Cure d’amaigrissement pour le Salon de l’Auto

Publié le 4 novembre 2022 dans Blogue par Antoine Joubert

Serez-vous présents au salon cette année? Voilà la question que l’on posera au public, aux commerçants et surtout, à l’ensemble des constructeurs automobiles. Et pour cause, jamais la tenue d’un tel événement n’aura été aussi ardue pour les organisateurs, qui ont dû annuler les deux dernières éditions (2021 et 2022).

Bien sûr, on peut s’interroger sur la pertinence pour un constructeur et même, pour un regroupement de concessionnaires, de se déplacer au salon avec toute la logistique et les dépenses que cela implique. Parce que les voitures neuves se vendent en un claquement de doigts, sans négociation, et parce que la demande est beaucoup plus grande que l’offre. À quoi bon investir temps et argent pour promouvoir des produits qui se font rares et pour lesquels il y a déjà des listes d’attente?

Voilà pourquoi plusieurs constructeurs confirment déjà leur absence, alors que d’autres tardent à prendre une décision, ce qui devrait au final se terminer par la négative. Parce qu’à dix semaines de l’événement, un constructeur ne peut commencer à entreprendre des démarches dans l’optique d’une présence au salon, impliquant effectifs et stratégies, sans compter les véhicules qui se font très rares.

Photo: Julien Amado

N’oubliez d’ailleurs pas que les véhicules qui intéressent massivement les visiteurs sont évidemment ceux que les concessionnaires n’ont pas en stock, ce qui complexifie l’opération.

Malgré cela, le Salon de l’Auto de Montréal aura bel et bien lieu. Toujours chapeauté par Bertrand Godin, qui en demeure le porte-parole. L’objectif sera de mettre en lumière les constructeurs qui voudront bien se prêter au jeu, ainsi que les concessionnaires qui, de leur propre gré, seront sur place pour représenter leur marque. Oubliez toutefois l’événement que vous avez connu dans le passé. Avec ces longs corridors à arpenter et ces étages à monter et à descendre.

Cette fois, le tout se déroulera sur un seul des planchers du Palais des congrès, dans une formule à aire ouverte. Oubliez les expositions de voitures modifiées, une majorité des kiosques commerciaux et le secteur dédié aux voitures électriques, qui seront clairement rapatriées dans les kiosques de leurs constructeurs respectifs.

N’oublions pas que le SIAM (Salon International de l’Auto de Montréal) compétitionne aujourd’hui avec le SVEM (Salon du Véhicule Électrique de Montréal), lequel accueillait cette année plus de 43 000 visiteurs. Un nombre quatre fois moins élevé que celui qu’a connu le SIAM au cours des dernières années, mais pour un événement se déroulant sur trois jours, non pas dix.

Photo: SVEM

Alors, qui se pointera au salon cette année? Probablement les trois constructeurs américains, qui déploieront des efforts pour bien faire paraître leurs marques respectives. Peut-être des porte-paroles vedettes, ce que pourraient aussi faire Hyundai et Kia, qui devraient aussi y être. Même chose pour Nissan/Infiniti, qui avait annoncé vouloir tourner le dos aux salons automobiles et qui choisissent finalement d’y être. Seront également présents les gens de Toyota et Lexus, qui souhaitent sans doute profiter de l’absence de Honda/Acura, de même que de celle de Mazda, Volkswagen/Audi, Mercedes-Benz, Volvo et Tesla, pour ne nommer que ceux-là.

Attendez-vous ainsi à un salon où il y aura des « trous », mais dans lequel une partie des visiteurs pourraient tout de même y trouver leur compte. Beaucoup plus que du côté de Detroit, qui nous avait amèrement déçus cette année, avec seulement cinq constructeurs présents.

Maintenant, retrouverons-nous un jour le SIAM comme nous l’avons jadis connu? Personnellement, j’en doute. Pas avec la venue du SVEM, qui grossira certainement au fil du temps, avec la multiplication des VÉ sur nos routes.

Sur une note plus personnelle, j’admets néanmoins avoir hâte de retrouver l’événement, d’y revoir les gens et surtout, de découvrir comment les organisateurs s’y prendront dans le contexte pour raviver la flamme éteinte depuis trop longtemps.

À voir aussi : Salon de l’auto de Detroit 2022, un tour avec Antoine Joubert

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