Buick LaCrosse 2017 : le silence est d’or
PORTLAND (Oregon) – La marque Buick est lentement mais sûrement en train de reprendre du galon aux États-Unis et au Canada, après quelques années de vaches maigres avec une gamme de produits rétrécie. On le sait, la présence de Buick dans le marché chinois est significative, ce qui explique probablement qu’elle ait survécu à l’effondrement financier des constructeurs domestiques de 2009, alors que les divisions Pontiac, HUMMER et Saturn et été euthanasiées.
Comme bien d’autres marques, Buick a compris qu’une forte concentration de VUS au sein de sa gamme accroîtra les ventes. Et grâce au vieillissant — mais toujours étonnamment populaire — Enclave, l’Encore ainsi que le nouveau Envision importé de la Chine, on retrouve désormais un bon entre-deux séparant Chevrolet et Cadillac chez les concessionnaires GM.
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Les VUS, c’est bien, mais il y a toujours de ces gens qui préfèrent les voitures. Buick a annoncé l’arrivée de sept nouveaux modèles d’ici 2018, et le troisième — après la décapotable Cascada qui n’est pas vendue au Canada et l’Envision — est cette berline intermédiaire LaCrosse, entièrement repensée.
Plus que du style
Le changement le plus significatif est le plus évident. La voiture a été redessinée en s’inspirant des concepts Avenir et Avista qui ont récemment effectué leur tournée nord-américaine des salons automobiles. Afin de conférer à la berline LaCrosse une présence visuelle plus forte, la calandre a été élargie, alors que l’écusson Buick est rehaussé d’ailes chromées qui attirent vraiment le regard.
La silhouette de la berline LaCrosse est élégante et voluptueuse, avec de légers plis dans la carrosserie et des gonflements sur les flancs de la voiture. Les stylistes de la marque ont investi beaucoup de temps à sculpter la surface autour des poignées de porte arrière, s’assurant une harmonie des courbes et des réflexions de lumière parfaites. Les feux arrière en forme de boomerang et le couvercle de coffre en queue de canard ajoutent également de la finesse.
La carrosserie séduisante est boulonnée sur une plate-forme composée d’une plus grande quantité d’acier à haute résistance. Contrairement à la tendance actuelle dans l’industrie automobile, les ingénieurs de Buick ont boudé l’aluminium, prétextant qu’il ne réduit pas le poids, puisque sa rigidité moindre implique que l’on doive en utiliser davantage. Seule une composante de la partie avant est fabriquée en aluminium, le reste du châssis de la voiture est assemblé avec sept types d’acier. Par contre, cela n’a pas empêché les ingénieurs de réduire le poids de la berline de quelque 136 kg (300 lb), tout en rigidifiant la structure.
Par rapport à l’édition 2016, la nouvelle LaCrosse est plus longue, plus large, plus basse et repose sur un empattement légèrement plus long. L’espace intérieur gagne ou perd quelques millimètres, ici et là, mais le coffre est nettement plus logeable, son volume passant de 376 à 425 litres.
La fiche technique peut sembler assez similaire à celle de la précédente LaCrosse, mais la motorisation a effectivement été modifiée. Le V6 de 3,6 litres, de nouvelle génération, est maintenant plus puissant avec ses 305 chevaux et son couple de 268 lb-pi. Il est associé à une nouvelle boîte automatique à huit rapports, et comme avant, le rouage à traction est de série, la transmission intégrale étant offerte en option. Le moteur quatre cylindres eAssist n’est plus disponible.
Le V6 de la Buick LaCrosse 2017 est doux et raffiné, et s’agence parfaitement à la mission de la voiture. Il n’est pas aussi musclé sur la route que sur papier, mais les accélérations sont tout de même plus d’adéquates, et l’on a senti très peu d’effet de couple au volant dans la version à traction. L’automatique à huit rapports effectue son travail de façon transparente, bien qu’en grimpant les pentes et en négociant les virages de la route nous menant de Portland à Astoria, la boîte semblait occasionnellement chercher le bon rapport.
Le système intégral optionnel favorise les roues avant en conduite normale, et utilise un couplage à deux embrayages afin d’acheminer la puissance aux roues arrière en cas de perte d’adhérence. Bien entendu, on devra évaluer l’efficacité de ce nouveau rouage en hiver, mais les ingénieurs de Buick ont spécifié que la mécanique intégrale de la berline LaCrosse n’a pas été conçue pour les performances. C’est logique. Durant notre essai dans la version à transmission intégrale, l’ordinateur de bord indiquait une moyenne convenable de 9,0 l/100 km.
Une conduite tranquille
L’argument de vente le plus probant de la Buick LaCrosse, c’est son haut niveau de confort et de silence de son habitacle. Sa rivale de référence étant la Lexus ES 350, la marque américaine a cherché à rendre la cabine de sa berline plus sereine en filtrant le bruit de la route avec une insonorisation poussée, et en atténuant activement les fréquences de bruit qui parvenaient à traverser la carrosserie. Le résultat n’est pas une voiture aussi silencieuse qu’une Mercedes-Benz Classe S, mais c’est tout de même un havre de paix dans lequel on peut entretenir une discussion en chuchotant simplement.
En outre, Buick a réussi à dupliquer le design des sièges de Lexus et leur fermeté moelleuse. Après deux trajets de deux heures dans la Buick LaCrosse 2017, les sièges ont démontré leur soutien et leur grand confort, et demeureront probablement ainsi pendant des voyages encore plus longs. On retrouve un dégagement généreux pour les jambes à l’arrière, et à l’instar de bien d’autres berlines, la banquette a été conçue pour prioriser le confort de deux occupants au lieu de trois.
La dernière version du système multimédia Buick IntelliLink est de série dans toutes les versions, qui intègre aussi Apple CarPlay et Android Auto, alors que le système de navigation est optionnel. Comme plusieurs produits GM avec un système similaire, l’écran tactile de huit pouces est réactif au toucher du doigt et les menus sont faciles à utiliser. Le constructeur a travaillé fort pour augmenter la visibilité vers l’extérieur, et on note une amélioration par rapport à la berline LaCrosse sortante, mais les piliers A sont encore très larges.
Pourquoi Buick?
Quatre déclinaisons sont disponibles sur la Buick LaCrosse 2017, dont celle de base, Preferred, Essence et Premium. Cette dernière est la seule pouvant être pourvue du rouage intégral. Les prix varient de 35 345 $ à 47 400 $ avant les frais de transport et de préparation, donc plus accessible que ses rivales telles que la Lexus ES 350, la Lincoln MKZ et la Genesis G80.
Parmi les caractéristiques haut de gamme, on retrouve des sièges chauffants et ventilés en cuir perforé, une surveillance des angles morts, un avertissement de sortie de voie, un avertissement précollision avec détection de piétons, une aide active au stationnement, un régulateur de vitesse adaptatif ainsi que le siège à alerte de sécurité de GM. Dix sacs gonflables, une caméra de recul et un système de clé intelligente figurent tous de série.
Pour un peu plus de mordant, une suspension avant HiPer Strut et un système de contrôle d’amortissement avec modes Touring et Sport sont optionnels sur les versions Essence et Premium à traction. Les roues de 18 pouces de série peuvent être remplacées par des jantes de 20 pouces.
Étant la marque d’entre-deux de GM, Buick peut souvent être négligée, ou considérée comme étant un fournisseur de véhicules taillés sur mesure pour les gens âgés. Existe-t-il de la place sur le marché pour des marques « de luxe abordables »? Est-ce que nos voisins vont penser qu’on voulait vraiment une voiture garnie d’un écusson prestigieux, mais qu’on ne pouvait se permettre ses mensualités plus élevées?
Ou peut-être qu’on fait simplement un achat rationnel. Si la sportivité d’une BMW, d’une Cadillac ou d’une Audi n’est pas notre tasse de thé, on peut être parfaitement heureux au volant de la berline LaCrosse. Et si la perception de nos clients nous voyant arriver dans une voiture de luxe plus chère peut être vue comme une raison de les surfacturer, se pointer chez les clients en Buick ferait probablement disparaître les pensées négatives. Quant à sa voiture de référence, la Buick est nez à nez avec la ES 350 au chapitre du confort des sièges, du raffinement et de la douceur de roulement, sans toutefois la surpasser clairement.
Voici la conclusion évidente. Si l’on favorise les performances, une sonorité de moteur enivrante et les dernières innovations technologiques, la Buick LaCrosse 2017 n’est pas pour nous. En revanche, si l’on cherche simplement une berline spacieuse et confortable, une qui propose une expérience de conduite sereine et relaxe, la nouvelle LaCrosse constitue une réelle amélioration par rapport à sa devancière.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Buick LaCrosse 2017 |
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Version à l'essai | Haut de gamme TI |
Fourchette de prix | 35 345 $ – 47 400 $ |
Prix du modèle à l'essai | CA$47,400 |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 6 ans/110 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 13.8 / 9.0 / 9.0 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Chevrolet Impala, Chrysler 300, Dodge Charger, Ford Taurus, Genesis G80, Nissan Maxima, Toyota Avalon |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | La berline LaCrosse nous a démontré son efficacité sur la grand-route |
Confort | L’aspect le plus intéressant de la berline LaCrosse |
Performances | Le moteur V6 ne semble pas aussi puissant que ce qu’indiquent les chiffres, mais convient très bien à la berline LaCrosse |
Système multimédia | Relativement facile à utiliser, et intègre Apple CarPlay et Android Auto |
Agrément de conduite | Pas une conduite mémorable, mais encore là, ce n’est pas la mission d’une voiture silencieuse et confortable comme la Buick LaCrosse |
Appréciation générale | Une bonne amélioration par rapport à l’ancienne LaCrosse, et elle fera tourner des têtes |