Les limites de vitesse, on s'en fout
La chose est pour le moins contradictoire.
Pendant près de 20 ans, j’ai roulé presque quotidiennement sur l’Autoroute des Cantons-de-l’Est et j’y ai été témoin de dizaines et dizaines d’excès de vitesse, telle une gigantesque moquerie des limites imposées par nos gouvernements.
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Ces limites sont déjà incroyablement permissives et on doit en féliciter nos policiers de ne pas avoir le crayon trop aiguisé. Bref, sauf en de rares incidences, on permet de rouler juste sur la limite, c’est-à-dire, un peu sous les 120 km/h, ce qui constitue un cadeau de la part de nos policiers.
Oui, je vous le concède, on fait face de temps à autre à des zélés mais, généralement, sinon la plupart du temps, 118 km/h est la limite.
Je tiens à souligner que j’ai eu droit à la même tolérance sur la plupart de nos autoroutes et que je n’y ai récolté aucune contravention.
D’un côté, nos responsables de la sécurité routière s’essoufflent, par divers moyens, à nous sensibiliser à des comportements plus sécuritaires au volant tandis que, de l’autre, les constructeurs automobiles ne cessent d’exhiber leurs produits dans des démonstrations de conduite agressive où le risque est jeté par-dessus bord.
La rage au volant
Bref, assisterons-nous bientôt à des démonstrations de rage au volant ou pire encore à de la course automobile sur des routes publiques? Je sais que j’ai moi-même, à une certaine époque, été coupable de ce genre de laisser-aller. Je m’en excuse humblement auprès de la Société d’assurance automobile du Québec. Je me suis heureusement converti au bon sens depuis.
Là où cette tolérance me gêne un peu, c’est dans le comportement des automobilistes qui profitent des largesses de la Loi pour rouler bien au-dessus des limites permises. Bref, la limite, on s’en fout comme de l’an quarante.
Déjà, si l’on se permet 118 km/h, qui dit que ce ne sera pas 135 km/h très bientôt? Or, ni les conducteurs québécois, ni nos autos mal entretenues ni l’état lamentable de nos routes ne permettent de rouler en toute sécurité à une telle allure.
Des exemples
Dans une panoplie de publicités automobiles, les voitures comme les VUS sont présentés dans des contextes qui vont complètement à l’encontre de ce que préconise nos gouvernements, soit la sécurité routière.
Une Nissan Micra qui dévore le pavé, c’est non seulement déraisonnable, mais aussi un quasi-mensonge tant cette voiture est une poussette très loin d’une berline grand sport. Je pourrais aligner ici des dizaines de publicités abusives, qui vont à l’encontre du bon sens, mais je vous laisserai faire votre choix de ces artisans du mauvais exemple. Même les VUS et les camions se livrent à des cascades qui n’ont pas leur place dans ce que je considère comme une sorte de glorification de véhicules sans panache.
En conclusion, je n’en reviens absolument pas de constater jusqu’à quel point les aspects les plus cruciaux de la sécurité routière sont totalement bafoués au nom d’un commercialisme incessant.