Hyundai Tucson - Admettre ses torts
On ne compte pas moins d’une quinzaine d’utilitaires compacts sur le marché. Pour la plupart, des véhicules à succès. Pourquoi? Parce qu’il s’agit du segment le plus populaire. Vous ne serez donc pas étonné d’apprendre que les questions m’étant posées qui reviennent le plus souvent concernent ce segment de véhicules. D’emblée, la réponse à ces questions se résumait souvent à Toyota RAV4, Mazda CX-5, parfois Subaru Forester. J’admets qu’il m’arrivait rarement de recommander le Tucson qui, malgré de bons points, ne me semblait pas particulièrement convaincant. Du moins, jusqu’à ce que je me trouve à nouveau derrière son volant…
La nouvelle mouture du Tucson est débarquée en 2016. Nouvelle apparence, format plus généreux, habitacle plus polyvalent. Bref, plus concurrentiel que jamais. On apportait également deux nouvelles motorisations qui, nous disait-on, allaient réussir à séduire les acheteurs pour qui la consommation d’essence est d’une importance capitale.
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Beu bye turbo!
Jusqu’en 2018, une de ces motorisations était turbocompressée. On reprenait en fait la mécanique 1,6 litre turbo jumelée à une boîte séquentielle à double embrayage utilisée à plusieurs sauces dans le conglomérat Hyundai/Kia. Une mécanique certes bien adaptée pour la Veloster et l’Elantra Sport, mais peut-être un peu moins pour le Tucson. Celle-ci avait le fâcheux désavantage d’un rendement saccadé, mais aussi de monter difficilement en température. Conséquemment, la clientèle se plaignait d’un manque de chauffage dans l’habitacle. Et je vous épargne les problèmes de fiabilité qui en ont découlé...
Ainsi, plutôt que de se mettre la tête dans le sable comme certains autres constructeurs qui composent avec le même genre de pépins, Hyundai a tout simplement choisi d’abandonner cette mécanique. En remplacement, une nouvelle motorisation atmosphérique de 2,4 litres, éprouvée, laquelle est d’ailleurs utilisée dans la Sonata et le Santa Fe. Hyundai l’admet, le choix du moteur turbo était une erreur.
C’est au volant d’une version Ultimate vendue à environ 38 000 $ que j’ai récemment pu prendre la route pour quelques centaines de kilomètres. Un véhicule qui m’a forcé à ajouter le Tucson à la liste de modèles de ce segment que je recommanderais sans aucune hésitation. Bien sûr, vous me direz qu’à ce prix, l’offre est moins attrayante. Or, sachant que l’on peut obtenir le même attirail mécanique sur une déclinaison Preferred d’environ 32 000 $, je ne me suis pas réellement laissé séduire par les gadgets. En fait, j’ai adoré la réponse instantanée de l’accélérateur, la puissance et le couple toujours suffisants, ainsi que l’étonnante rigidité structurelle. Un rouage intégral efficace et une suspension bien calibrée viennent aussi contribuer à la grande efficacité du Tucson.
Entendons-nous, ce dernier n’est pas sportif. Pour cela, vaut mieux se tourner du côté du Mazda CX-5. Or, pour un bel équilibre d’ensemble, le Tucson est difficile à battre. Et la version 2,0 litres? Juste un peu moins convaincante. Plus intéressante parce qu’elle est vraiment frugale en matière de consommation d’essence, mais les 20 chevaux en moins se font sentir, particulièrement au moment de se lancer sur l’autoroute. La bonne nouvelle, c’est que comme avec le moteur de 2,4 litres, le 2,0 litres n’a jusqu’ici présenté aucun vice de fiabilité.
Le facteur H?
Du beau marketing. Certes. Sauf que le « H » en question tient aussi pour un « habitacle » parfaitement conçu, duquel plusieurs constructeurs pourraient s’inspirer. Un coffre spacieux, transformable, des sièges bien sculptés, une finition de belle facture et une multitude de petites commodités qui contribuent au confort des occupants. Besoin d’y installer des sièges d’appoint? Aucun problème. La banquette coulissante permet de le faire sans tracas. Or, cela empêchera les enfants de bénéficier d’une assise chauffante, offerte sur la grande majorité des versions.
De son côté, le conducteur profite d’une position assise optimale. La présentation intérieure est également appréciable tout comme l’éclairage d’ambiance, le soir venu. Puis, hormis pour la version Essential qui vous livre ce que son nom indique, l’équipement à bord est fort généreux. Toit ouvrant panoramique, radio satellite, volant chauffant et accès/démarrage sans clé sont au nombre des gadgets que vous obtiendrez sans devoir aller au modèle le plus luxueux. Or, pour le régulateur de vitesse intelligent et les sièges ventilés, il vous faudra opter pour la totale.
Alors, pourquoi choisir le Tucson? Pour sa belle gueule, certes, mais aussi parce qu’il fait tout très bien, qu’il offre une bonne garantie et que l’on n’y retrouve plus un de ces moteurs turbocompressés, qui tôt ou tard, vous causera du souci. Comme on dit, une valeur sûre. Maintenant, et si je vous disais que le Kia Sportage, son proche cousin, propose le moteur de 2,4 litres de série dans presque toutes ses versions?
Feu vert
- Design réussi
- Moteur de 2,4 litres efficace
- Aménagement intérieur
- Qualité de fabrication
Feu rouge
- Moteur 2,0 litres un peu juste
- Un tantinet plus gourmand que la moyenne (2,4 L)
- Prix moins concurrentiel que par le passé