Rolls-Royce Cullinan - Célébration de l’unicité
Pour les gens souffrant du besoin d’étaler leur richesse, ou leur fabuleuse ligne de crédit, à la vue de tous, il existe bon nombre de véhicules pour les combler. Et alors que de plus en plus de modèles utilitaires se retrouvent sur cette liste, le plus somptueux et excessif en ce moment, c’est le Rolls-Royce Cullinan.
Cette voûte bancaire sur roues coûte non seulement une fortune aux yeux de la classe moyenne, mais elle est munie d’une motorisation sans le moindre souci environnemental, confectionnée à l’aide d’un troupeau d’animaux et garnie de boiseries nécessitant une coupe à blanc... On exagère, bien entendu, mais pour se promener à bord d’un Cullinan, il faut invariablement ignorer la perception de surconsommation extrême.
Ouate musclée
Peu d’utilitaires de prestige peuvent se mesurer à cette Rolls-Royce, que ce soit en matière de puissance, de luxe ou de personnalisation. Les Bentley Bentayga, Mercedes-Maybach GLS et Range Rover SV s’en approchent, mais c’est tout. Pour assurer son éminence mécanique, le Cullinan mise sur un V12 biturbo de 6,75 litres, connecté à un rouage intégral de série. Ses 563 chevaux ne sont pas les plus élevés de l’industrie, mais peu de moteurs à combustion combinent aussi parfaitement performances, douceur et souplesse. La version Black Badge profite tout de même de 591 chevaux afin de retrancher un dixième de seconde sur le 0 à 100 km/h, ainsi qu’une suspension retravaillée pour une dynamique de conduite plus affûtée. Suspension que l’on peut ajouter sur le Cullinan « ordinaire » en option. En écrasant l’accélérateur d’une « Rolls », on obtient une puissance immédiate, sans violence, comme si l’on se faisait frapper dans le dos par une immense boule de ouate.
Un détail risible pour les propriétaires, ce mastodonte de plus de 2 750 kg affiche une cote mixte ville/route de 16,5 L/100 km. Honnêtement, ça pourrait être pire. Même la berline Rolls-Royce Ghost est plus gloutonne avec une cote de 16,7 L/100 km. Dans tous les cas, ça fait beaucoup d’essence super.
Si quelqu’un avait l’idée saugrenue de se promener dans le bois avec son Cullinan, ce dernier est équipé d’un mode hors route acheminant une répartition constante de la puissance aux quatre roues, en plus d’élever la caisse de 40 millimètres supplémentaires et de modifier la sensibilité de l’accélérateur et des freins. Après tout, il faut se montrer aussi habile hors des sentiers battus que les Range Rover et Bentayga, même si ces véhicules ne se croiseront régulièrement que dans le stationnement du Quartier Dix30.
À ta santé!
Oublions toutefois la mécanique. Le Cullinan, c’est surtout l’expérience de vie dans son habitacle, d’une opulence presque sans limite. À cette orgie de cuirs, de bois, de chromes et de garnitures métallisées, on peut ajouter notre touche personnelle à souhait grâce au service de personnalisation Bespoke. Si le choix de boiseries proposé ne convient pas, on peut couper un arbre dans notre cour et Rolls-Royce l’intégrera avec grand plaisir dans la planche de bord et les panneaux de porte. Les plaques de seuil de porte peuvent être gravées du logo ou de l’inscription que l’on veut, comme « Essuyez vos pieds avant d’embarquer! » aux portes arrière par exemple, afin que les enfants évitent de salir les tapis en laine d’agneau qui ont plus l’air de toutous que de protection de plancher.
À l’arrière, on peut délaisser la banquette à trois places pour un aménagement à deux fauteuils, séparés d’une console abritant un compartiment réfrigéré avec deux coupes de champagne, ou un décanteur à whisky, selon nos goûts. Si voyager avec nos bagages dans le même environnement nous offusque, on peut commander une cloison séparant le coffre du reste de l’habitacle. Génial pour les sacs de hockey malodorants! Ce coffre peut également être muni d’un compartiment de rangement ou de sièges repliables avec une table d’appoint, le tout rétractable par commande électrique.
Les Rolls-Royce disposent d’un système de climatisation doté d’un réglage de température bizone pour chaque passager. Des parapluies sont intégrés dans les portes, avec fonction de séchage. Le pavillon de toit est criblé de 1 344 lumières en fibre optique, créant un ciel nocturne avec des étoiles filantes. On peut commander la statue du capot Spirit of Ecstasy en chrome, en or plaqué ou en fibre de carbone, avec un éclairage à ses pieds ou non. Ce VUS doit bien avoir des défauts, non? Oui, en quelque sorte. Le régulateur de vitesse intelligent ne figure pas de série ni les sièges avec fonction de massage. En allongeant quelques milliers de dollars supplémentaires, les problèmes se règlent comme par magie. Bref, à bord du Cullinan, on se fait dorloter dans le grand luxe tout en se rendant là où l’on a envie, route balisée ou non. Après tout, on le mérite bien, non?
Feu vert
- La puissance d’un fleuve
- Options de personnalisation sans bornes
- Exclusivité indéniable
Feu rouge
- Consommation élevée
- Coffre pas très volumineux
- Design extérieur discutable