Mazda MX-5 RF vs Toyota GR 86 2022 : la vieille reine contre la jeune princesse

Publié le 5 octobre 2022 dans Matchs comparatifs par Guillaume Rivard

La catégorie des voitures sport d’entrée de gamme est assez diversifiée et certaines n’ont pas vraiment de concurrentes directes à proprement parler. C’est le cas de la vénérable Mazda MX-5, qui demeure solide quoique sa génération actuelle soit en fin de parcours. On remarque une nette baisse de popularité dans la première moitié de 2022, alors que le duo Subaru BRZ-Toyota GR 86 est revenu en force avec une deuxième mouture plus convaincante et attrayante que jamais, ventes à l’appui.

C’est ce qui nous a donné l’idée d’un petit comparo estival entre la vieille reine de Mazda, en version MX-5 RF à toit rigide rétractable, et la jeune princesse que Toyota appelle maintenant GR 86 en raison de son intégration comme membre de la bannière Gazoo Racing. Si vous hésitez entre les deux, lisez bien ce qui suit.  

Dans le coin bleu : un roadster pour conduire avant tout

Impossible de ne pas sourire devant la sympathique Mazda MX-5. Cette petite sportive unique en son genre n’est pas conçue pour tout le monde en raison de son poste de pilotage étroit, mais s’y installer nous rapproche toujours de l’essence même de la conduite : l’amour de la route.

Photo: Guillaume Rivard

Sa répartition des masses optimale, sa direction ferme et ultraprécise, sa tenue de route appuyée (au détriment d’un roulement parfois dur) et son freinage bien dosé enchantent. Et pour 2022, Mazda a intégré une nouvelle technologie dite de contrôle cinématique de la posture, qui applique très légèrement le frein à la roue arrière intérieure lors d’un virage à grande vitesse afin de tirer ce coin vers le bas et de réduire le roulis. Si la conduite de la MX-5 paraît aussi agile et naturelle, c’est en partie grâce à ça.

Quelques sacrifices s’imposent sur le plan de la visibilité en raison de l’épaisseur du cadre du pare-brise, de la petitesse des rétroviseurs et de la configuration de type targa du modèle RF, d’où notre préférence pour la MX-5 à toit souple même si l’insonorisation en souffre.

Photo: Guillaume Rivard

On le répète : les 181 chevaux et 151 livres-pied de couple n’ont aucun mal à propulser ce bolide pesant à peine plus d'une tonne. Le moteur atmosphérique de 2 litres pourrait émettre un meilleur son, à notre avis, mais bravo pour la réactivité. La boîte manuelle à six rapports compte sur une pédale d’embrayage bien calibrée et un levier généralement agréable à manipuler (on aimerait sa course un peu plus fluide). Dommage que le frein à main soit du mauvais côté de la console et que les commandes peu ergonomiques sur celle-ci ne favorisent pas une utilisation intuitive du système multimédia, qui à la base manque de simplicité.

Une belle surprise lors de notre essai routier aura été la consommation d’essence : 7,6 L/100 km alors que la moyenne officielle pour la MX-5 RF manuelle est de 8,1 L/100 km. Or, même si le moteur n’est pas turbocompressé, c’est toujours de l’essence super que Mazda recommande, ne l’oubliez pas.

Photo: Guillaume Rivard

Dans le coin rouge : un coupé sportif agréable au quotidien

La Toyota GR 86 est un coupé sport classique qui s’est joliment renouvelé et amélioré pour 2022. Avec ses roues de 18 pouces sur des pneus Michelin Pilot Sport 4 et un aileron arrière digne de la GR Supra en version haut de gamme, elle a un peu plus de caractère et d’agressivité que la 86 précédente, sans parler de la MX-5.

Photo: Guillaume Rivard

Son habitacle mélangeant cuir et alcantara se veut résolument sportif même si certains aspects du décor, comme la planche de bord, manquent d’inspiration et de raffinement. Le volant pourrait être plus épais pour une meilleure prise en main. En revanche, les pédales en aluminium offrent une bonne sensation, les sièges sport à l’assise basse nous enveloppent adéquatement, tandis que le frein de stationnement et le levier de vitesses tombent naturellement sous la main.

L’affichage TFT de sept pouces derrière le volant ainsi que l’écran tactile de huit pouces au centre sont plus intéressants à consulter et à utiliser que ceux de la MX-5, le second étant quand même mieux présenté et animé que celui des autres modèles non équipés du nouveau système multimédia de Toyota.

Photo: Guillaume Rivard

Et c’est vrai, la GR 86 propose des places arrière contrairement au roadster de Mazda, mais celles-ci sont plus symboliques qu’utiles – à moins que les occupants avant mesurent cinq pieds et avancent leur siège. Quant au coffre, il n’engloutit que 178 litres, ce qui est beaucoup moins que la Supra (290 litres), mais évidemment plus que la MX-5 (130 litres).

Sur la route, le coupé d’entrée de gamme de Toyota marque des points en termes de visibilité et bien entendu de puissance. Son moteur de 2,4 litres, lui aussi atmosphérique, génère 228 chevaux et 184 livres-pied de couple. En réalité, en raison de son poids supérieur, les sprints de 0 à 100 km/h se comparent (environ 6,5 secondes). À l’instar de la MX-5, le son pourrait être amélioré davantage et la suspension ferme entraîne des sautillements sur une chaussée abîmée. La direction n’est pas tout à fait au même niveau, mais proche, et on retrouve le même genre de barres de renfort sous le capot pour une tenue de route plus solide.

Notre exemplaire était malheureusement doté de la boîte automatique à six rapports, qui manque un peu de douceur et rend la GR 86 moins rapide que la manuelle. L’avantage, c’est qu’elle s’accompagne de plus d’aides à la conduite et qu’elle épargne tout près de 1 L/100 km (essence super encore une fois). Nous avons obtenu un score de 9,1 L/100 km, soit un demi-litre de mieux que la cote officielle, mais 1,5 litre de plus que la MX-5.

Photo: Guillaume Rivard

Verdict

En conclusion, la Mazda MX-5 et la Toyota GR 86 sont deux voitures dynamiques, compétentes et fiables. Même si nous avons déjà démontré comment il est possible de s’amuser en hiver avec une MX-5, la GR 86 se veut assurément une meilleure sportive à longueur d’année – et drôlement plus conviviale au quotidien. Certes, on pourrait s’attendre à un habitacle moins bruyant étant donné son toit fixe, toutefois l’environnement reste plaisant.

Pencher vers la MX-5 a plus de sens si vous choisissez le modèle à toit souple, qui offre une expérience vraiment différente et qui se veut plus abordable que celui à toit rigide rétractable. Ce dernier débute à environ 42 000 $, transport et préparation inclus, alors que la GR 86 la plus chère tourne autour de 39 000 $. Le rapport plaisir/pratique/prix avantage la sportive de Toyota.

Sur la route : la Mazda MX-5... en plein hiver!

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