Des voitures électriques subventionnées au Québec vendues en Ontario
Une association soupçonne certains des 685 Québécois qui ont reçu plusieurs fois la subvention de 7000 $ de Québec pour l’achat d’un véhicule électrique de s’être fait un coup d’argent en la revendant par la suite en Ontario.
« On nous a rapporté des cas d’Ontariens qui ont fait des offres aux Québécois aux postes de recharge. Je suis surpris que le chiffre de 685 soit si bas », concède George Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes (APA).
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Au Québec, le programme Roulez vert permet aux acquéreurs d’un véhicule électrique de recevoir jusqu’à 7 000 $ pour l’achat d’une voiture 100% électrique neuve ou entre 2 500 $ et 5 000 $ pour un véhicule hybride rechargeable.
On peut également avoir 7 000 $ pour un véhicule à hydrogène, 2 000 $ pour une moto électrique ou 500 $ pour un scooter électrique.
Le Journal de Montréal a appris que du 1er janvier 2019 au 31 octobre 2023, plus de 685 personnes (9,1 M $) ont bénéficié à plusieurs reprises des subventions à l’achat sur le total des 149 516 particuliers (983,2 M $) ayant bénéficié du programme.
« Très peu de délinquance »
Ce chiffre assez bas fait dire à Ian P. Sam Yue Chi, PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ), que ces cas sont « anecdotiques ».
« Là où il y a un enjeu, mais c’est négligeable, c’est lorsque des clients achètent plusieurs véhicules électriques dans l’objectif de les revendre rapidement, a-t-il dit. La bonne nouvelle, c’est que Québec peut récupérer ces sous-là si le véhicule est vendu moins de 12 mois après son achat. Il y a très peu de délinquance. »
« Si certains se retournent après avoir profité de la subvention pour aller la vendre à l’extérieur du Québec, j’ai un problème avec ça », observe à son tour Daniel Breton, PDG de Mobilité Électrique Canada (MEC).
Moins le cas maintenant
À l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ), son fondateur et porte-parole, Simon-Pierre Rioux, constate que ce phénomène s’est estompé depuis un an en raison du marché qui s’est calmé après la surchauffe.
« Des gens se sont fait approcher pour se faire acheter leur véhicule parce qu’il y avait de la surenchère en Ontario, mais les voitures sont beaucoup plus disponibles, les prix ont baissé, donc il n’y a plus d’intérêt à le revendre là-bas », a-t-il analysé.
Quand on demande au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) si des enquêtes ont été ouvertes pour se pencher sur la revente illégale de voiture, on répond que la subvention va souvent aux gens qui changent d’auto ou qui en ont plus d’une.
« Un véhicule électrique ne peut faire l’objet de l’aide financière du programme qu’une seule fois puisque celle-ci est liée au numéro d’identification du véhicule (NIV). Selon nos données, aucun véhicule ayant le même NIV n’a fait l’objet de deux aides financières », conclut son porte-parole Frédéric Fournier.
Plus de 200 000 véhicules électriques roulent sur nos routes, mais le gouvernement québécois espère atteindre les 2 millions d’ici 2030.