Infiniti Q60 2014: Nouvelle identité, même visage
La nouvelle appellation des modèles Infiniti risque de porter à confusion durant les prochaines années. Toutefois, d’après les dirigeants de la marque, il était plus compliqué de bien situer la hiérarchie des modèles avant ces changements, d’autant plus que de nombreux nouveaux véhicules viendront prochainement se greffer à la gamme et devront s’y imbriquer adéquatement.
Désormais, toutes les voitures du constructeur porteront un nom débutant par la lettre Q alors que les multisegments et VUS hériteront du préfixe QX. Viendront ensuite s’ajouter deux chiffres, en incrément de 10, servant à identifier la hiérarchie des modèles. Plus le chiffre est élevé, plus le modèle est dispendieux. Dans le cas de la Q60, elle s’insère entre la Q50 d’entrée de gamme et la plus onéreuse Q70. Vous l’aurez donc remarqué, la hiérarchie n’est plus une affaire de gabarit mais bien de prix.
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Alors que la berline Q50 bénéficie d’une toute nouvelle silhouette, il n’en est pas de même pour la Q60 puisqu’elle ne se trouve pas sur le même cycle de production (anciennement coupé et cabriolet G37). Elle conserve donc le style de l’an dernier et ne subit pas de changements pour 2014. Mais si l’on se fie aux rumeurs, la Q60 sera soumise à une refonte complète en 2016, du moins, c’est ce qu’a affirmé récemment le président d’Infiniti, Johan de Nysschen. Il ne serait toutefois pas surprenant que cette date soit devancée d’une année compte tenu de la féroce concurrence dans cette catégorie.
Toujours aussi désirables
Lancées respectivement en 2008 et 2009, la G37 Coupé et la version cabriolet n’ont subi aucune refonte majeure depuis. Elles affichent toujours de belles gueules, mais commencent à montrer quelques signes de vieillesse lorsqu’on les compare à des modèles concurrents au style beaucoup plus équarri et assurément plus moderne. Elles réussissent tout de même à faire tourner les têtes sur leur passage avec leurs roues surdimensionnées, leur carrosserie trapue et leur double sortie d’échappement. Maintenant qu’elles ne font plus partie de la gamme G et qu’elles possèdent leur propre dizaine (60), les coupé et cabriolet pourront s’épanouir librement sans pour autant devoir s’inspirer de la berline.
Quelle que soit la configuration choisie, une seule motorisation oeuvre sous les capots. Et vous l’aurez deviné, il s’agit bien évidemment du très populaire V6 de 3,7 litres qui équipe la plupart des modèles Nissan et Infiniti. Encensé par la critique pour sa douceur et sa souplesse, ce moteur livre des performances qui suffisent amplement à procurer beaucoup de plaisir au volant. Il faut toutefois mentionner que le châssis du cabriolet n’est pas aussi rigide que celui du coupé, et les nombreux ajouts permettant de le solidifier font grimper le poids du véhicule, ce qui handicape légèrement ses prestations. Contrairement à la Q50, les coupé et cabriolet Q60 peuvent profiter d’une transmission manuelle à 6 rapports en plus de l’automatique qui en compte 7. Pour exploiter pleinement les 330 chevaux du coupé, il faut impérativement opter pour la manuelle qui permet également de faire hurler à sa guise la motorisation et d’entendre le son divin du système d’échappement.
Se glisser à l’intérieur de la Q60 n’est pas une mince affaire. Sa faible garde au sol et la position basse des sièges donneront du fil à retordre à quiconque éprouve le moindre mal de dos. Une fois engouffré dans l’habitacle, tout devient plus agréable à commencer par la présentation qui ne suscite aucun commentaire négatif. La finition y est excellente et la présence d’aluminium brossé nous rappelle qu’il s’agit d’un coupé sport. Les sièges avant supportent admirablement bien le corps et font preuve d’une fermeté juste assez suffisante. Comme c’est souvent le cas sur ce type de voiture, les sièges arrière et le coffre n’ont pas été choyés lorsque le marchand d’espace est passé.
IPL, ça sonne bien mais…
Depuis 2012, les deux modèles bénéficient du traitement particulier de la division IPL (pas la compagnie de plastique mais plutôt Infiniti Performance Line!) qui permet de bonifier l’expérience de conduite par le truchement d’éléments esthétiques stylisés mais également par la calibration plus stricte du moteur et de la suspension. Le résultat n’est cependant pas aussi spectaculaire qu’escompté. La puissance augmente de 18 chevaux sur le coupé alors que le cabriolet n’en gagne que 13. Étant donné le gain de poids de ces deux versions, les performances brutes ne s’améliorent pas vraiment. On note toutefois une meilleure tenue de route grâce aux ressorts modifiés qui offrent une conduite plus ferme. La puissance de freinage augmente aussi par le biais de disques de 14 pouces munis d’étriers à quatre pistons. À défaut d’accélérations extrêmes, il faudra se rabattre sur un freinage de haute performance.
La Q60 s’avère une voiture agréable à conduire et son style plait encore à de nombreux acheteurs. Néanmoins, avec la refonte complète de la berline, le coupé et le cabriolet prennent assurément un coup de vieux. Une mise à jour devra s’effectuer rapidement. Parallèlement, gageons qu’Infiniti planche actuellement sur une berline compacte Q30 et un coupé dérivé, la Q40 puisque les quatre premières dizaines restent à combler dans la gamme de voitures Q.