Sondage : les Canadiens veulent un accès à des véhicules électriques chinois et européens
Faut-il ouvrir davantage le marché canadien aux véhicules électriques étrangers afin qu’il y ait plus d’options abordables? C’est ce que pensent les Canadiens en majorité selon un nouveau sondage Abacus réalisé au début de juin pour le compte de Clean Energy Canada.
Depuis le 1er octobre 2024, une surtaxe douanière de 100% est imposée sur les véhicules électrifiés provenant de la Chine. Or, 53% des Canadiens affirment qu'ils préféreraient une surtaxe moins élevée qui favoriserait l'accessibilité pour les consommateurs tout en protégeant l’industrie automobile canadienne. Près de trois sur dix (29%) souhaitent son élimination totale afin de réduire les coûts et d'éviter des représailles commerciales de la part de la Chine, alors que seulement 19% veulent son maintien.
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Le gouvernement fédéral avait justifié sa surtaxe de 100% en invoquant la concurrence déloyale de la part des producteurs chinois, comme BYD, qui bénéficient de politiques et de pratiques contraires au marché. Rappelons aussi que le Canada a investi de fortes sommes ces dernières années pour décrocher des usines de Stellantis, Volkswagen et Honda, entre autres. Depuis ce temps, les États-Unis se sont engagés dans une guerre commerciale et protectionniste, notamment contre le Canada.
Dans ce contexte, en plus de lever ou d’atténuer la mesure tarifaire contre les véhicules chinois, une solution pourrait être d’autoriser la vente de véhicules qui répondent aux normes de sécurité et environnementales de l’Europe. Ceci permettrait d'accroître le choix des marques et des modèles au Canada, y compris des véhicules électriques plus petits et plus abordables. L'idée est extrêmement populaire, obtenant l’appui de 70% des répondants au sondage et à peine 10% d'opposition.

En ce qui concerne les réglementations canadiennes sur les émissions polluantes des véhicules, 58% des Canadiens estiment que le pays devrait maintenir ses normes actuelles, conformément à celles établies par l’ancienne administration américaine de Joe Biden et soutenues par la Californie. À l’inverse, 18% soutiennent un assouplissement de nos normes pour s'aligner avec les États-Unis sous Trump.
Finalement, le sondage de Clean Energy Canada a permis à nouveau de tâter le pouls des consommateurs sur leurs intentions d’achat : 45% des Canadiens se disent certains, très susceptibles ou enclins à acheter un modèle électrique comme prochain véhicule, ce qui représente une baisse de 13 points de pourcentage par rapport à 2022.

L'intérêt varie toutefois considérablement selon le profil démographique. La proportion s’élève à 55% au Québec et à 53% en Colombie-Britannique. Les personnes âgées de 18 à 29 ans (57%) et de 30 à 44 ans (52%) sont également plus enclines à opter pour l'électrique.
« La question pour les gouvernements ne devrait pas être de savoir si les Canadiens veulent passer à l'électricité. Il a toujours été clair qu'un grand nombre d'entre eux le veulent, en particulier les jeunes Canadiens, affirme le directeur des communications de Clean Energy Canada, Trevor Melanson. La question est de savoir comment abaisser les obstacles qui les empêchent de le faire. Le plus grand obstacle, de loin, est le prix d'achat. Le monde entier dispose de voitures électriques de grande qualité et à moindre coût, donc il est clair que les Canadiens aimeraient les acquérir. »
