Roadtrip-poutine en Chevrolet Bolt EV 2020

Publié le 24 septembre 2020 dans Essais par Louis-Philippe Dubé

Dans la croyance populaire, l’autonomie est mère de tous les soucis lorsque l’on parle de véhicules électriques. Et l’idée des longs trajets ajoute considérablement à l’anxiété chez certains automobilistes.

Mais la science s’est mise à l’œuvre au fil des ans, les constructeurs affichant rapidement des cotes d’autonomie de plus en plus élevées. La populaire Tesla Model 3, avec ses quelque 500 kilomètres d’autonomie possibles, donne l’envie de voyager. Toutefois, il ne faut pas oublier les modèles plus accessibles comme la Chevrolet Bolt 2020, qui offre une autonomie de 417 kilomètres, peu importe la variante choisie.

Il n’en demeure pas moins que ces cotes sont à la merci du comportement du conducteur au volant, des accessoires et équipements que celui-ci utilise dans l’habitacle, mais également (et surtout) de la température extérieure.

Les bornes de recharge rapides figurent au deuxième rang des remèdes contre les symptômes anxieux. Croyez-le ou non, les grands axes routiers québécois en sont jonchés. Par exemple, plus d’une douzaine de sites de bornes de recharge de Niveau 3 sont actifs en bordure de l’autoroute 20 entre Montréal et Québec. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces bornes ne sont pas toutes adjacentes à des stations-service dépourvues de dits services.

Trente minutes de recharge sur une borne de Niveau 3, c’est suffisant pour ajouter pas mal plus que 100 kilomètres d’autonomie dans une voiture comme la Bolt, et c’est approximativement le même temps que ça prend pour déguster l’un de mes mets favoris : la poutine!

D’ailleurs, le petit périple qui suit au volant d’une Chevrolet Bolt EV 2020 m’a permis de dénicher cinq restaurants servant de la poutine qui sont à distance de marche (parfois à quelques secondes) d’une borne de Niveau 3.

Tout d’abord, quelques mots au sujet de la Chevrolet Bolt 2020

La sous-compacte n’est pas la voiture de prédilection pour un roadtrip. Et la Bolt ne fait pas exception à la règle.

Parmi les irritants, on peut nommer la position de conduite maladroite, le bruit du vent dans l’habitacle et les sièges au confort discutable. Mais au-delà de ces trois bémols, la Bolt 2020 est super technologique, son moteur est puissant et l’espace à l’arrière comme dans le coffre est très habitable.

Son groupe motopropulseur développe 200 chevaux avec 266 lb-pi de couple et promet une autonomie de 417 kilomètres.

La Bolt est à l’aube d’un remodelage quasi complet – qui devrait, espérons-le, résoudre les petits accrocs. La nouvelle génération sera dévoilée l’an prochain conjointement avec la Bolt EUV, son penchant utilitaire.

Sur la route, en quête de fromage Skouik-Skouik

Il était hors de question que nous nous « préparions » pour ce voyage. Nous avons donc quitté Montréal avec le niveau de recharge que la vie nous a laissé après une semaine de travail et de recharge à la maison, soit approximativement 75%. Il est également important de souligner que la Bolt estime l’autonomie restante selon le comportement du conducteur et les variables mentionnées sur une période donnée.

Le climat automnal a obligé l’utilisation du chauffage de la cabine en matinée tout comme la climatisation en après-midi, en plus des sièges chauffants à l’occasion. Ceci, combiné à un pied parfois (souvent) pesant, a contraint à la Bolt de revoir souvent ses calculs. Un test de la vie réelle, quoi!

Nous avons englouti la première poutine au Greenspot, un établissement de type diner juste à côté du Marché Atwater à Montréal, populaire point d’intérêt où une borne de recharge de Niveau 3 se trouve. Alléluia! C’est la seule place de stationnement disponible dans cette jungle urbaine en ce samedi matin.

Ensuite, nous avons pris la route vers l’établissement qui prétend être l’inventeur de la poutine, soit le Roy Jucep à Drummondville. Nous avons décidé de recharger, non pas parce que l’autonomie était trop basse, mais parce que la marche vers l’iconique resto orangé de la rue Saint-Joseph était plus longue de toute manière.

Avec une recharge renouvelée à 80% et le ventre bien rempli, la route vers la Fromagerie Victoria nous attendait. Établissement bien connu de Saint-Nicolas, cette fromagerie profite d’une installation impressionnante du Circuit Électrique composé de plusieurs bornes de Niveau 3 du côté opposé de l’autoroute.

Nul besoin d’enficher la Bolt ici, nous prenons la route vers Les Galeries de la Capitale  au populaire restaurant Ashton, un arrêt obligatoire pour des p’tits Montréalais de passage à Québec. Nous aurions pu aisément profiter de la proximité de la place de stationnement qu’offre la borne de recharge, mais une opportunité photo « branchée »  a suffi.

Reprendre la route vers Montréal nous a menés vers Daveluyville, pour une poutine et une recharge à La Belle Québécoise sous la pluie, dont la borne de Niveau 3 se trouve directement dans le stationnement. Notre retour à Montréal s’est soldé par un surplus de kilométrage une fois à la maison.

Les données spécifiques de kilowatts-heures, de consommation et de répartition de l’énergie ont été écartées de ce texte, parce qu’avec une telle autonomie et un réseau de bornes sur notre chemin, l’anxiété n’était tout simplement plus au rendez-vous. Il ne restait plus que la poutine!

Dans les faits, un seul court arrêt-recharge sur le chemin du retour aurait probablement suffi.

Et les poutines, elles?

« Il n’y a pas de mauvaise voiture, il y a juste des voitures plus moches que d’autres »… voilà une phrase qui représente bien l’industrie automobile actuelle. Et je crois qu’elle s’applique également à la poutine.

Qu’elle soit « soupe aux frites » ou « fromagée à l’os », une poutine a toujours un certain degré de réconfort. Chroniqueur automobile je suis, critique culinaire un peu moins… j’ai tout de même mangé mon lot de poutines au cours d’une vie passée sur la route.

Alors tasse-toi Gordon Ramsey, voici mes brèves impressions sur les cinq poutines qui m’ont été servies, chacune en format « bébé » - ce qui m’a permis d’éviter le coma alimentaire.

Greenspot, rue Notre-Dame Ouest, Montréal

Frites : 4/5 - Belle coupe maison, n'absorbent pas toute la sauce.

Sauce : 3/5 - brun foncée, sucrée et salée de type « grosse sauce brune ».

Fromage : 4/5 - Bonne quantité, bon skouik-skouik, ne fond pas complètement.

Appréciation générale : 3,5/5

Distance de marche de la borne de Niveau 3 : 5 minutes

Bolt EV Poutine (5)

Le Roy Jucep, Boul Saint-Joseph, Drummondville

Sauce : 2/5 - Féculente, amère, gélatineuse et sucrée

Fromage : 3/5 - Bonne quantité, amplement de skouik-skouik

Frites : 2/5 – Pas assez cuites, goût de frites congelées

Appréciation générale : 2,5/5

Distance de marche d’une borne de Niveau 3 : 12 minutes

Bolt EV Poutine (10)

Fromagerie Victoria, Saint-Nicolas

Fromage : 4/5 - Fromage frais de la ferme

Frites : 4/5 - Belle coupe de frites faites maison

Sauce : 4,5/5 – Sauce légère en bonne quantité

Appréciation générale : 4,5/5

Distance de marche d’une borne de Niveau 3 : 5 minutes

Bolt EV Poutine (13)

Ashton Galeries de la Capitale, Québec

Fromage : 4/5 – Délicieux fromage en bonne quantité, mais un peu trop fondant

Sauce : 4/5 – Sauce brune légère. Pas assez de sauce.

Frites : 3,5/5 - Frites commerciales un peu trop « frites » mais tout de même savoureuses

Appréciation générale : 4/5

Distance de marche d’une borne de Niveau 3 : 5 minutes

Bolt EV Poutine (17)

La Belle Québécoise - Daveluyville

Fromage : 3,5/5 - Gros morceaux de fromage de qualité

Sauce : 4/5 - Sauce brune en grande quantité. Très réconfortante.

Frites : 4,5/5- Frites locales non congelées et croustillantes à l'extérieur.

Appréciation générale : 4/5

Distance de marche d’une borne de Niveau 3 : 10 secondes (elle est à quelques pas de la façade du restaurant)

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