Volvo XC90 T6 - La véritable révolution est sous le capot
Quand il était arrivé sur le marché en 2002, le XC90 avait créé une petite révolution dans le domaine des VUS intermédiaires de luxe. Douze ans plus tard, il était plus que temps pour Volvo de le remplacer. C’est maintenant fait.
Alors que la première génération présentait un style qui se démarquait de la production générale, le nouveau XC90 est plus sage. Ce qui n’exclut pas une certaine classe, surtout à l’avant où les phares séparés en leur centre sont du plus bel effet, du moins à mon avis; et le nom Volvo, même s’il n’a plus le prestige d’antan, impressionne encore plusieurs personnes.
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Plein la vue!
Dans l’habitacle, les cuirs de couleurs contrastantes et les boiseries se marient avec un grand bonheur et les jolies courbes ici et là renforcent le plaisir visuel. Seul le petit haut-parleur rond sur le dessus du tableau de bord m’est apparu un peu déplacé dans cet univers où chaque élément s’imbrique aux autres avec précision. Remarquez qu’un ami a trouvé que ce petit haut-parleur ajoutait une touche esthétique absolument formidable…
Au tableau de bord, outre quelques commandes pour la radio et le chauffage, il n’y a aucun bouton. Rien. Niet. Nada. 0. C’est ce qui permet à Volvo de présenter un tableau de bord d’une grande simplicité. Le cœur de ce design réside dans l’écran principal qui est en fait une tablette maison dont le système d’exploitation, baptisé Sensus, regroupe à peu près toutes les fonctions imaginables dans un véhicule moderne. Et qui m’a fait sacrer à en gêner un humoriste.
Est-ce sécuritaire de faire sacrer le conducteur?
On ne peut absolument rien faire sans pitonner ce foutu écran sans relief, ce qui oblige à toujours quitter la route des yeux. Changer la station de radio, modifier les paramètres du moteur ou du système « tête haute » (HUD) ou activer les sièges chauffants/ventilés devient une épopée où la patience du journaliste est constamment poussée à des limites qu’il ne soupçonnait pas. Il faut toutefois préciser que ledit journaliste n’est pas le plus dégourdi en matière de technologie. Mais il est quand même capable de se débrouiller avec la tablette de son épouse. Souhaitons à ceux qui n’ont jamais joué avec un bidule de ce genre de bien comprendre le fonctionnement du système Sensus de Volvo avant de faire l’achat d’un XC90…
Cet écran central est par contre très bien adapté au GPS puisqu’il est beaucoup plus simple de suivre une route sur un plan vertical qu’horizontal comme c’est la norme. À mon grand regret, je dois avouer que cette tablette n’a pas que des défauts!
Quant aux sièges, ils sont à la hauteur de la réputation de Volvo, autant à l’avant qu’à la deuxième rangée. La troisième rangée ne servira, heureusement, que pour dépanner. Petite question aux gens de Volvo : quand des gens prennent place sur cette banquette, le cache-bagages, on le met où?
Surcompression et turbocompression
Depuis l’an dernier, on assiste à une petite révolution chez Volvo. Désormais propriété chinoise (Geely), Volvo met graduellement au rancart ses six et huit cylindres pour ne se concentrer que sur ses nouveaux quatre cylindres. Cette nouvelle génération de moteurs fait appel à la turbocompression et à la surcompression. Baptisée Drive-E (même si elle n’a rien d’électrique), cette technologie, si elle s’avère fiable, pourrait être utilisée par d’autres constructeurs, parole de petit doigt de journaliste.
Notre XC90 d’essai, un T6 AWD Inscription était doté d’un quatre cylindres 2,0 litres développant 316 chevaux et 295 livres-pied de couple. Bien que 320 chevaux représentent une belle écurie, il ne faut pas oublier que notre Volvo pèse tout de même près de 2 800 kilos. Être un cheval, je prierais pour me retrouver dans une Lotus Evora plutôt que dans un XC90…
Performances
Ceci étant dit, les performances sont dans la moyenne avec un 0-100 km/h en 7,9 secondes et un 80-120 en 6,5. Lors de notre semaine d’essai, nous avons obtenu une moyenne de 11,6 l/100 km, ce qui est relativement bon pour un véhicule aussi gros et lourd. Ça, c’était l’ordinateur de bord. Quand on calcule à la main, par contre, c’est un peu moins reluisant avec 12,3 l/100 km (81,58 litres pour 661 km).
La boîte automatique à 8 rapports fait son boulot en douceur, sans trop se presser. Le mode manuel n’y change pas grand-chose. Sur la console centrale, une roulette permet de choisir entre quatre modes de conduite : Eco, Normal, Off Road et Dynamic.
Chacun d’entre eux est assez bien défini. Le mode Eco est cependant trop éco pour être agréable à utiliser tandis que la plupart des gens sélectionneront le mode Normal ou le mode Dynamic en permanence. Le mode Dynamic rend la direction plus précise, la suspension est plus ferme et l’on sent que le moteur « compresse » davantage en décélération. Le mode Off Road, de son côté, augmente la garde au sol, met du flou dans la direction et affiche une boussole dans l’écran.
Le confort avant le sport
Sur la route, le XC90 est fidèle à la tradition Volvo. On sent le véhicule ultrasolide, le volant au gros boudin se prend bien en main et le confort est rayonnant de bonheur. Toutefois, dès les premiers kilomètres, on se dit que le Porsche Cayenne n’a absolument rien à craindre tant le XC90 n’est pas enjoué. Même en mode Sport, la direction n’est pas très vive et les suspensions ont beau être un peu plus dures, le poids élevé du véhicule contrecarre royalement leurs efforts.
Le nouveau XC90 n’est pas aussi révolutionnaire que le premier l’était. Mais la nouvelle génération des moteurs Drive-E l’est. Souhaitons pour Volvo que cette technologie soit fiable. Car le XC90, au-delà d’avoir une jolie gueule et d’offrir un grand confort, doit se refaire une réputation à ce chapitre.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Volvo XC90 2016 |
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Version à l'essai | T6 |
Fourchette de prix | 60 700 $ – 73 400 $ |
Prix du modèle à l'essai | n.d. |
Garantie de base | n.d. |
Garantie du groupe motopropulseur | n.d. |
Consommation (ville/route/observée) | n.d. / 9,5 / 12,3 L/100km |
Options | Noir Onyx métallique (800$), Groupe Inscription (6 100$) |
Modèles concurrents | Acura MDX, Audi Q7, BMW X5, BMW X6, Infiniti QX70, Jeep Grand Cherokee, Lexus RX, Mercedes-Benz Classe M, Porsche Cayenne, Volkswagen Touareg |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Correcte mais je me serais attendu à mieux |
Confort | Réussi! |
Performances | Rien pour écrire à sa mère mais rien pour écrire à J.E. non plus |
Système multimédia | C'est peut-être le journaliste le problème mais bon sang que j'ai détesté jouer dans les menus où il est difficile de s'y retrouver en conduisant. |
Agrément de conduite | Pour faire Montréal/Toronto quelquefois par mois, c'est vraiment le véhicule idéal. |
Appréciation générale | Quand on le prend pour ce qu'il est, un véhicule confortable et peu sportif, le XC90 peut être très agréable à conduire. |