Jeep Compass - Mais où est l’hybride rechargeable?

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Germain Goyer

Introduit en 2006 alors que Jeep était en pleine crise, le Compass de première génération était en quelque sorte un jumeau non identique du Patriot. Plus urbain et moins anguleux que ce dernier, le Compass est le seul des deux à avoir assuré une transition vers une deuxième génération après des débuts parsemés d’embûches. La deuxième mouture est sur le marché depuis 2016. Et ça commence tranquillement à paraître.

Sur le volet mécanique, le Compass ne propose rien de bien sophistiqué. En effet, son capot renferme un moteur Tigershark atmosphérique à quatre cylindres de 2,4 litres. Développé à l’époque de Mathusalem, il génère 180 chevaux et 175 lb-pi. Voilà qui est tout à fait acceptable lorsque l’on considère la taille et la vocation de ce Jeep. On apprécie l’absence de délai entre le moment où le conducteur appuie sur l’accélérateur et celui où le véhicule réagit. Loin d’être raffinée, cette mécanique est rugueuse. Pour une utilisation en ville, c’est convenable. D’ailleurs, à notre avis, nous ne voyons pas la pertinence de la version Sport à roues motrices avant. Elle a un but simple : afficher un prix d’entrée attrayant. Acheter un Jeep à roues motrices avant, ce serait comme commander un cornet à la crème glacée… sans crème glacée!

Le Compass a droit à deux transmissions. Une automatique à 6 rapports dans le modèle de base à traction, et une automatique à 9 rapports. Il faut savoir qu’il faut parfois passer en mode manuel pour embrayer le neuvième rapport. Cette manœuvre a pour effet de réduire le régime moteur sur l’autoroute et, par conséquent, de diminuer la consommation de carburant. Jeep aurait intérêt à revoir l’optimisation et la programmation de la transmission.

Au Canada, peu importe la version choisie, on doit se contenter du moteur TigerShark. Or, ailleurs dans le monde, l’offre est bien plus alléchante. En Europe, par exemple, le Compass peut être livré avec la technologie hybride rechargeable. Cette dernière allie un moteur à essence à quatre cylindres de 1,3 litre à un moteur électrique. Le tout génère une puissance bien plus respectable de 240 chevaux. Par-dessus le marché, on peut parcourir jusqu’à 50 kilomètres en mode tout électrique (donnée calculée selon les normes européennes). Avec le succès que connaît le Wrangler 4xe et l’offensive qui se poursuit avec le Grand Cherokee 4xe, on s’explique mal que Jeep ne propose pas l’hybride rechargeable dans de plus petits véhicules.

D’ailleurs, le constructeur planche actuellement sur un VUS qui serait entièrement électrique. Si son nom n’a pas encore été dévoilé au moment d’écrire ces lignes, on sait toutefois que son allure générale s’apparente à celle du Compass. À quand un Compass 100% électrique? Assurément bientôt. Mais pour patienter, on aurait vraiment apprécié l’hybride rechargeable.

Un peu comme l’Eclipse Cross

Traditionnellement, le Cherokee était identifié comme le VUS compact de la marque. Débarqué en 2015, le Renegade est le véhicule d’entrée de gamme chez Jeep, donc un VUS sous-compact. Tout le monde est d’accord avec ça? Parfait. Dans ce cas, qu’en est-il du Compass? Il pourrait difficilement être davantage assis entre deux chaises qu’il ne l’est actuellement.

Entre un VUS sous-compact et un VUS compact, il n’y a pas vraiment de place. En fait, avec un produit intéressant, Jeep aurait pu profiter de sa force et se développer une niche. Mais ce n’est pas ce qui arrive. Le même phénomène s’observe chez Mitsubishi. L’Outlander est le VUS compact et le RVR est le modèle sous-compact. Que fait-on de l’Eclipse Cross? On le glisse dans le milieu. Ça en fait un VUS sous-compact beaucoup trop cher ainsi qu’un VUS compact qui n’a pas les munitions nécessaires. On est perdant sur toute la ligne.

Le PDG est au courant

Pendant la préparation du Guide de l’auto 2023, nous avons eu l’opportunité de nous entretenir avec Christian Meunier, PDG de Jeep à l’échelle internationale. Bien que ce réputé dirigeant ait une vision très globale de la marque à la tête de laquelle il se trouve, son regard sur notre marché nous a d’abord impressionnés et surtout, nous a donné bon espoir pour l’avenir de Jeep.

En effet, M. Meunier est conscient de l’importance et de la part de marché de la location au Québec. Qui plus est, il est au courant que ses produits d’entrée de gamme comme le Renegade et le Compass ne sont pas compétitifs dans leur segment respectif avec les plans de location actuellement proposés. Cerner un problème, c’est déjà un bon début. En espérant que Jeep ait enfin une sélection de véhicules attractifs dans ces segments.

Feu vert

Feu rouge

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×