Nissan Frontier - Dépassé mais respecté

Le Frontier est l’une des cinq camionnettes intermédiaires que nous avons incluses dans le match comparatif que vous trouverez dans les premières pages de ce livre. Bien évidemment, nous ne nous attendions pas à ce qu’il vole la vedette. Toutefois, à certains égards, ce vieux Nissan nous a quand même agréablement surpris.

Vieux? Le Frontier n’a-t-il pas été redessiné il y a trois ans? Certes, mais son châssis est le même depuis le lancement de l’ancienne génération… en 2005. Ses capacités demeurent plus limitées que la moyenne et sa présentation intérieure est loin d’être la plus moderne. Réjouissons-nous néanmoins de la mise à jour de 2025 qui apporte un nouvel écran tactile de 12,3 pouces de série avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil.

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Il s’accroche au V6

Le très conservateur Frontier ne suit pas la mode des 4 cylindres turbocompressés, préférant miser sur un V6 atmosphérique de 3,8 litres même si celui-ci le rend plus assoiffé d’essence que la moyenne. On aime exploiter sa puissance de 310 chevaux (à égalité avec le Chevrolet Colorado) ainsi que son couple de 281 lb-pi qui, sans impressionner sur papier, se fait sentir à bas et moyen régime. C’est un meilleur moteur que le V6 de 3,6 litres du Jeep Gladiator qui, en plus d’être efficacement servi par la boîte automatique à 9 rapports, libère une sonorité agréable à l’accélération tout en restant doux à vitesse de croisière.

Pour obtenir un différentiel arrière à verrouillage électronique, il faut obligatoirement opter pour un Frontier Pro-4X, ce que font d’ailleurs une majorité de clients en raison de sa robustesse et de ses capacités hors route supérieures. Sans être à la hauteur de certains rivaux, ce camion muni d’amortisseurs Bilstein, de solides plaques protectrices et de pneus tout-terrain Hankook se débrouille honorablement et fait preuve d’une agilité intéressante, en plus de maintenir un confort de roulement acceptable sur la route. D’autre part, si vous désirez en faire un authentique véhicule d’expédition, Nissan propose divers accessoires dans son catalogue, dont un système de support pour la caisse et une tente NISMO qui s’installe par-dessus.

Quand vient le temps de travailler, le Frontier impose des compromis face à ses adversaires. Ce n’est pas seulement la capacité de remorquage (loin des 7 700 lb de certains concurrents américains), mais aussi la charge utile dans la caisse (maximum de 1 310 lb avec le SV, mais le futur Pro-4X King Cab devrait faire mieux). Même le civilisé Honda Ridgeline est capable d’en prendre plus. Le système de rails Utili-track est pratique pour ajuster les fixations et une doublure pulvérisée antidérapante est incluse de série. Cela dit, la caisse n’offre rien de spécial ni d’innovateur, contrairement à celles de GM et de Toyota, par exemple. Pas de marchepied de coin pour y accéder plus facilement non plus. Au moins, on peut encore l’avoir en deux longueurs (5 ou 6 pi).

Deux formats de cabine

À la différence de ses concurrents, le Frontier propose deux formats de cabine (King et double) en plus des deux longueurs d’empattement. Le choix de certains matériaux, boutons et éléments de design nous ramène dans le passé, bien que les divers accents orange de la version Pro-4X donnent de la vie au décor. Ce que vous devez retenir, c’est que le poste de conduite se veut simple, spacieux et sans distraction, avec des sièges avant qui procurent un confort appréciable.

À l’arrière, les places extérieures disposent d’appuis latéraux plus prononcés que la normale, assurant un bon maintien pour deux adultes au détriment du passager qui viendrait s’asseoir au milieu. L’espace pour la tête et les pieds surpasse celui qu’offre le Tacoma et un rangement suffisant se trouve sous la partie la plus large de l’assise relevable.

Feu vert

• V6 puissant et agréable
• Deux longueurs de caisse et d’empattement
• Beau compromis sur route et hors route (Pro-4X)

Feu rouge

• Capacités de travail modestes
• Pas le plus raffiné ou dernier cri
• Qualité de certains matériaux dans la cabine