Étude : des conducteurs distraits apprennent à déjouer les systèmes

Publié le 20 septembre 2024 dans Actualité par Guillaume Rivard

Les conducteurs sont plus susceptibles de s’adonner à de multiples tâches lorsqu’ils utilisent des systèmes de conduite semi-autonome et certains parviennent à le faire en déjouant les dispositifs de surveillance de l’attention au volant, indique une nouvelle étude de l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) aux États-Unis.

En collaboration avec le centre AgeLab du Massachusetts Institute of Technology (MIT), des tests ont été menés pendant une période d’un mois avec une Volvo S90 2017 munie du système d’assistance à la conduite Pilot Assist. Quand celui-ci était en fonction, les conducteurs se permettaient davantage de regarder leur téléphone, de manger un sandwich, de se refaire une beauté ou d’exécuter d’autres tâches au volant.

Pour certains, les distractions se sont manifestées dès le départ. Avec d’autres, elles se sont amplifiées au fur et à mesure que le temps passait et que les conducteurs développaient une confiance envers le système.

Un second volet de l’enquête impliquait une Tesla Model 3 2020 avec système Autopilote. Les chercheurs de l’IIHS et AgeLab ont découvert que plusieurs conducteurs – qui n’avaient encore aucune expérience avec Tesla – ont rapidement compris à quelle fréquence le dispositif de surveillance de l’attention les rappelait à l’ordre et en ont profité pour se laisser distraire sachant qu’ils n’avaient qu’à faire quelques gestes rapides pour empêcher que les alertes mènent à une intervention plus poussée du véhicule.

Le dispositif en question misait alors exclusivement sur un capteur de couple dans le volant capable de déterminer si le conducteur le tenait en main ou non. Il leur était possible de signifier à la voiture qu’ils portaient attention à la route en bougeant légèrement le volant, en jouant avec les molettes ou en actionnant un clignotant.

Dans 16 des 72 cas où le conducteur n’a pas réagi assez rapidement aux alertes, le système est intervenu jusqu’à immobiliser le véhicule et à empêcher le conducteur de s’en servir.

« Dans les deux études, les utilisateurs ont adapté leur comportement afin de pouvoir s’adonner à des activités au volant qui les distrayaient de la route, constate le président de l’IIHS, David Harkey. Voilà qui démontre que les systèmes de conduite semi-autonome ont besoin de mesures plus robustes pour prévenir une mauvaise utilisation. »

À voir aussi : Faut-il faire confiance aux systèmes de conduite autonome?

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×