Cadillac XT6 - Le figurant

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Vincent Aubé

Nul besoin de le rappeler, l’avenir de Cadillac passe par l’électrification complète de sa gamme. En attendant que ce soit chose faite, la marque de prestige de l’empire GM doit continuer d’engranger des profits. Cadillac doit donc attirer les familles à la recherche d’un véhicule logeable, confortable et moins énergivore que l’imposant Escalade. C’est là que le XT6, un multisegment intermédiaire, entre en scène.

Avec le virage électrique qui se dessine à l’horizon, la tâche n’est pas de tout repos dans le camp des intermédiaires, la catégorie dans lequel se retrouve le XT6. Ajoutons à cela le fait qu’il doit séduire une clientèle aisée et exigeante alors qu'il repose sur la même base que celle du GMC Acadia, un jumeau non identique. D’ailleurs, l’Acadia est affiché à un prix plus attrayant que les 60 000 $ exigés à l’achat d’un exemplaire du XT6. Autrement dit, le dernier multisegment introduit par la marque (en excluant le récent Lyriq électrique) n’en fait pas assez pour se démarquer de ses cousins.

Deux moteurs disponibles

C’est d’ailleurs sous le capot que le XT6 aurait pu jouer la carte de l’exclusivité avec une mécanique électrifiée ou un V6 gavé par une paire de turbocompresseurs. Mais non, les stratèges de Cadillac ont préféré jouer la carte de la prudence plutôt que dépenser des millions de dollars en recherche et développement. Voilà pourquoi le consommateur doit choisir entre le moteur 4 cylindres turbo de 2 litres et le V6 atmosphérique de 3,6 litres. Le premier est un peu juste pour déplacer un tel véhicule, tandis que le 6 cylindres améliore sensiblement les performances de cet utilitaire à trois rangées de sièges. Cadillac fait confiance à la boîte de vitesses automatique à 9 rapports dans les deux cas. Celle-ci se cherche à l’occasion, mais son fonctionnement demeure correct.

S’il est vrai que la version munie du petit moteur consomme moins que celle équipée du 6 cylindres, on ne parle pas d’un très gros gain. Avec 10,2 L/100 km pour le 4 cylindres contre 11,5 L/100 km pour le moteur optionnel, les chiffres de consommation demeurent proches. Et franchement, si votre utilisation quotidienne comprend un peu de remorquage, le V6 demeure un choix plus judicieux avec sa capacité maximale de 4 000 lb (1 000 lb avec le moteur de base). Pour acheminer la puissance aux roues motrices, le XT6 imite les autres multisegments GM avec ce bouton permettant de choisir entre traction ou rouage intégral. Et comme pour ses cousins, nous continuons de penser qu'un rouage intégral temporaire qui enclenche deux ou quatre roues automatiquement serait bien plus adapté.

Cadillac se présente comme une marque de luxe. Or, depuis le tournant du siècle, la division s’est également démarquée par ses créations sportives. Sur la livrée Sport, la suspension reçoit un système d’amortissement à contrôle continu et une direction un brin plus directe qui contribuent à rehausser l’expérience de conduite. Cette version qui n’est d’ailleurs livrable qu’avec le V6. Quant aux imposants freins Brembo à étriers rouge vif, ils sont mordants et c’est tant mieux à bord d’un véhicule familial. Mais il faut se rendre à l'évidence, face aux ténors allemands réputés pour leur agrément de conduite supérieur, le XT6 ne fait tout simplement pas le poids. En revanche, le niveau de confort est très bon, notamment grâce à une sellerie plutôt moelleuse et à une insonorisation de qualité. À ce niveau, le XT6 respecte aussi sa mission de véhicule luxueux.

La question à 60 000 $

Le Cadillac XT6 perd beaucoup de points lorsqu'on le compare aux autres véhicules du segment, surtout avec un tel budget. Outre les quelques ajouts sur la version Sport, le XT6 se contente de jouer un rôle de figurant. Ses mécaniques sont les mêmes que dans les autres multisegments GM et leurs performances ne permettent pas faire face à la concurrence européenne, américaine ou coréenne. Le design est quant à lui assez quelconque.

Qui plus est, on sent que l’habitacle a pris de l’âge, que ce soit le dessin de la planche de bord ou la qualité des matériaux employés. Sans oublier la technologie en place, qui est loin d'être aussi récente que celle de l’Escalade ou du Lyriq. Bref, le XT6 sent un peu le réchauffé! Ce n’est pas un mauvais véhicule, mais mis à part le confort roulement, il ne se démarque dans aucun autre domaine. Ce n’est pas lui qui obtiendra le prix du meilleur acteur cette année.

Lors d’une visite du Centre de Design dans la capitale américaine de l’automobile, les gens de la marque avaient subtilement stationné un prototype du successeur électrique du XT6. L’utilitaire en question, qui n’était accompagné d’aucune information, n’a pu être photographié, puisqu’il nous était impossible de trimballer une caméra à l’intérieur des installations. Mais, avec une ligne similaire à celle du Lyriq et une cabine plus longue et un postérieur plus sobre, l’avenir électrique du « trois rangées » semble déjà assuré.

Feu vert

Feu rouge

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