utiliser le salon de Détroit comme la plateforme qui lui servira de tremplin au dévoilement de voitures plus économiques, ce qui dans les circonstances, ne devrait pas être bien difficile à réaliser. Il ne fait nul doute pour personne, que le nouveau grand patron du groupe Fiat/Chrysler Sergio Marchionne se fera un immense plaisir de nous expliquer de long en large, ce que deviendra la complémentarité des produits entre ces deux marques.

Les constructeurs asiatiques

Quatre d’entre eux avaient désertés le salon de Détroit, l’an dernier. Cette année, ils seront tous là même si certains d’entre eux prévoient se faire plus discrets que d’habitude.

Avec ce réveil de l’industrie automobile américaine qui s’annonce, le No1 mondial Toyota devra y mettre la gomme à Détroit, notamment au niveau de ses voitures compactes et sous-compactes qui accusent déjà un certain retard face à la concurrence. Subaru, Suzuki et Mitsubishi pourraient y faire des révélations étonnantes.

Le groupe sud-coréen Hyundai/Kia, qui se classe actuellement au 4ième rang mondial, au chapitre des plus importants manufacturiers d’automobiles, a ici une occasion en or pour nous présenter en grande première mondiale les remplaçantes à ses vieillissantes Hyundai Accent et Kia Rio, dont les ventes sont en chute libre et qui ont à faire face à des rivales actuelles ou à venir, plus jeunes, plus accomplies et surtout plus économiques.

Comme par les dernières années, il y aura deux ou trois constructeurs chinois qui viendront faire rire d’eux à Détroit. Mais le plus sérieux d’entre eux, BYD compte revenir cette année après avoir quitté le bateau l’an dernier.

Les constructeurs européens

Faisant suite au désistement de plusieurs japonais et européens l’an dernier, les allemands Audi, BMW/MINI et Mercedes-Benz ont pu profiter d’une visibilité médiatique inespérée. Avec le retour des marques Jaguar, Land Rover et Porsche au sein de la grande famille, ils devront partager leur enthousiasme différemment, cette année.

Pour le moment, la grande inconnue concernant les constructeurs européens consiste en la présence ou pas de l’Italien Alfa-Roméo qui ne cesse depuis quelques années, de nous parler de ses intentions de venir s’installer en Amérique, pour offrir une gamme complète de produits griffés de cette marque iconique. Là encore, Sergio Marchionne devra très bientôt mettre fin à toutes les spéculations concernant cette dernière.

Personnellement, je verrais très bien la marque Alfa-Roméo devenir en Amérique, la griffe haut de gamme de Chrysler, comme Lexus l’est pour Toyota, Infiniti pour Nissan et Acura pour Honda, mais à un grade évidemment supérieur à ces dernières.

Les autres constructeurs

Le constructeur indien Mahindra&Mahindra sera le premier manufacturier de ce coin de pays, à présenter à Détroit des véhicules qui lui sont propres. Ce dernier est un spécialiste dans l’assemblage de véhicules utilitaires sport, appelés Scorpio qui s’apprêtent à être disponibles chez nos voisins du sud.

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