Volvo V60 Polestar 2017 : bleutée suédoise
Polestar est à Volvo ce qu’AMG est à Mercedes-Benz. Polestar a fait ses débuts en compétition à la fin des années 90 avec une Volvo 850 familiale en Championnat britannique des voitures de tourisme. Avec sa silhouette particulière, la bagnole avait un air plutôt déjanté par rapport aux berlines de facture plus conventionnelle des marques allemandes et japonaises rivales. Par la suite, Polestar a développé plusieurs modèles de performance pour la marque suédoise, avant d’être carrément absorbée par Volvo en 2015 pour en devenir la division performance.
Une rebelle…
Dans le paysage automobile actuel, la V60 Polestar se démarque complètement. Non seulement par sa couleur Bleu rebelle, mais surtout parce qu’il s’agit d’une familiale sport animée par un moteur quatre cylindres de 2,0 litres, suralimenté à la fois par un compresseur volumétrique ET par un turbocompresseur. Il livre puissance et couple à la route par l’entremise d’un rouage intégral qui priorise le train arrière. Bref, on parle ici d’une familiale pour parents pressés marquant un clivage évident avec les VUS en vogue et s’adressant à de vrais amateurs de performance.
- À lire aussi: Les Volvo S90 et V90 Polestar seraient en route
- À lire aussi: Le Volvo XC90 optimisé par Polestar pour plus de puissance
Côté look, sportivité rime avec subtilité, la V60 Polestar n’affichant pas sa vocation sportive aussi ouvertement qu’une Subaru STI. Le design des boucliers, de la calandre et de l’aileron de toit témoigne d’un souci évident de l’efficacité aérodynamique, mais également d’une certaine retenue côté style. Même constat pour ce qui est de la présentation intérieure, où le métissage du cuir nubuck, du carbone et des surpiqûres en bleu fait preuve d’une certaine sobriété. Le look BCBG, quoi…
Sport et confort
La dynamique de la V60 Polestar est rehaussée de plusieurs crans par rapport à la V60 conventionnelle grâce, entre autres, à des suspensions bonifiées par l’ajout d’amortisseurs Öhlins, tout comme sur la Lamborghini Aventador. Seule ombre au tableau, ces amortisseurs ne sont pas paramétrables au moyen d’une commande électronique sur la V60 Polestar. Il faut donc obligatoirement se glisser sous la voiture pour les ajuster manuellement si l’on souhaite modifier le comportement de cette dernière.
Cela étant dit, le roulis et les mouvements de la caisse demeurent bien maîtrisés, et les suspensions s’avèrent assez conciliantes sur nos routes. En fait, seules les rues maganées de Montréal nous ont fait souffrir lors de l’essai, la V60 Polestar ayant composé avec brio avec les routes secondaires et autoroutes de la banlieue.
En enfilant les bretelles d’accès aux autoroutes à haute vitesse, on note que le sous-virage se fait sentir lorsque les limites sont repoussées, mais le comportement demeure toujours prévisible. Le rouage intégral peut livrer jusqu’à 65% de la motricité aux roues arrière et la dynamique est donc largement axée sur la performance.
Le moteur s’exprime avec une belle vivacité, le compresseur volumétrique contribuant à assurer une accélération franche et soutenue quand le régime moteur est sous la barre des 4 000 tours/minute, et le turbocompresseur prend le relais par la suite en livrant la puissance maximale à 6 000 tours/minute. On regrette toutefois que la boîte automatique à huit rapports soit plutôt lente, même en mode Sport, et l’on se met à rêver d’une boîte à double embrayage qui aurait un effet aussi immédiat que transformateur pour rehausser d’autant plus la sportivité.
La vie à bord
Le tandem S60/V60 est l’un des moins récents de la marque suédoise et cela devient plus qu’évident lorsque l’on constate que la V60 Polestar n’est pourvue que d’un seul port USB et d’un système d’infodivertissement désuet. Le clavier est doté de touches minuscules et l’écran est une petite lucarne dont la qualité graphique laisse beaucoup à désirer.
La concurrence a fait des pas de géants en matière de connectivité, et la V60 accuse un sérieux retard de ce côté. Heureusement, l’arsenal des systèmes de sécurité avancés de la marque répond présent avec huit coussins gonflables en prime et le confort des sièges avant demeure souverain.
Zéro option, un prix, deux couleurs
Une somme de 69 000 dollars. Voilà ce qu’il en coûte pour acquérir l’une des rares V60 Polestar destinées au marché canadien pour 2017. Le seul choix que l’acheteur doit faire est celui de s’afficher au volant d’une voiture de couleur Bleu rebelle ou Argent clair métallisé, la dotation d’équipement étant complète et les options inexistantes.
Il n’y a pas de doute, la V60 Polestar est une auto de connaisseurs qui permet à l’acheteur féru de performance de se démarquer complètement des berlines et coupés sport proposés par la concurrence, contrairement à la berline S60 Polestar qui elle rentre parfaitement dans ce moule. Pour ce seul aspect, elle mérite toute notre admiration.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Volvo V60 2017 |
---|---|
Version à l'essai | Polestar |
Fourchette de prix | 40 600 $ – 69 000 $ |
Prix du modèle à l'essai | 69 000 $ |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 4 ans/80 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 12,0 / 9,0 / 11,3 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Audi A4, BMW Série 3, Volkswagen Golf |
Points forts |
|
Points faibles |
|
Fiche d'appréciation | |
Consommation | Somme toute raisonnable compte tenu du potentiel de performances |
Confort | Les suspensions ne sont pas ajustables électroniquement, mais ne sont pénalisantes que sur routes dégradées. |
Performances | Beaucoup de puissance et de couple, mais la boîte automatique est plutôt lente |
Système multimédia | Complètement dépassé sur le plan technique. Un des points faibles de la voiture. |
Agrément de conduite | La tenue de route est bonne et le comportement prévisible. On note toutefois que le sous-virage se pointe rapidement à la limite. |
Appréciation générale | On aime, mais on aimerait encore plus avec une boîte à double embrayage et un système d'infodivertissement à la page. |