Audi RS 3 2018 : la totale
Son moteur est unique dans l’industrie et développe presque 400 chevaux. Ses performances sont dignes de celles d’une authentique auto sport. Son format compact et son apparence lui permettent de filer à haute vitesse sans attirer l’attention, presque sous les radars… Cette bagnole, c’est la totale, c’est la Audi RS 3.
À notre époque où les quatre cylindres turbocompressés de deux litres ont le don d’ubiquité, Audi persiste et signe avec un cinq cylindres turbocompressé de 2,5 litres qui développe 394 chevaux et un couple de 354 livres-pied. Il s’agit donc d’un moteur exceptionnel, dans tous les sens du terme, et dont la sonorité est aussi atypique qu’envoûtante. On le retrouve exclusivement sous le capot de la RS 3 ainsi que de la sportive TT RS.
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Un ADN exclusif et une sonorité de type staccato
La sonorité très particulière de ce moteur s’explique par deux facteurs, le premier étant le nombre impair de cylindres et le second étant la séquence d’allumage qui alterne entre des cylindres adjacents et d’autres plus espacés. La démonstration la plus éloquente pour apprécier à la fois la sonorité du cinq cylindres et sa force d’accélération est de faire un départ-canon, ce qui est un jeu d’enfant avec la RS 3.
Il suffit de désactiver le système de contrôle électronique de la stabilité en appuyant sur le bouton de contrôle, d’appuyer fortement sur la pédale de frein avec le pied gauche et d’appuyer sur l’accélérateur à fond avec le pied droit. Le régime moteur se stabilise alors aux alentours des 4 000 tours/minute. Dès que l’on relâche les freins, la RS 3 est littéralement catapultée vers l’avant, en route vers un chrono de quatre secondes pour le 0-100 km/h. On sent très bien l’intervention du rouage intégral qui cherche à optimiser la motricité, et la poussée vers l’avant est aussi bien ressentie qu’à bord d’une Porsche 911 Carrera.
Soulignons la très belle réactivité de la boîte à double embrayage S tronic à sept rapports qui passe ceux-ci sans aucune perte de motricité en accélération franche. En mode Sport, le rétrogradage au moyen de la palette montée à gauche du volant provoque une postcombustion à l’échappement qui s’avère aussi satisfaisante à l’oreille que la sonorité atypique du cinq cylindres lors d’une accélération à pleine charge.
Une monte pneumatique décalée
L’as dans la manche de la RS 3 pour ce petit exercice est le fait que les pneus avant sont plus larges que les pneus arrière. Comme la configuration de la RS 3 est, à la base, celle d’une traction équipée d’un rouage intégral de type Haldex, la monte pneumatique est composée de pneus Pirelli P Zero de taille 255/30R19 à l’avant et 235/35R19 à l’arrière.
Cette astuce permet d’exploiter pleinement tout le potentiel de performance de l’Audi RS 3 2018 en accélération, et contribue également à réduire le sous-virage en entrée de courbe, qui est souvent typique des voitures à traction ou à rouage intégral, puisque la voiture répond plus rapidement au braquage du volant en raison de sa monte pneumatique surdimensionnée à l’avant. Après tout, si les bagnoles sport de type propulsion sont généralement équipées de pneus plus larges à l’arrière pour bonifier les performances et la dynamique, pourquoi ne pas adapter ce principe à l’inverse dans le cas d’une traction ou d’une intégrale développée sur la base d’une traction? C’est la voie choisie par les ingénieurs de la marque pour la RS 3, et le résultat est tout à fait probant.
Concernant la dynamique, la RS 3 s’accroche au bitume avec hargne et le seul bémol est que la direction manque de ressenti, chose fréquente sur les véhicules de la marque Audi. L’envers de la médaille est que la monte pneumatique très performante de la RS 3 a parfois de la difficulté à composer avec les inégalités du revêtement, affectant inversement le confort lors de la conduite au quotidien.
Pour profiter pleinement de la dynamique relevée de la RS 3 sans trop souffrir, je vous recommande de sélectionner le mode Individual du dispositif Audi Drive Select, ce qui permet de paramétrer sélectivement plusieurs dispositifs. Il est de cette manière possible de régler la réponse du moteur et de la boîte, ainsi que le rouage intégral et la sonorité du moteur en mode Sport, mais de calibrer l’amortissement en mode normal. C’est la meilleure recette pour rouler au Québec en RS 3.
La vie à bord
L’habitacle de la RS 3 est très semblable à celui d’une simple A3, et seuls les écussons RS, le volant à méplat recouvert en partie d’alcantara ou les sièges sport à motifs de diamant, évoquent sa personnalité plus affirmée. Le cockpit virtuel Audi est au rendez-vous et propose aussi un affichage sport avec lequel le tachymètre s’affiche en plein centre, flanqué sur la droite de deux indicateurs mesurant la puissance et le couple déployés en temps réel. Il est évidemment possible de passer les rapports au moyen des palettes localisées au volant, mais ceux qui préfèrent jouer du levier devront composer avec le fait que les commandes sont inversées, ce qui oblige à pousser le levier vers l’avant pour monter les rapports et à le tirer vers l’arrière au rétrogradage, ce qui est contraire à toute logique.
Le système multimédia est très facile à utiliser, et les fonctionnalités Apple CarPlay et Android Auto sont de série. Soulignons au passage que la nouvelle version du système iOS d’Apple permet maintenant de pouvoir utiliser Google Maps ainsi que Waze au moyen de l’écran central et de la molette rotative du MMI qui permet d’ailleurs de tracer lettres et chiffres avec le doigt pour l’entrée de données. L’espace est compté à l’arrière, et le volume du coffre se chiffre à 315 litres avec tous les sièges en place et à 770 litres si les dossiers des places arrière sont rabattus. Une ouverture pratiquée derrière l’accoudoir central permet aussi de loger de longs objets, comme des skis ou des bâtons de hockey.
À un prix de base de 62 900 $, la RS 3 n’est pas donnée, et le choix de certaines options aura comme effet de faire grimper rapidement la facture. Toutefois, la RS 3 propose une belle dualité avec ses performances dignes d’une authentique voiture sport et son rouage intégral performant qui autorise un usage quotidien, peu importe les conditions climatiques. Pour rouler 365 jours par année au Québec et s’amuser au volant, difficile de faire mieux.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Audi A3 2018 |
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Version à l'essai | RS3 berline quattro |
Fourchette de prix | 32 800 $ – 62 900 $ |
Prix du modèle à l'essai | 62 900 $ |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 4 ans/80 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 12,4 / 8,3 / 11,0 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Cadillac ATS, Buick Verano, BMW Série 2 Coupé, Acura ILX, Mercedes-Benz CLA, Lexus IS, Lexus CT, MINI Cabriolet, MINI Clubman |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Notre moyenne observée de 11 L/100 km témoigne de notre enthousiasme au volant. |
Confort | La monte pneumatique très performante de la RS 3 a parfois de la difficulté à composer avec les inégalités du revêtement, ce qui affecte inversement le confort lors de la conduite au quotidien |
Performances | Un chrono de 4 secondes pour le 0-100 kilomètres/heure. Un système de départ-canon et une sonorité envoûtante. Beau programme. |
Système multimédia | Le cockpit virtuel Audi est de série, le système MMI est très convivial et les fonctionnalités Apple CarPlay et Android Auto sont au programme. |
Agrément de conduite | Avec sa monte pneumatique décalée et son rouage intégral performant, la RS 3 s'accroche au bitume avec hargne. |
Appréciation générale | Dynamique et performances dignes d'une authentique sportive sont au rendez-vous dans cette compacte au look sobre et discret. La totale. |