Maserati MC20 - Du beau boulot à l'italienne

Publié le 1er janvier 2022 dans 2024 par Antoine Joubert

Un peu à la façon de l’Audi R8 en 2008, la MC20 est arrivée par surprise sur le marché des exotiques, avec pour objectif de changer la perception du public face à la marque. Il faut dire que Maserati n’avait à ce moment pas encore levé le voile sur le VUS Grecale ni sur la GranTurismo, qui ont aussi contribué à redorer son blason. Proposant désormais une gamme plus large et en partie renouvelée, on peut aujourd’hui constater qu’il s’agit d’une mission accomplie pour Stellantis, grand manitou de cette marque au passé historique.

Véritable porte-étendard, la MC20 porte évidemment sur ses épaules le poids de cette image de marque à nouveau scintillante. Parce qu’une authentique exotique n’avait pas été offerte chez Maserati depuis des lunes, mais aussi parce qu’à l’inverse de certains produits qui allaient la faire niveler vers le bas, il s’agit ici d’un véritable bolide d’exception.

McLaren dans la mire

Caractérisée par une jolie carrosserie alliant la fibre de carbone et l’aluminium, la MC20 constitue une sérieuse riposte aux produits McLaren. Et pour cause, Maserati  est allé vers une conception technique visant à offrir l’ultime plaisir de conduire, par la réduction de poids. La voiture ne pèse d’ailleurs que 1 475 kg, un tour de force s’expliquant aussi par la légèreté du groupe motopropulseur, composé d’un petit V6 de 3 litres biturbo et d’une boîte double embrayage à 8 rapports. Partagé avec la GranTurismo, ce V6 dérive en fait du moteur F154 utilisé dans les versions Quadrifoglio d’Alfa Romeo. Une mécanique dont l’alésage et le taux de compression ont été revus, et qui se distingue notamment par son carter sec, son double allumage par cylindre, de même que par une chambre de précombustion.  Cette dernière permet une meilleure combustion du carburant et une augmentation de la puissance.

En position centrale, le bloc développe 621 chevaux, acheminant bien sûr sa puissance aux seules roues arrière. Le 0 à 100 km/h est bouclé en 2,9 secondes via le mode départ-canon activé par un bouton placé au volant. Atteignant la zone rouge à 8 000 tr/min, ce moteur impressionne bien sûr par le fait qu’il ne s’essouffle jamais, mais déçoit en revanche par une sonorité indigne d’une telle voiture. À bas régime, vous aurez l’impression d’un vulgaire moteur de grande série, nous faisant regretter le chant des V8 Ferrari, que proposent encore certains produits de la marque.

Heureusement, le comportement routier n’a pour sa part rien de décevant. En fait, quel bolide! Certes, la conduite n’est pas aussi incisive qu’avec la nouvelle et sacro-sainte 296 GTB de Ferrari, mais le plaisir de conduite est au rendez-vous. On prend réellement plaisir à négocier des virages, à faire grimper la mécanique en régime et à positionner la voiture avec précision. La MC20 démontre d’ailleurs un aplomb exceptionnel, n’étant pas trop capricieuse sur les irrégularités de nos routes et étant exempte de toute forme de roulis, même en mode GT. Une sélection certainement plus sage sur le réseau routier québécois que le mode Corsa, où la suspension devient alors dure comme du béton. Remarquez, Maserati propose aussi le mode Sport qui constitue un heureux compromis entre dynamisme et confort, bien qu'une telle voiture n'ait pas pour objectif de dorloter votre fessier.

Facile à vivre

Si certaines voitures exotiques requièrent beaucoup de compromis, il en va autrement pour cette MC20, aussi plaisante que facile à conduire. Certes, se glisser à bord ne se fait pas toujours de manière élégante, mais une fois au volant, on constate que la position de conduite n’a rien de celle d’une F1. En fait, le siège est à la fois enveloppant et bien dessiné, proposant un confort plus qu’honnête de même que de nombreux réglages. L’instrumentation numérique ne déroutera personne non plus, alors que l’écran central de 10,25 pouces est un modèle à suivre en matière d’ergonomie. Sauf peut-être à bord d’une version Cielo (décapotable), où les reflets du soleil viennent parfois gêner la visibilité. À ce propos, sachez que la MC20 est équipée d’un rétroviseur caméra, plus qu’essentiel, puisque la lunette arrière n’est pratique que pour l’observation de ses organes mécaniques.

Tout simplement magnifique à l’extérieur, la MC20 est peut-être un peu moins originale à son bord. En fait, celle-ci rappelle encore une fois l’approche McLaren avec un environnement épuré, où le suède et la fibre de carbone sont omniprésents. Remarquez, vous pourriez aussi ajouter un habillage complet de fibre de carbone à l’extérieur pour un peu plus de 49 000 $, ajoutant près de 20% au prix de la voiture, fixé à 275 900 $. Alors oui, la facture est salée, mais elle s’accompagne heureusement d’une dépréciation moins forte que chez McLaren. Pourquoi? Parce qu’il vous faudra patienter pour l’obtenir, à l’inverse de ces belles anglaises qui attendent trop souvent les acheteurs dans la cour des concessionnaires.

Feu vert

Feu rouge

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