Toyota Camry 2018 : elle m’a excité et c’est un miracle!
Lorsque l’on rédige un essai, il est de coutume de parler au « nous », au nom de la publication et d’éviter le « je ». Je ferai une entorse à cette étiquette dans le cas de la Camry, car l’accent sera mis sur la relation personnelle que j’ai eue avec cette berline intermédiaire au cours de ma carrière.
Ce qu’elle était
La Toyota Camry a toujours été un modèle de choix en raison de sa grande fiabilité et de sa valeur de revente. Du reste, c’était pour moi l’une des automobiles les plus ennuyantes et fades, et les quelques jours passés chaque année à son volant pour en faire l’essai s’avéraient aussi excitants qu’une visite chez le dentiste. Bref, la Camry était pour moi une voiture de taxi, possédant certes des qualités, mais elle était loin d’avoir les caractéristiques qui m’attirent normalement vers une voiture.
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Au fil des ans, Toyota n’a cessé d’améliorer les générations en insufflant un peu plus d’esprit à sa Camry, mais rien ne se compare au pas de géant que le constructeur a fait récemment avec l’introduction de cette huitième génération, un modèle complètement transformé, monté sur une nouvelle plate-forme. Tout y passe, le design, les mécaniques et surtout, le comportement routier.
Ce qu’elle est devenue
Côté style, la Camry 2018 hérite de deux personnalités. Les livrées « L » (L, LE, XLE et XLE V6) disposent d’un style plus classique alors que les versions « S » (SE, XSE, XSE V6) sont beaucoup plus éclatées visuellement, notamment en raison d’un devant plus agressif et d’un ensemble aérodynamique. C’était le cas de notre modèle d’essai, une Camry XSE V6 2018 peinte en bleu métallisé, dont les lignes ont subjugué plusieurs passants.
Même mes deux enfants, habitués de voir différents bolides dans mon entrée, ne m’ont pas cru initialement lorsque je leur ai mentionné qu’il s’agissait d’une Toyota Camry : « Hum… tu me niaises? » Roues de 19 pouces, échappement sport, lignes sportives à souhait. La preuve est maintenant irréfutable, le travail fait au chapitre du style chez Lexus commence à se transposer dans les produits Toyota et c’est tant mieux.
Si le changement est trop drastique pour vous, les versions « L » sont là pour faire le pont avec le passé. Mercedes-Benz avait eu le même réflexe il y a quelques années en commercialisant deux styles de calandres pour sa nouvelle Classe C, une sport et une classique. Résultat : 95% des acheteurs préféraient la sport; la livrée classique a rapidement disparu du catalogue. Est-ce que ce sera la même chose dans le cas de la Camry? On le souhaite, car le but avoué, c’est aussi de rajeunir la clientèle.
À bord, rien à voir avec ce que l’on a connu. On a rehaussé la qualité des matériaux et retravaillé l’ergonomie. L’habitacle est à mon avis supérieur à celui de l’Accord. Dans les versions sport, il est même possible d’obtenir un habillage tout en rouge qui tranche nettement avec le passé. On a osé et c’est très réussi. Même chose pour les sièges qui procurent un peu plus de support. Le coffre gagne en volume de chargement et c’est là aussi que le gabarit de la voiture trouve ses principaux avantages par rapport à une voiture compacte.
La nouvelle Camry est également à la page côté technologie avec l’arrivée du système Entune 3.0 — un ensemble multimédia comprenant un écran tactile de sept pouces — qui ajoute de nouveaux éléments de connectivité et une série d’applications, notamment une de navigation fonctionnant de pair avec votre téléphone intelligent. La qualité de la chaîne stéréo est aussi excellente, un avantage qui se remarque lorsque vous écoutez votre chanson favorite.
Pas de boîte manuelle, mais un V6
Une fois que vous vous serez fixé sur le style, il ne vous restera qu’à décider de la mécanique. De série la Camry dispose d’un moteur de 2,5 litres développant un peu plus de puissance, 203 chevaux (206 dans le cas de la XSE en raison de son échappement quadruple moins restrictif) et un couple de 184 lb-pi. L’unique boîte est une automatique à huit rapports et, contrairement à l’Accord de Honda, on n’a pas eu l’audace d’offrir une boîte manuelle. On peut le comprendre, les deux constructeurs n’ont pas la même tradition, et je serais d’ailleurs curieux de voir qui achèterait une telle version.
Par contre, si Honda a jeté l’éponge dans le cas de sa mécanique V6, Toyota continue d’y croire puisqu’il propose encore le V6 de 3,5 litres qui, cette année, déploie 301 chevaux, une hausse de 33 chevaux par rapport à l’ancien V6. Cette mécanique fait de la Camry l’une des plus puissantes de sa catégorie, mais les deux versions qui l’hébergent sont assez cossues, le prix est donc en conséquence.
La dernière option, c’est l’hybride, non rechargeable malheureusement, qui profite toujours du système synergétique hybride de Toyota et qui jumelé au quatre cylindres de 2,5 litres à cycle Atkinson. Le résultat est une voiture légèrement plus lourde, mais pratiquement aussi puissante que les versions équipées du V6. Elle vous permettra d’épargner quelques litres aux cent kilomètres et la bonne nouvelle, c’est qu’à 31 290 $, elle demeure assez accessible.
Sur la route
Au cœur du comportement plus dynamique de la Camry, il y a la nouvelle plate-forme qui affiche non seulement des dimensions plus généreuses, mais d’une légèreté supérieure et d’une rigidité accrue, 30% en torsion selon les ingénieurs. La table ainsi mise, notre version XSE, comme toutes les versions S, ajoute des barres stabilisatrices et une suspension aux réglages plus dynamiques, ce qui se traduit par une impression de contrôle rehaussée et une meilleure connexion avec la route. Malgré tout, on n’a pas négligé pour autant le confort sur route. Le compromis est intéressant, et l’on s’approche de ce que Honda offre avec sa nouvelle Accord.
Si le moteur quatre cylindres favorise l’économie de carburant, le V6 nous gratifie d’une puissance supérieure et l’effet est plus marqué à vitesse de croisière alors qu’il conserve sa verve à tous les régimes, un avantage dont profite bien souvent les mécaniques de plus grandes cylindrées.
La Toyota Camry n’aura jamais autant d’arguments aussi intéressants et l’éventail de versions disponibles démontre bien le sérieux de Toyota. Il est simplement dommage que l’intérêt des acheteurs envers les berlines intermédiaires se déplace massivement vers les VUS, car jamais la concurrence n’aura été aussi relevée et la Camry si emballante.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Toyota Camry 2018 |
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Version à l'essai | XSE V6 |
Fourchette de prix | 26 390 $ – 40 990 $ |
Prix du modèle à l'essai | 42 092 $ |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 10,7 / 7,4 / 10,9 L/100km |
Options | Peinture bicolore (540 $) |
Modèles concurrents | Buick Regal, Chevrolet Malibu, Ford Fusion, Honda Accord, Hyundai Sonata, Kia Optima, Nissan Altima, Subaru Legacy, Volkswagen Passat |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | La version hybride demeure un net avantage |
Confort | Toujours la force de la Camry |
Performances | Le V6 sauve la mise |
Système multimédia | Beaucoup mieux que par le passé |
Agrément de conduite | L'élément nettement en hausse, surtout dans les livrées XSE |
Appréciation générale | De l'excellent travail de la part de Toyota |