Maserati Ghibli 2014: Une mini Quattroporte

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Jim Kenzie

Au Salon de l’auto de Turin 1966, Maserati présentait une superbe voiture, la Ghibli. Elle fut construite jusqu’en 1973. Puis, entre 1992 et 1997, nous avons eu droit à une pâle copie, la Ghibli II. Voilà que Maserati récidive!

La nouvelle Ghibli est une Quattroporte essentiellement plus courte : elle possède 50 % de sa structure, de son groupe motopropulseur et de sa suspension. Dans l’ensemble, elle mesure 291 mm de moins que la Quattroporte et son empattement a été raccourci de 173 mm, principalement à l’arrière. Malgré cela, elle pèse seulement 50 kg de moins que sa grande sœur. La Ghibli est destinée à concurrencer la Classe E de Mercedes-Benz, la Série 5 de BMW et l’Audi A6.

Les véhicules de Maserati sont habituellement magnifiques, et la Ghibli ne fait pas exception à la règle. Son habitacle est également ravissant avec ses cuirs fins, ses garnitures en bois ou en fibre de carbone en option, ainsi que son indicateur de vitesse et son tachymètre blanc sur noir, sans oublier sa formidable horloge analogique, véritable marque de commerce de Maserati.


On a la famille qu’on peut, pas qu’on veut…
Il y a toutefois quelques bémols. Le grand écran à DEL dans la console du centre est muni du même système de navigation par satellite Garmin que l’on retrouve dans une Dodge Dart de 20 000 $... De plus, les garnitures en plastique noir mat qui l’entourent sont de piètre qualité par rapport au reste de la voiture. À l’arrière, l’espace pour les jambes est étroit. C’est un défaut fréquent des véhicules de cette catégorie. Toutefois, dans la Ghibli, le dégagement pour la tête est mieux que dans la plupart des véhicules.

La Ghibli est dotée d’un V6 à double turbocompresseur de 3 litres produisant 345 chevaux-vapeur dans le modèle de base et 404 chevaux-vapeur dans les modèles S et S Q4. Il est intéressant de noter que Maserati   ne qualifie pas ses moteurs de « biturbos ». C’est sage en fait, parce que dans les années 1980 et 1990, les moteurs biturbos des voitures du constructeur n’avaient pas bonne réputation en matière de fiabilité. En ce qui concerne le fabuleux diésel V6 de 3 litres disponible ailleurs dans le monde, nous n’y aurons pas droit puisque le diésel ne suscite pas assez d’intérêt en Amérique du Nord, surtout aux États-Unis.

Quant à la boite automatique ZF à huit rapports, elle est essentiellement la même que celle utilisée par plusieurs concurrents. Un différentiel à glissement limité est offert de base et si vous recherchez plus de poigne, la Q4 est dotée de la première traction intégrale de Maserati. Un embrayage à huile multidisque répartit le couple moteur entre les roues avant et arrière de 0/100 à 50/50, selon les besoins du conducteur et les conditions de la route. Selon moi, la Q4 représentera la majorité des ventes au Canada, et c’est le modèle que nous avons mis à l’essai.

La sonorité du moteur est très plaisante et elle l’est encore davantage avec le bouton Sport qui ouvre le système d’échappement et qui affute les passages de rapports. Si vous conduisez la Ghibli pour la première fois, vous remarquerez sa forte puissance, son roulement ferme, mais agréable et probablement plus de jeu dans la direction que nécessaire. En toute honnêteté, au premier abord, la Ghibli ne semble pas si extraordinaire, mais lorsque vous vous trouverez sur une route sinueuse peu achalandée, permettez-vous de la solliciter un peu. C’est à ce moment que le véhicule s’imposera.

On ne sent pas de délai dans la réponse des turbos. Peut-être juste une trace d’hésitation dans l’accélérateur. Quoiqu’il en soit, la voiture est rapide : 0 - 100 km/h en moins de cinq secondes. La plupart du temps, les changements de vitesse de la Ghibli se font sans heurts, sauf que la Jaguar par exemple obtient des changements manuels plus rapides avec ce type de transmission, même en mode Sport.

Extraordinaire!
La tenue de route est tout simplement fantastique. Le léger flottement au centre de la direction semble disparaitre et l’adhérence pneumatique est excellente. Contrairement à de nombreuses voitures à traction intégrale, il n’y a pratiquement aucun sous-virage dans les virages serrés. Le train avant a du mordant et la voiture s’inscrit parfaitement dans les virages. Bien entendu, le système à quatre roues motrices sera utile par temps pluvieux ou enneigé. C’est d’ailleurs ce qui en fera un véhicule pratique toute l’année. La Ghibli n’est pas dotée des plus récents systèmes d’aide au pilotage que l’on retrouve dans la plupart des véhicules de sa catégorie. Toutefois, puisque la Ghibli est conçue pour plaire aux amateurs de conduite, je salue ces omissions.

En somme, la Ghibli est magnifique et rapide, et elle offre une excellente tenue de route, mais le client type de ce segment ne la poussera probablement jamais suffisamment à fond pour découvrir toutes ses capacités. Peu importe, la Ghibli est une voiture manifestement différente, véritablement exotique et attrayante qui fera certainement tourner les têtes. Et elle est pratique pour la conduite quotidienne.

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×