Subaru BRZ/Toyota 86 - On aimerait aimer

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Gabriel Gélinas

Le duo composé des Subaru BRZ et Toyota 86 est le résultat d’une coentreprise entre Subaru et Toyota. Du côté du géant japonais, la voiture a d’abord été commercialisée par la défunte marque Scion, en Amérique du Nord seulement, pour ensuite migrer chez Toyota. Sur le plan technique, ces deux modèles s’avèrent identiques, et s’ils sont regroupés dans la section consacrée aux Subaru plutôt qu’aux Toyota, c’est parce que la marque à la pléiade a fait le gros du travail en ce qui a trait à l’ingénierie. Bref, il s’agit plus d’un produit Subaru que Toyota.

Voilà pourquoi ce duo de voitures repose sur une architecture développée par Subaru qui a choisi de modifier la plate-forme de l’Impreza de génération antérieure, et pourquoi ces deux sportives sont animées par un quatre cylindres opposés à plat, soit le type de moteur privilégié par Subaru. Le concept de cette voiture est désarmant de simplicité : un coupé de type propulsion à moteur atmosphérique jumelé à une boîte manuelle, laquelle est plébiscitée par près de 70 pour cent de la clientèle – ce qui est très rare aujourd’hui – un châssis avec répartition égale des masses et, en prime, un frein d’urgence à levier, comme dans le bon vieux temps, histoire de provoquer des dérives à l’occasion! À l’heure où les constructeurs adoptent en masse la turbocompression, et le rouage intégral, quoique dans une proportion moindre, les BRZ et 86 font presque figure d’anachronisme. Des voitures pour les vrais amateurs de conduite? Presque…

Deux talons d’Achille

En fait, ces deux sportives n’ont pas qu’un, mais bien deux talons d’Achille. Le premier, c’est le manque de couple à moyen régime. En fait, le couple livré par ce moteur chute de façon marquée entre 3 500 et 4 800 tours/minute pour remonter par la suite. Cette caractéristique particulière du moteur atmosphérique de Subaru fait en sorte qu’il faut obligatoirement cravacher le moteur constamment pour réussir à en extraire tout le potentiel de performance.

Ainsi, pour réussir un dépassement sur une route secondaire, il faut absolument rétrograder pour que les révolutions-moteur dépassent les 4 800 tours, afin de profiter du couple maximal. Heureusement, on ne rechigne pas à jouer du levier de vitesse, et l’étagement des rapports est probant. On se met cependant à rêver de ce qu’il serait possible de faire avec un moteur turbocompressé sous le capot. Plusieurs équipementiers l’ont bien compris et exploitent ce marché en offrant des ensembles de turbos pour les BRZ et 86.

Le second point faible de ce duo de sportives est la monte pneumatique d’origine. À l’exception des variantes GT et TRD de la Toyota 86, lesquelles sont chaussées de pneus Michelin Sport 4, les autres déclinaisons, incluant la BRZ Raiu plus typée, sont équipées de pneus Michelin Primacy HP, dont les limites sont rapidement atteintes en conduite sportive. Pour cette édition, nous avons eu l’occasion de conduire la Subaru BRZ Raiu sur le circuit du Mont-Tremblant, au cours d’une journée pluvieuse, pour constater que la dynamique de la voiture était littéralement torpillée par sa monte pneumatique d’origine. Bien que cette dernière convienne très bien à des voitures conventionnelles, elle n’est pas adaptée à une voiture sport. Bref, si vous prévoyez rouler occasionnellement sur circuit, ou simplement bonifier la dynamique, mieux vaut prévoir un budget pour équiper la voiture de pneus plus performants.

Et la suite?

Selon les rumeurs persistantes, une seconde génération du duo BRZ / 86 est prévue pour 2021. Cependant, cette nouvelle génération pourrait être élaborée sur la plate-forme TNGA (Toyota New Global Architecture), laquelle sert de base à plusieurs modèles, dont les Prius, Corolla et RAV4, entre autres. Le choix de cette architecture développée par Toyota, plutôt que celui de la nouvelle plate-forme SGP (Subaru Global Platform) de Subaru, semble motivé par le fait que celle de Subaru a été conçue en fonction du rouage intégral, alors que celle de Toyota peut accommoder diverses configurations, dont la propulsion.

La motorisation proviendrait toutefois de Subaru et il y a fort à parier que le moteur quatre cylindres turbocompressé de 2,4 litres, qui anime le VUS Ascent, se retrouve sous les capots du nouveau duo des sportives japonaises. Si cela s’avère, ce nouveau moteur permettrait de pallier le manque de puissance et de couple des modèles actuels, puisqu’il développe 260 chevaux à 5 600 tours/minute et, surtout, un couple de 277 livres-pied, disponible sur une plage linéaire qui s’étend de 2 000 à 4 800 tours/minute.

On le dit et on le répète, les BRZ et 86 sont dotées d’un châssis très équilibré et d’une très bonne dynamique. Il ne manque qu’un moteur plus performant et une monte pneumatique mieux adaptée pour que notre bonheur soit complet.

Feu vert

Feu rouge

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