Voitures électriques : des chercheurs parlent d’une autonomie de 2 000 kilomètres

Publié le 16 novembre 2020 dans Électrique par Guillaume Rivard

Oubliez les batteries avec une autonomie de 800 kilomètres que développent les compagnies coréennes Samsung et SK Innovation.

Une nouvelle technologie de fabrication des cellules de batteries mise au point par un groupe de scientifiques allemands et néerlandais permet à ceux-ci d’envisager une voiture électrique avec une autonomie de 2 000 kilomètres. Sans blague.

Au lieu d’inventer une nouvelle chimie, les firmes Fraunhofer (Allemagne) ainsi que SoLayTec et TNO (Pays-Bas) ont plutôt élaboré un processus breveté qu’on appelle Spatial Atom Layer Deposition (SALD).

En gros, il est possible de déposer la matière active des électrodes sous la forme d’une couche ultramince (quelques nanomètres d’épaisseur). Selon ces chercheurs, le captage des ions lithium dans les électrodes n’a lieu qu’à la surface et il ne serait donc pas nécessaire de disposer d’électrodes plus épaisses.

À volume ou poids égal, le procédé SALD permettrait d’accroître considérablement la surface des électrodes et donc leur capacité de stockage d’électricité, sans oublier la vitesse de recharge.

Les voitures électriques munies d’une batterie fabriquée avec ce genre de technologie auraient apparemment une autonomie trois fois plus grande que les meilleures actuellement sur le marché, tandis qu’elles se rechargeraient jusqu’à cinq fois plus vite.

« Une petite voiture électrique aurait donc une autonomie d’au moins 1 000 kilomètres et une grosse limousine pourrait même parcourir 2 000 kilomètres sans recharger, soutient Frank Verhage, président et directeur général de la société SALD, fondée en vue d’industrialiser et de commercialiser cette innovation. Il ne s’agit pas d’établir un record de distance théorique. Mais nous disons que dans le pire des cas, même en adoptant un style de conduite sportif et dynamique et en faisant fonctionner la climatisation ou le chauffage, vous pourriez encore disposer de 20 à 30 % de charge après 1 000 kilomètres. »

Verhage ajoute que le processus SALD peut s’appliquer aux différentes chimies de cellules existantes de type NMC ou NCA, de même qu’à celles qui sont encore au stade du développement comme les batteries à électrolyte solide. Il compare le tout un peu aux progrès révolutionnaires promis par Tesla lors de son Battery Day de septembre en misant sur des systèmes qui accélèrent le flux d’ions entre les électrodes.

La technologie pourrait être prête d’ici 2022 ou 2023. SALD dit être déjà en discussion avec certains constructeurs automobiles, mais préfère ne pas les nommer pour le moment.

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