Avis mitigé sur le Jeep Cherokee Trailhawk 2016

Publié le 1er mars 2016 dans Essais par Autonet

Cet hiver le Jeep Cherokee m’a démontré une nouvelle facette de ses capacités. Mais cette fois, ce n’était pas si rose.

Je vais vous l’avouer, depuis sa sortie en 2014, j’ai de la difficulté à regarder ce Jeep en pleine face. Les phares dédoublés et allongés qui flanquent la grille aux sept « dents chromées », ça ne me revient pas en matière d’esthétisme. Mais comme tous les goûts sont dans la nature, et que j’ai un chum qui a le malheur de me dire qu’il aime ça, je vais laisser le sujet là.

Puis, l’hiver dernier j’ai eu la chance d’assister à une journée de conduite sur neige avec le groupe FCA. Tous leurs modèles à quatre roues motrices étaient disponibles pendant la journée d’essai. Je suis tombée en amour avec ce Jeep Cherokee. Le véhicule utilitaire sport compact offrait une direction assez précise, une belle puissance, une taille modérée et un excellent contrôle sur la piste glacée. C’est la journée où j’ai préféré le Jeep Cherokee au Jeep Grand Cherokee. L’habit ne fait pas le moine, vous me direz.

Le Jeep Cherokee Trailhawk n’a pas tant changé avec son édition 2016. On retrouve le même choix de motorisation et la même boite de vitesse à neuf rapports. Seulement, cette année, mon expérience a été bien différente.

La route qui a des allures de hors-route

J’ai pu mettre à l’essai le Jeep Cherokee Trailhawk lors d’une autre de nos semaines où Dame Nature joue les bipolaires. J’ai traversé de la pluie, neige, froid, et du sel et du sable en masse sur les routes. Bref, rien de magique quand on compare à une journée sur une belle de piste au circuit Icar!

La première chose que j’ai découverte, c’est l’assistance à la conduite. Ça, c’est le droit que se donne le véhicule de freiner pour le conducteur lunatique. J’ai réalisé son petit côté intrusif la première fois, au moment où j’ai tenté de sortir de mon entrée de cour. Avec les capteurs recouverts de saletés, et un abri Tempo où on a tendance à se stationner un peu plus serré. J’ai dû m’y reprendre à trois fois pour le faire bouger. Avec un coup de pied sur l’accélérateur, un peu plus insistant à chaque fois. À quand un système qui connait autre chose que les belles routes de la Californie? Ça vous semble terrible? Les indicateurs sonores des autres véhicules sont tout aussi déplaisants, mais moins intrusifs.

J’ai apprécié la garde au sol supérieure à 9pouces sous le véhicule qu’offre le Trailhawk. Pour éviter les bancs de neige, c’était génial. Les flaques d’eau ne m’ont pas impressionnée non plus, le véhicule qui possède la mention « Trail Rated » peut aller faire trempette grâce à l’isolation renforcée de ses portes.

J’ai adoré le système de navigation d’une simplicité désarmante, et les commandes au volant dont les boutons qui contrôlent la radio situés à l’arrière, juste sous les doigts (oui, comme sur tous les modèles de véhicules FCA). L’habitacle est simpliste, avec une finition très acceptable. J’ai beaucoup aimé le rangement sous le siège passager. Très accessible, bien caché et d’une bonne capacité. Ma partie préférée, ce sont les sièges de suède surpiqué à l’effigie Trailhawk qui offrent d’excellents renforts latéraux. Et c’est parfait pour aller avec la suspension légèrement rigide du véhicule.

Le Jeep Cherokee est disponible avec un choix de deux motorisations. Le Tigershark Multiair de 2,4L qui offre une consommation d’environs 10.9L/100km en ville pour ses 184cv.
Et le V6 Pentastar de 3,2L de Chrysler, qui en a pas mal dedans avec ses 271cv et 239lb-pi de couple. Mais il vous le fera payer à la pompe avec ses 12.5L/100km en ville. Ce qui pourrait vous faire préférer le V6, c’est sa capacité de remorquage de 4500lbs, disponible si vous achetez le groupe remorquage en option.

Bien que j’aie apprécié la puissance du moteur, et les habiletés hors route qui m’ont permis de procrastiner le déneigement de mon entrée de cours, la boite de vitesse automatique m’a fait déchanter quelque peu. J’ai vu des boites à neuf rapports plus efficaces, si on regarde du côté de Mercedes par exemple. Celle-ci, semble ne jamais être certaine du rapport qu’elle va adopter. Il en résulte un décalage de quelques secondes (ok, juste une ou deux) lors d’une demande d’accélération, avant qu’elle ne passe à un rapport plus bas qui permettra d’obtenir le couple nécessaire. On a un moteur puissant, mais une boîte de vitesse qui ne lui fait pas honneur. Et malheureusement, vous n’aurez pas de contrôle là-dessus, c’est la seule transmission, peu importe le modèle que vous choisirez.

Même si tous les VUS compacts avec traction intégrale vous offrent une certaine capacité hors route, seul le Jeep Cherokee Trailhawk vous sera vendu avec la certitude de celle-ci.

Sur la liste des véhicules concurrents, vous retrouverez le Mazda CX-5, Le Honda CR-V, le Toyota Rav-4, le Hyundai Tucson, et le Kia Sportage. Un marché robuste où le Cherokee trouve ses aises grâce à cette fameuse promesse d’aventures épiques hors des sentiers battus.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Jeep Cherokee 2016
Version à l'essai Trailhawk Elite 2.0 TI
Fourchette de prix 25 495 $ – 34 895 $
Prix du modèle à l'essai 33 695 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 10,8 / 7,5 / 14,0 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Equinox, Ford Escape, GMC Terrain, Honda CR-V, Hyundai Tucson, Jeep Compass, Jeep Patriot, Kia Sportage, Mazda CX-5, Nissan Rogue, Subaru Outback, Toyota RAV4, Volkswagen Tiguan
Points forts
  • Capacité hors route
  • Système infodivertissement ergonomique
  • Rangement généreux
Points faibles
  • Motorisation gourmande en carburant
  • Assistance à la conduite invasive
  • Coût élevé
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