Chrysler PT Cruiser, plus vivant que jamais
On a cru durant quelques mois que la vague du rétro connaîtrait une tendance à la baisse, et que les automobilistes opteraient plutôt pour un design plus moderne, plus rationnel. Même les dirigeants de Chrysler y ont songé puisqu’ils ont offert leur PT Cruiser, le véritable emblème de l’automobile rétro, à des prix de liquidation. Bref, on pensait bien qu’il était temps de tourner la page et de s’orienter plutôt vers l’art contemporain comme la Chrysler 300 a su le faire.
Mais voilà que Chrysler a plutôt décidé de continuer à miser sur sa petite voiture aux airs d’antan, en lui apportant de multiples changements esthétiques et mécaniques en 2006.
- À lire aussi: Déjà 25 ans pour la Chrysler PT Cruiser
Un regain d’énergie
Dans les faits, les retouches sur le PT Cruiser peuvent sembler bien infimes. La plus intéressante est certainement la hausse de puissance que l’on attribue au moteur turbo High Output qui anime la version GT. Avec les changements, on aura désormais droit à quelque 230 chevaux et à 245 livres-pied de couple, une augmentation appréciable sur l’an passé. Évidemment, pour cela, il faut opter pour la version la plus puissante de la gamme, qui reçoit en prime une transmission manuelle à cinq rapports réalisée par Gertrag, et une suspension que l’on dit plus sportive. La bonne nouvelle c’est que cette mécanique est toujours proposée en version quatre portes ainsi que sur le modèle cabriolet.
L’augmentation de puissance est en soi une nouvelle intéressante, mais malheureusement, on aurait dû faire subir le même sort aux moteurs qui sont logés sous le capot des autres déclinaisons du PT. Les versions de base et Touring, qu’elles soient berline ou cabriolet, reçoivent pour leur part un petit moteur de 2,4 litres qui ne produit que 150 chevaux et 165 livres-pied de couple. Inutile de dire qu’à cette puissance, et devant le poids relativement imposant du véhicule, la randonnée n’a rien d’une promenade sportive. Les accélérations sont loin d’être foudroyantes, et les reprises sont bien pires. On sent rapidement la machine s’essoufler dès que l’on pousse un peu, et même les départs en zone urbaine se font avec une lenteur un peu trop cérémonielle. Bref, le choix du style ne justifie pas le choix d’un aussi petit moteur. À moins évidemment d’opter pour le mode cabriolet. Les lents départs permettent alors aux spectateurs de vous observer plus longtemps à chacun de vos arrêts ! On offre toujours la version de 180 chevaux, mais uniquement en option avec certains groupes d’équipement.
Le moteur n’étant pas tout, il faut de toute manière avouer que ce hot-rod version moderne a de belles capacités sur la route. Assez agile, malgré une direction pas aussi précise qu’on le souhaiterait et un rayon de braquage grand comme un stationnement de centre d’achats, le PT se faufile quand même avec aisance dans la circulation. Merci à son châssis assez rigide (en version berline du moins), et à ses dimensions relativement compactes.
Notons que la suspension, de la version Touring a parfois tendance à tressauter lorsqu’elle est trop sollicitée, que ce soit dans une courbe serrée ou plus prosaïquement sur une chaussée moins lisse. Regret énorme, à moins d’opter pour le groupe GT, il vous faudra vous contenter de freins à tambour à l’arrière, même si vous conduisez une voiture munie du moteur optionnel de 180 chevaux. Il y a de ces raisonnements qui sont parfois incompréhensibles chez les Américains… Malgré tout, ils font le travail, mais allongent considérablement la distance de freinage en comparaison des modèles équipés uniquement de freins à disque.
Le style à gogo
On a beau trouver lui toutes les qualités ou tous les défauts du monde, c’est d’abord le style qui définit le PT Cruiser. On maintient donc cette silhouette tout à fait distinctive en 2006, lui ajoutant quelques éléments de décoration plus modernes. On a refait l’avant et l’arrière, modifié les phares et la grille, et installé un nouveau logo Chrysler au centre de la calandre.
L’habitacle a aussi été remodelé, et propose de nouveaux tissus, et une finition différente. Le tableau de bord est maintenant d’une teinte argentée satinée, et on a un peu refait l’ensemble des composantes pour aérer le tout. Grande nouveauté aussi, une console entre les sièges avant sert d’appuie-bras et d’espace de rangement, et vient remplacer le petit appuie-bras intégré et peu solide des anciennes générations. Et bonne nouvelle pour les mélomanes, en plus de pouvoir opter pour une nouvelle chaîne stéréo Boston Accoustics Premium, il sera possible d’écouter vos fichiers MP3 puisque toutes les versions du système audio sont à présent capables de les lire.
Pour le reste, le PT conserve son style. Les sièges continuent d’offrir un support plutôt léger, dans une position de conduite faiblement surélevée ; l’espace de chargement est toujours aussi impressionnant, et la banquette arrière, divisible sans difficulté, contribue aux vastes possibilités de transport du PT Cruiser. Fait à noter, même la version cabriolet, vendue depuis l’an dernier en version Touring et GT, dispose d’un espace de chargement intérieur supérieur à la moyenne de sa catégorie. Ce qui est presque un exploit dans ce segment.
Pour acheter un PT Cruiser, il faut d’abord aimer le style. Le plaisir de conduite et les performances ne deviennent alors qu’accessoires. Mais heureusement cette année, surtout avec la version GT, on réussit à avoir les deux !
Feu vert
Silhouette sans égale
Cabriolet de style
Espace de chargement gigantesque
Moteur turbo mieux adapté
Feu rouge
Moteur de base souffreteux
Finition parfois négligée
Freins à tambour (Touring)
Transmission automatique sans entrain