Vers un Salon de l'auto de Montréal virtuel?
Par Louis Butcher
Les visiteurs assidus du Salon international de l’auto de Montréal ne pourront vraisemblablement pas se déplacer au Palais des congrès en janvier prochain pour magasiner un véhicule ou pour alimenter leurs rêves les plus fous.
- À lire aussi: Confirmé : le Salon de l’auto de Los Angeles reporté à mai 2021
- À lire aussi: Un premier Salon de l’auto ouvre ses portes depuis le début de la pandémie
La faute — vous l’aurez deviné — à la pandémie. Face à des contraintes sanitaires très strictes et la crainte d’une deuxième vague de la COVID-19 plus que probable, cette exposition n’aura pas lieu dans sa forme actuelle.
« Si les mesures du gouvernement ne changent pas pour accepter plus de 250 personnes par salle, le Salon ne sera pas présenté tel qu’on le connaît », a avoué sans surprise le vice-président exécutif de la Corporation des concessionnaires d’automobiles de Montréal, Denis Dessureault, en entrevue au Journal.
« Force est d’admettre que tout est remis en question pour 2021. Nous sommes en constante communication avec les autorités concernées pour trouver des solutions, a-t-il renchéri. Les obstacles sont importants. »
Un projet sur la table
Dessureault a indiqué qu’il soumettrait un projet la semaine prochaine concernant la tenue d’une exposition virtuelle.
« Depuis plusieurs mois, poursuit Dessureault, on planche sur une solution qui paraît à nos yeux valable. Un salon virtuel, mais pas du genre où tu te promènes comme dans un jeu vidéo. On parle plutôt d’une plate-forme où on va pouvoir présenter des nouveautés au public.
« On n’occupera pas le Palais des congrès comme à l’habitude, à moins que les exposants le souhaitent. On voudrait organiser des visionnements en direct sur le web. »
Avant la crise
Montréal, Toronto et Québec ont été les trois seules expositions majeures au pays à avoir pu maintenir leur événement en début d’année. Avant que la crise n’éclate.
« On a été chanceux, a dit Dessureault. Mais tous les autres salons au Canada l’ont été beaucoup moins. Et on peut supposer que leurs expositions seront également annulées l’an prochain. »
À l’instar de Montréal, Toronto, qui doit accueillir ses visiteurs en février 2021, est aussi en réflexion.
Dessureault rappelle que les salons automobiles représentent une source de financement importante pour le regroupement des concessionnaires. Les grands rassemblements seront impossibles au Palais des congrès. Et pour bien longtemps encore, craint-on.
« On y a pourtant cru tout l’été, affirme Dessureault, mais on peut oublier ces samedis achalandés où, sur une période de 12 heures, on répertoriait près de
35 000 visiteurs. »
Le prochain sur la liste
Toute proportion gardée, le Salon de l’auto de Montréal est la prochaine exposition du genre à figurer sur la liste après le report en mai 2021 du Salon de Los Angeles qui a toujours lieu en novembre.
Celui de Genève, prévu pour mars, a été carrément annulé en 2020. Le Mondial de Paris, qui devait ouvrir ses portes dans quelques semaines, a subi le même sort.
« On reste humbles, relate Dessureault. On ne se compare pas aux salons les plus prestigieux, mais nous sommes les suivants à vouloir organiser un événement semblable. Notre objectif est d’assurer une présence pour notre clientèle. Si on peut faire une plate-forme qui sera facilement accessible, tant mieux. On souhaite juste que les constructeurs embarquent dans notre projet. »
Fidèle au Palais des Congrès
Dès que la situation sera normalisée, le Salon international de l’auto va pouvoir mettre en application de nouvelles idées.
« Ça fait un an, révèle Dessureault, qu’on travaille pour réinventer le salon et l’amener à un autre niveau. » La pandémie a peut-être précipité cette démarche. Avant celle-ci, certains constructeurs automobiles avaient déjà choisi de bouder de telles expositions. Cela dit, ce vent de renouveau ne passera pas par un retour éventuel au Stade olympique, que le Salon de l’auto a quitté au début des années 2000.
« Nous resterons fidèles au Palais des congrès, confirme Dessureault. C’est drôle à dire, mais en réalité, on a plus de place qu’au stade. L’aire de jeu est à s’y méprendre. Il offre moins d’espace que le niveau 2 à lui seul au Palais, qui, par ailleurs, sera agrandi. Enfin, conclut-il, au chapitre des commodités (hôtels, restaurants, et autres), l’environnement du stade n’est plus ce qu’il était. »