Le Can-Am Ryker, une belle alternative

Publié le 23 juillet 2020 dans Blogue par Antoine Joubert

Une alternative à quoi? Après avoir passé quelques jours au volant de ce bolide, il est très difficile de le catégoriser. 

Il ne s’agit certainement pas d’une voiture, mais les adeptes de motos refusent de le qualifier ainsi. N’empêche, le Ryker se démarque par une maniabilité bien différentes de ce que proposent les Can-Am F3 Spyder et RT. Des sensations qui se rapprochent un peu plus de la moto ou de la motoneige… mais sans la neige!

Le Ryker cible donc une clientèle qui, dans la plupart des cas, n’a jamais possédé de « jouet » par le passé. Une clientèle plus jeune, en quête de sensations, et dont les besoins sont urbains. Ainsi, rares sont ceux qui troqueront leur puissante Mustang contre un tel engin, les gens préférant souvent se tourner vers le RT, dont le prix de départ est trois plus élevé.

Alors, combien pour le Can-Am Ryker? À peine plus de 10 000 $, évidemment pour un modèle d’entrée de gamme. La facture peut ensuite augmenter de 2 000 $ pour obtenir un moteur plus puissant, et à tout près de 15 000 $ pour une version Rallye, celle que j’ai pu mettre à l’essai pour les besoins de cette chronique. Une version plus aventurière, capable d’affronter des routes non pavées, ne vous permettant toutefois pas de rouler côte à côte en plein bois. N’oubliez pas que les accessoires pourraient faire grimper la facture totale à près de 20 000 $, si vous vous « lâchez lousse ».

Comme les autres modèles de la famille, le Can-Am Ryker a été conçu et développé ici, au Québec. Toutefois, son assemblage a été confié à une usine mexicaine, ce qui bien sûr réduit les coûts et favorise un prix d’entrée aussi bas.

Soyons clairs, le Ryker n’est pas conçu pour de longues balades sur l’autoroute. Un trajet Montréal-Québec pourrait s’avérer pénible, notamment parce qu’à vitesse d’autoroute, la stabilité devient problématique. Ne pesant que 600 livres, le véhicule a aussi tendance à donner l’impression qu’il flotte, si vous osez le pousser à des vitesses excessives. De ce fait, considérez-le comme idéal en ville ou sur des routes secondaires.

Photo: Antoine Joubert

Doté d’un moteur Rotax à trois cylindres de 900 cc, la version Rallye impressionne par sa puissance. Les accélérations sont vives, frisant l’exotisme, commentaire qui s’applique aussi aux reprises, toujours optimales. Il faut dire qu’à l’inverse des autres modèles de la famille Can-Am, le Ryker fait appel à une boîte automatique à variation continue, laquelle contribue étonnamment au plaisir de conduire.

Sur un départ arrêté , le Ryker laisse juste ce qu’il faut de latitude en faisant patiner légèrement la roue arrière, avant de vous offrir un maximum d’adhérence. Il en va de même en virage, où la machine permet un léger survirage avant que le contrôle électronique de stabilité ne prenne progressivement le relais. Ceux qui souhaitent bénéficier d’un peu plus de latitude à ce chapitre peuvent d’ailleurs sélectionner le mode Sport, octroyant de surcroît cette petite dose d’agressivité supplémentaire.

Photo: Antoine Joubert

La route des vins

Voilà un terrain de jeu par excellence pour ce genre de véhicule. Une route sinueuse à souhait, située dans les Cantons-de-l’Est, nous permettant à la fois de profiter du grand air et des aptitudes routières d’un bolide, que l’on apprécie surtout jusqu’à des vitesses de 80 ou 90 km/h.

Les virages, les dépassements et les évitements d’obstacles s’effectuent toujours avec grande facilité, et avec cette impression de faire corps avec la machine. Les montées en régime constituent aussi une belle dose de plaisir, ce qui serait bien sûr moins exaltant avec le modèle d’entrée de gamme, ne produisant que 50 chevaux (contre 82 pour le Rotax 900).

Maintenant, qui dit Route des vins dit vignobles. Et bien qu’il soit sage de ne rien consommer lorsque l’on combine ces visites à la conduite d’un tel bolide, rien n’empêche de rapporter quelques bouteilles chez soi. Or, l’absence quasi totale de rangement sur le Ryker vient rapidement limiter vos envies de magasinage, à moins bien sûr d’avoir recours aux coffrets de rangement optionnels. Autrement, vous ne bénéficiez que d’un vide-poches non verrouillable, vous forçant à trimbaler tous vos effets personnels au moindre arrêt.

Il ne faut pas non plus considérer le Ryker comme un véhicule conçu pour les balades à deux. Comprenez que le secret du plaisir tient ici au rapport poids/puissance, et que l’ajout d’un second occupant vient considérablement brimer l’agrément. Comme avec une motomarine.

Photo: Antoine Joubert

La fièvre Ryker?

Il est facile d’attraper la fièvre Ryker! Et puisque le véhicule est accessible, beaucoup de gens qui n’ont jamais même imaginé chevaucher autre chose qu’un vélo pourraient soudainement sauter dans l’aventure.

Sachez alors que pour ce faire, un cours obligatoire d’une durée d’une journée est nécessaire, si vous n’êtes pas détenteur d’un permis de moto. Un cours qui vous permettra également de conduire l’ensemble des modèles de la famille, et qui vous est offert à l’achat d’une moto à trois roues Can-Am. Car oui, c’est ainsi que BRP qualifie ses véhicules, ce que je me permets de contester puisque rares étaient les motocyclistes qui, généralement solidaires, osaient lever le petit doigt pour me saluer lorsque je les croisais, à l’exception des conducteurs… de produits Can-Am.  

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