Cadillac XT5 - Fin de cycle

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Vincent Aubé

Dans le créneau intermédiaire, le Cadillac XT5 n’est plus très jeune. En fait, il s’avère même que ce dernier est déjà le plus ancien de la gamme de véhicules utilitaires du constructeur américain. Et pourtant, l’utilitaire à deux rangées connaît plus de succès auprès du public que son équivalent à trois rangées, le Cadillac XT6. Il faut en outre rappeler que le XT5 roule sous cette forme depuis l’année-modèle 2017, presque une éternité dans le créneau utilitaire de luxe.

Malgré son âge avancé, le XT5 trône toujours au sommet des ventes de la marque américaine, assurément parce qu’il répond aux besoins de certains consommateurs qui n’ont cure des performances en ligne droite ou de la tenue de route de leur véhicule. Ce qui importe surtout à leurs yeux, c’est le niveau de confort que le XT5 procure, et ce, même lorsqu’il revêt les jantes de 20 pouces optionnelles.

L’habitacle appartient au passé également. Avec un écran tactile central d’une largeur de 8 pouces, le XT5 fait office de parent pauvre à côté des ténors de la catégorie, tandis que l’absence d’un écran complet derrière le volant constitue un autre indice de son âge avancé. Ajoutons à cela des touches haptiques réservées au contrôle de la climatisation, une solution qui a essuyé les critiques dès son arrivée sur le marché, en 2012. Certes, elles ont l’avantage d’être faciles à nettoyer, toutefois au quotidien, celles-ci obligent le conducteur à quitter la route des yeux lorsque vient le temps d’ajuster la température dans l’habitacle.

Deux moteurs

Sans surprise, le Cadillac XT5 peut recevoir les mêmes motorisations que l'on retrouve sous le capot du plus grand XT6. Le moteur d’entrée de gamme n’a rien de vilain et s’avère moins gourmand en ville. En dépit d'un manque de couple notable à bas régime, la puissance du V6 atmosphérique est plus adaptée pour déplacer un véhicule de ce gabarit. Et même si le XT5 n’a pas la réputation d’un premier de classe lorsqu’il faut remorquer, il peut se débrouiller quelque peu, à l’instar de son grand frère. Et pour ceux et celles qui lorgnent du côté de Cadillac pour y arrimer une remorque, l’ensemble optionnel est de mise, faisant passer la capacité de 1 000 à 3 500 lb.

Et comme il partage ses organes mécaniques avec tous les multisegments intermédiaires de GM, le XT5 hérite également de ce rouage intégral à temps partiel, le bouton du mode de conduite logé à droite sur la console centrale permet au conducteur de choisir à quel moment les quatre roues motrices doivent être enclenchées pour bonifier la tenue de cap. À ce sujet, le véhicule offre peut-être quatre options (Tour, AWD, Sport ou Hors route), pourtant il est difficile de déceler les particularités de chacun de ces modes de conduite. Sachez aussi que la livrée de base du XT5 offre le système intégral en option, contrairement aux échelons supérieurs qui sortent de l’usine avec quatre roues motrices.

Bien que certains concurrents européens proposent une atmosphère aussi douce et feutrée que le XT5, ils offrent une tenue de route plus dynamique et sont plus faciles à vivre. Le poids élevé du Cadillac se ressent derrière le volant. La direction ne brille pas par sa précision et Cadillac a calibré les suspensions pour le confort avant tout. En toute franchise, le XT5 préfère les balades à vitesse modérée ou les tronçons interminables d’autoroute. Pour le trajet Montréal-Toronto, le VUS de Cadillac reste un bon choix. Sur un tracé un peu plus sinueux, le VUS américain atteint rapidement ses limites. Dans des virages abordés avec un peu trop de vélocité, il faut faire preuve de vigilance, car le véhicule ne semble pas à l’aise et se met à déraper. C’est notamment là où il perd des points au jeu des comparaisons, car d’autres VUS savent faire pour garder leurs occupants dans un cocon à l’abri de la jungle urbaine, tout en démontrant des aptitudes plus convaincantes lorsque la route devient tortueuse.

L’ancêtre du Lyriq

Même si les proportions diffèrent entre les deux utilitaires, il est permis de comparer le « vieux » XT5 au plus récent et plus séduisant Lyriq. L’alternative purement électrique accuse une longueur, une largeur et un empattement plus importants. Pourtant, les deux VUS s’adressent à un public similaire, plutôt mature qui privilégie le confort et le style, plutôt que le côté pratique pur et dur du véhicule.

Le XT5 et tous les modèles qui carburent encore à l’essence héritent donc de cette tâche ingrate du financement de l’avenir électrique de la marque, au même titre que les ventes toujours très importantes des camionnettes pleine grandeur d’ailleurs. Le Cadillac XT5 vit donc actuellement sur du temps emprunté. Les stratèges de la marque étirent ainsi l’élastique pour une année supplémentaire, ne serait-ce que pour donner le temps au Lyriq de vraiment prendre son envol en ce début d’ère électrique.

Feu vert

Feu rouge

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