Nissan Rogue - Un nouveau moteur mais pas hybride
C’est le meilleur vendeur de la marque au pays, et l’arrivée du nouveau modèle a permis au Rogue de se classer à la troisième position, ex aequo avec son cousin Mitsubishi Outlander, sur le podium des meilleurs achats de la catégorie des VUS compacts de l’édition 2022 du Guide de l’auto. À peine un an après son arrivée, voici maintenant que Nissan ajoute un trois cylindres turbo à taux de compression variable aux versions SV, SL et Platinum de la gamme Rogue, tout en conservant le moteur atmosphérique à quatre cylindres de 2,5 litres dans les versions S à traction et à rouage intégral.
Si le Rogue s’est bien classé l’an dernier, c’est en raison de la polyvalence accordée par son habitacle spacieux et le volume de chargement de son coffre, du bon rapport équipement/prix de certaines de ses versions, du confort de ses sièges avant et du rendement amélioré de sa boîte à variation continue. La bonne nouvelle, c’est que rien de tout cela n’a changé. La mauvaise, c’est que le tricylindre turbo de 1,5 litre, de série sur les déclinaisons cossues, n’aide vraiment pas la cause du Rogue.
Sur le plan technique, ce trois cylindres est en fait une version tronquée du quatre cylindres turbo à compression variable des Infiniti QX50 et QX55. Voilà pourquoi la cylindrée passe de deux litres sur le quatre cylindres à 1,5 litre sur le trois cylindres qui anime maintenant le Rogue. Bien évidemment, le moteur tricylindre est lui aussi doté de la technologie à taux de compression variable développée par Nissan, laquelle passe de 8 à 14 pour 1 dans le but d’optimiser le couple en accélération franche et de réduire la consommation à petite allure ou à vitesse de croisière.
Pas plus économique
Le problème, c’est que cette technologie n’a jamais été vraiment convaincante, surtout en ce qui a trait à la réduction de la consommation dans le cas du moteur quatre cylindres, et c’est la même histoire avec le tricylindre du Rogue. Au cours de l’essai d’un Rogue Platinum mû par ce moteur, nous avons observé une consommation moyenne de 8,8 litres, laquelle est supérieure à celle relevée à l’essai d’un Rogue à quatre cylindres l’an dernier. Par ailleurs, on note un délai à la réponse de l’accélérateur à partir d’un arrêt complet, et il faut aussi attendre que le turbo s’anime pour profiter du couple maximal du moteur. À ce sujet, le trois cylindres déploie 201 chevaux et 225 lb-pi, soit vingt chevaux et plus d’une quarantaine de livres-pied de couple que le moteur atmosphérique de 2,5 litres, mais on ne sent pas vraiment le surcroît de puissance au volant.
Au moins, la boîte à variation continue inaugurée l’an dernier fait un bon boulot et présente moins l’effet d’élastique qui affligeait le comportement du Rogue de la génération antérieure. On peut aussi émettre un bémol au sujet de la fiabilité à long terme de ce nouveau moteur, laquelle reste à démontrer, alors que celle du quatre cylindres atmosphérique est plus établie.
En outre, on déplore que Nissan ne propose toujours pas de motorisation hybride pour le Rogue, alors que cela est disponible sur le Mitsubishi Outlander qui est son proche cousin, sans parler des Toyota RAV4, Hyundai Tucson et Ford Escape qui offrent également des motorisations hybrides, voire des motorisations hybrides rechargeables.
Sécurité au rendez-vous
Le comportement routier du Rogue est rassurant et prévisible, mais ce n’est pas la référence de la catégorie concernant la dynamique, le Mazda CX-5 lui étant largement supérieur à cet égard. Il faut toutefois souligner que le Rogue reçoit la plus haute distinction décernée par l’IIHS (Insurance Institute for Highway Safety), à savoir la mention Top Safety Pick+. Tout cela fait en sorte que les moutures à considérer sont les S à traction ou à rouage intégral car ce sont celles qui ont le meilleur rapport équipement/prix, les versions haut de gamme comme la Platinum devenant nettement moins intéressantes à ce chapitre.
Comme le Rogue est un véhicule polyvalent à vocation familiale, il n’est pas nécessaire de choisir les déclinaisons cossues avec sellerie en cuir et autres luxes qui viennent gonfler la facture, à moins de vouloir absolument profiter du système de conduite semi-autonome Pro Pilot qui n’est pas disponible sur les modèles S. En fin de compte, le Rogue demeure intéressant, mais il faut émettre de sérieuses réserves au sujet de la consommation du trois cylindres turbo et de sa fiabilité à long terme qui est encore inconnue.
Feu vert
- Habitacle spacieux
- Comportement routier prévisible et rassurant
- Confort des sièges avant
- Sécurité au top
Feu rouge
- Performances et consommation du moteur 3 cylindres
- Pas d'hybride au programme
- Prix élevé des versions haut de gamme