Kia K5 - Une GT à quatre roues motrices, svp!
La Kia K5 est un bel exemple d’un très bon produit que trop peu de gens achètent. Même en ayant adopté un rouage intégral de série et un design résolument plus accrocheur que la défunte Optima, elle parvient difficilement à s’imposer. Remarquez, on peut en dire autant de toutes les berlines intermédiaires qui ne s’appellent pas Camry ou Accord.
Commençons par l’extérieur. Certains diront que la calandre en museau de tigre de Kia a fait son temps, mais elle s’intègre tout de même bien au reste de la partie avant. C’est surtout l’éclairage entièrement à DEL que l’on retient, précisément les feux de jour ambrés en forme d’éclair. La version de base LX n’est toutefois pas aussi attrayante que les autres, en particulier les GT-Line et GT avec leurs roues et leurs pare-chocs d’allure sportive, leur mince aileron arrière et, sur la GT, un diffuseur flanqué de deux sorties d’échappement doubles. Notez par contre que la vitre arrière qui s’étire loin raccourcit l’ouverture du coffre, donc même si ce dernier est grand (434 litres), il s’avère plus ou moins pratique.
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Bien équipée
L’habitacle de la K5 GT présente un décor bien fini et généralement de bon goût, hormis cet affreux levier de vitesses digne d’une autre époque. On aime la visibilité accrue que procurent le grand pare-brise et les montants avant plutôt minces. Les places avant sont accueillantes et, à l’arrière, les personnes mesurant jusqu’à 5 pieds et 10 pouces ne devraient pas se plaindre d’un manque d’espace pour la tête malgré la ligne de toit plongeante et la présence d’un toit ouvrant panoramique (versions EX et supérieures).
L’équipement fait honneur à la réputation de Kia d’en offrir beaucoup à ses clients pour leur argent. Ça inclut aussi les systèmes de sécurité active : les aides d’évitement de collision frontale et de maintien dans la voie, la surveillance des angles morts et l’alerte d’occupant arrière, par exemple, sont toutes incluses de série. Le summum? Les sièges sport en cuir synthétique superbement conçus de la K5 GT, qui dorlotent autant qu’ils soutiennent le haut du corps dans les virages serrés. Vous en trouverez difficilement de meilleurs dans la catégorie.
Concernant la technologie de bord, l’écran central est légèrement tourné vers le conducteur mais reste un peu éloigné. Le système multimédia de Kia s’avère bien conçu et agréable à utiliser. Bizarrement, l’intégration d’Apple CarPlay et d’Android Auto se fait sans fil avec l’écran de 8 pouces mais non avec celui de 10,25 pouces en option. Quant au combiné d’instruments qui passe à un affichage numérique de 12,3 pouces en version GT, il ajoute une touche bien moderne à la voiture et change selon le mode de conduite sélectionné.
Le dilemme
Ceux qui se tournent vers une version LX, EX ou GT-Line de la Kia K5 compteront sur un petit moteur turbocompressé de 1,6 litre qui, via une boîte automatique à huit rapports, achemine ses 180 chevaux et 195 lb-pi de couple aux quatre roues. Étant donné le gabarit de la voiture, il n’y a pas de quoi s’exciter, comme en témoigne le temps de 8,6 secondes pour le sprint de 0 à 100 km/h. Normal, alors, de se laisser tenter par la K5 GT au sommet de la gamme, dont le moteur turbo de 2,5 litres élève la puissance et le couple à 290 chevaux et 311 lb-pi. Et c’est une boîte à double embrayage qui enchaîne les huit rapports ici. Les accélérations et les reprises sont bien convaincantes, non seulement en termes de poussée mais aussi de sonorité, quoique certaines oreilles sensibles pourraient trouver ce moteur un peu grognon.
Le problème, c’est que toute son énergie est distribuée au train avant, ce qui amène un effet de couple dérangeant. Par ailleurs, pour avoir conduit la voiture en hiver, on peut vous dire que l’absence d’un rouage intégral la rend plus imprévisible. Pour les amateurs de conduite, ça devient une frustration de devoir sabrer autant le potentiel de performance du moteur sur une route de campagne sinueuse ou même sur une bretelle d’autoroute où l’adhérence est précaire. Notre conseil avec la GT : munissez-vous au moins de très bons pneus d’hiver.
En somme, la K5 est un très bon véhicule, sécuritaire et généreusement équipé. Avec sa tenue de route plaisante, elle donne l’impression d’être plus compacte et plus légère qu’en réalité, faisant ainsi tomber des préjugés à l’égard des berlines familiales et des voitures Kia. À l’instar de la Toyota Camry, le rouage intégral n’est disponible qu’avec le petit moteur, ce qui est franchement décevant et pose un fâcheux dilemme pour les acheteurs. Au moins, à défaut d’avoir une version hybride comme sa cousine, la Hyundai Sonata, la consommation d’essence est raisonnable.
Feu vert
- Belle et bien équipée
- Rouage intégral de série
- Excellents sièges et moteur (GT)
Feu rouge
- Version GT à traction seulement
- Moteur de base moins inspirant
- Petite ouverture du coffre