Aston Martin Valkyrie 2019: Une F1 pour la route
L’expression « Une F1 pour la route » a souvent été galvaudée, mais dans le cas de l’Aston Martin Valkyrie et de la Mercedes-AMG Project ONE, elle s’applique parfaitement. Si le lien entre une F1 et la Project ONE s’établit sur la base d’une motorisation hybride dérivée de celle qui animait les Mercedes-AMG pilotées par Lewis Hamilton et Nico Rosberg en 2015, celui de l’Aston Martin Valkyrie repose sur la base d’une association entre la marque anglaise et l’écurie Red Bull, la Valkyrie ayant été conçue par Adrian Newey, designer des monoplaces de l’écurie, et faisant preuve d’une aérodynamique très évoluée.
Le look de la Valkyrie est à ce point radical que cette supervoiture n’a pas grand-chose en commun avec les autres machines de guerre qui peuplent ce créneau raréfié. Il suffit de contempler l’aileron avant, les ouvertures pratiquées dans la carrosserie entre les ailes avant et le cockpit, la prise d’air sur le toit alimentant le moteur, ou encore la présence de deux tunnels de type Venturi sous la voiture de part et d’autre de la coque centrale, pour constater que la Valkyrie est capable de générer une charge aérodynamique très élevée à haute vitesse sans même avoir recours à un aileron arrière.
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Un lien avec le Canada
La Valkyrie adopte également les matériaux exotiques et les techniques de construction semblables à celles des monoplaces de F1, ou des voitures LMP1 qui disputent les courses d’endurance comme les 24 Heures du Mans, dans la mesure où elle fait appel à une structure en fibre de carbone. Fait à noter, cette structure est fabriquée par la firme canadienne Multimatic qui a collaboré aux projets One-77 et Vulcan de la marque anglaise en plus de construire celle de la Ford GT.
Le cockpit de la Valkyrie est lui aussi à l’image de celui d’une F1. La position de conduite est essentiellement la même qu’à bord d’une monoplace, le tronc du conducteur étant fortement incliné vers l’arrière, alors que son bassin repose à une position très basse et que ses jambes sont surélevées. Le siège du conducteur est moulé selon sa morphologie et doté d’un harnais à quatre points d’ancrage, un harnais à six points étant proposé en option. Le volant est amovible, comme sur une véritable voiture de course, et regroupe toutes les commandes en plus d’afficher seulement les données importantes au moyen d’un écran de type OLED.
Étant donné que la Valkyrie est dépourvue de rétroviseurs latéraux conventionnels, deux écrans localisés à la base des piliers A affichent les images captées par deux caméras fixées sur les côtés de la voiture. La carrosserie qui enveloppe le cockpit fait en sorte que la Valkyrie n’a pas de lunette arrière, et c’est ce qui explique pourquoi la voiture n’a pas de rétroviseur central.
La Valkyrie devrait peser aux alentours de 1 000 kilos, ce qui en ferait un authentique poids plume dans le giron des supervoitures, le poids de plusieurs rivales directes étant supérieur. Cela permet d’envisager un rapport poids-puissance de 1 pour 1, puisque le moteur V12 de 6,5 litres atmosphérique signé Cosworth, secondé par un moteur électrique mis au point par Rimac, devrait développer 1 000 chevaux.
Une version dédiée aux circuits
Comme si la Valkyrie n’était pas déjà assez radicale, la version AMR Pro (pour Aston Martin Racing Pro) est élaborée par la division course de la marque et son usage sera exclusivement restreint aux circuits. Libérée des contraintes qu’entraîne l’homologation pour les routes balisées, cette version est capable de générer plus d’une tonne de charge aérodynamique, ce qui devrait permettre une accélération latérale de 3 G en virages, et la puissance de son moteur est portée à 1 115 chevaux.
Cette déclinaison sera aussi allégée par rapport à la Valkyrie conventionnelle puisqu’elle adopte un vitrage en polycarbonate et que ses éléments de carrosserie seront réalisés avec une fibre de carbone encore plus fine. La version AMR Pro sera dotée de liaisons au sol recalibrées en vue d’un usage exclusif sur circuit. Comme la division AMR Pro est localisée non pas en Angleterre, mais bien en Allemagne, juste à côté du célèbre circuit du Nürburgring, il faut s’attendre à ce que des prototypes soient testés prochainement sur le célèbre Nordschleife.
Construite à seulement 175 exemplaires, dont 25 seront des variantes AMR Pro, le prix de la Valkyrie est estimé à trois millions d’euros. L’un des clients est Daniel Ricciardo, pilote de l’écurie Red Bull en F1, qui a déclaré vouloir également participer au développement et à la mise au point de cette supervoiture. Les livraisons des 150 Valkyrie se feront en cours d’année 2019 alors que les 25 déclinaisons AMR Pro seront disponibles à compter de 2020. Une F1 pour la route? Dans le cas de la Valkyrie, rien n’est plus vrai.
Feu vert
- Rapport poids-puissance stupéfiant
- Exclusivité assurée
- Aérodynamique très évoluée
- Performances assurément spectaculaires
Feu rouge
- Prix stratosphérique
- Diffusion limitée
- Accès à bord laborieux
- Confort assurément aléatoire