Subaru BRZ 2017 : Subaru et le kaizen
Le mot kaizen est la fusion de deux mots japonais « kai », signifiant « changement », et « zen », signifiant « meilleur », que l’on peut traduire librement en français par l’expression « amélioration continue ». Dans le cas de la Subaru BRZ 2017, le mot « kaizen » s’applique parfaitement, les ingénieurs ayant apporté toute une série d’améliorations à la voiture sport de la marque, sans toutefois corriger son principal défaut.
Le Guide de l’auto a pris contact avec la nouvelle évolution de la BRZ sur les routes balisées de l’île de Vancouver ainsi que sur la nouvelle piste Vancouver Island Motorsport Circuit, localisée tout près de Victoria.
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Tout ça pour ça?
Cinq chevaux et cinq livres-pied de couple de plus pour les modèles équipés de la boîte manuelle. C’est le résultat final des modifications faites au moteur boxer quatre cylindres atmosphérique de 2,0 litres, grâce à des entrées d’air élargies de trois millimètres, un polissage optimisé des soupapes et des arbres à cames, un nouveau design pour la pompe à injection directe d’essence et un collecteur d’échappement moins restrictif.
Il faut également noter que le rapport de pont est passé de 4,1 pour 1 à 4,3 pour 1, histoire de bonifier les performances en accélération. Rien de tout cela ne s’applique aux modèles équipés de la boîte automatique, dont le moteur est absolument identique à celui des modèles antérieurs.
Cruel manque de couple
La première partie de notre essai, mené sur les routes publiques entre Nanaimo et Ucluelet sur l’île de Vancouver, n’a servi qu’à mettre en lumière le cruel manque de couple à moyen régime de ce moteur. Malgré les améliorations apportées, le couple souffre toujours d’un creux très marqué entre 3 500 et 4 800 tours/minute, ce qui vient compliquer les manœuvres de dépassement sur les routes secondaires.
Comme le couple maximal n’est livré qu’à 6 400 tours/minute, il faut obligatoirement cravacher le moteur 2,0 litres, surtout lorsque la zone de dépassement est courte et qu’il faut se débarrasser d’un traînard ou deux au volant d’un VR pour profiter pleinement de la superbe route qui se déroule devant nous. La tenue de route est toujours aussi phénoménale, la répartition des masses étant idéale et le centre de gravité étant très bas.
En fait, le seul facteur limitatif est le relatif manque d’adhérence des pneus Michelin Primacy HP. On revient là-dessus plus loin. Le confort demeure aléatoire, avec un roulement très ferme et un habitacle envahi par le bruit du moteur, mais c’est le prix à payer pour enfiler les virages à haute vitesse en appréciant au plus haut point la réactivité bonifiée du châssis.
Une lame plus affûtée
Le lendemain, nous avions rendez-vous au circuit de Vancouver Island, dessiné à flanc de colline par l’architecte allemand Hermann Tilke, reconnu comme le créateur de nombreux circuits de Grand Prix de F1. Le circuit de Vancouver Island est très serré, composé de 19 virages, certains étant en devers, et comporte aussi des changements d’élévation marqués. Ce circuit s’est avéré l’environnement idéal pour apprécier les améliorations apportées au châssis et aux trains roulants de la voiture.
En quelques mots, bien que le modèle antérieur était déjà particulièrement efficace en virage, la Subaru BRZ 2017 est devenue encore plus incisive en entrée de courbes, la voiture s’inscrivant sur la trajectoire idéale menant au point de corde avec une précision extrême. Pour arriver à ce comportement plus direct et plus incisif, les ingénieurs ont renforcé les points d’ancrage des barres reliant les jambes de force au mur coupe-feu ainsi que ceux de la suspension arrière. Le calibrage des suspensions a également été révisé avec des ressorts plus souples à l’avant et plus fermes à l’arrière, et la direction a aussi été revue.
Le résultat, c’est que la tenue de route de la BRZ 2017 est bonifiée par rapport au modèle antérieur, les mouvements de la caisse sont mieux maîtrisés et il est plus facile pour un pilote expérimenté de contrôler les angles de dérive en virage en influant légèrement sur l’accélérateur. Aussi, le système de contrôle électronique de la stabilité a été reprogrammé et comporte maintenant un mode Track. Ce dernier autorise de légères glissades à l’accélérateur en sorties de virage tout en maintenant le filet de sécurité en intervenant juste avant la perte de contrôle.
Sur circuit, on atteint plus rapidement la limite des pneus Michelin Primacy HP, et il faudra donc obligatoirement prévoir l’achat de pneumatiques plus performants si l’on souhaite exploiter pleinement le potentiel de performance de la Subaru BRZ 2017 sur piste.
Le nouveau look
La plastique de la BRZ a changé : le bouclier avant a été redessiné, les phares et les feux arrière sont maintenant de type DEL, et tous les éditions 2017 de la BRZ sont dotés d’un aileron arrière fixe en aluminium ainsi que d’une caméra de recul. La BRZ 2017 reçoit également un nouveau volant sport multifonction, emprunté à la WRX, ainsi qu’un système multimédia avec écran tactile de 6,2 pouces pour interagir avec la chaîne audio, la radio satellite, la diffusion audio en continu Bluetooth et les applications compatibles Aha, Pandora et Stitcher, entre autres.
Les verisons Sport-tech sont dotées de sièges en cuir avec accents de faux suède et des surpiqûres contrastantes en rouge. Elles obtiennent aussi un écran de 4,2 pouces, appelé Performance Indicator, localisé dans le bloc d’instruments et qui permet au conducteur de consulter les données du chronomètre, des forces d’accélération, autant longitudinales que latérales, ainsi que les courbes de puissance et de couple du moteur.
L’échelle de prix de la Subaru BRZ 2017 est établie comme suit : la version à boîte manuelle coûte 27 995 $ et celle à boîte automatique vaut 29 195 $. Les prix des éditions BRZ Sport-tech sont fixés à 29 995 $ avec la boîte manuelle et 31 195 $ avec la boîte automatique.
La BRZ était déjà une voiture dont le comportement était clairement axé sur la tenue de route et la dynamique en virage. C’est encore plus vrai avec le modèle 2017. On attend juste l’ajout d’un turbocompresseur pour corriger le manque de couple et donner à la BRZ le moteur qu’elle mérite…
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Subaru BRZ 2017 |
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Version à l'essai | Sport-tech |
Fourchette de prix | 29 995 $ – 31 195 $ |
Prix du modèle à l'essai | 29 995 $ |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 10,9 / 7,9 / n.d. L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Chevrolet Camaro, Ford Mustang, Nissan 370Z, Toyota 86 |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Très bonnes cotes de consommation pour une sportive |
Confort | Les bruits de moteur et de roulement sont très présents dans l'habitacle. |
Performances | Le couple du moteur présente un véritable « creux » entre 3 500 et 4 800 tours/minute. |
Système multimédia | Caractères difficiles à lire, réactivité lente de l'écran tactile, toujours un point faible de la BRZ... |
Agrément de conduite | Dynamique et tenue de route au top. Le seul facteur limitatif étant le relatif manque d'adhérence des pneus Michelin Primacy HP de série. |
Appréciation générale | Toujours conçue pour l'amateur de conduite qui recherche une dynamique au sommet. |