Le gouvernement pourrait décourager les Québécois d’acheter de gros véhicules
Par Olivier Faucher
Nouvelles taxes, immatriculation plus chère, contrôle des publicités : le gouvernement pourrait décourager les Québécois d’acheter de gros véhicules. Nos leviers sont toutefois limités et certaines solutions devront venir d’ailleurs, croient des experts.
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Les rendre plus chers
Des experts et membres de la société civile estiment qu’il faudra jouer sur le portefeuille des consommateurs pour influencer leur décision d’acheter ou non des camions légers.
Par exemple, l’immatriculation des plus gros véhicules pourrait devenir plus chère pour que le coût reflète mieux le risque que leurs propriétaires posent dans la société, croit l’organisme Piétons Québec.
La taxe kilométrique, actuellement étudiée par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), pourrait quant à elle tenir compte de la taille des véhicules, croit de son côté Catherine Morency, titulaire de la Chaire Mobilité à Polytechnique Montréal.
Celle-ci propose également de s’attaquer « au processus d’acquisition » avec une taxe dissuasive à l’achat de ces véhicules.
Un consensus autour de la publicité ?
Un sondage récent réalisé par la firme Léger nous apprenait que 58% des Québécois sont en faveur d’un encadrement plus sévère des publicités de VUS.
Sandrine Cabana-Degani croit que le gouvernement devrait agir sur ce front, alors que les campagnes pour convaincre les Québécois d’acheter des camions légers sont visibles partout.
« C’est très difficile de dire aux gens : vous n’avez plus le droit d’acheter certains types de véhicules, mais la publicité automobile, elle, influence les choix des consommateurs », fait-elle valoir.
Pouvoir limité
Le Québec dépend toutefois du marché des véhicules automobiles qui sont principalement construits aux États-Unis, en Europe et en Asie. Ce marché suit la tendance et propose de moins en moins de petits véhicules aux Québécois.
Et pour ces constructeurs, les tests de sécurité sont encore axés sur les individus à l’intérieur des véhicules, souligne Marie-Soleil Cloutier, du Réseau de recherche en sécurité routière.
« Le problème, c’est que les crash tests pour les gens à l’extérieur du véhicule [comme les piétons], ce n’est pas obligatoire. En Europe, ils commencent à regarder. L’Union européenne a des comités spécifiques là-dessus. »
Autre obstacle : « On n’a pas beaucoup de poigne sur les constructeurs de véhicules. C’est de juridiction fédérale, et on est des plus petits joueurs [au Canada] », ajoute Mme Cloutier.